En attendant de pouvoir (dans une vie ultérieure où il n’y aura pas d’UE) tenir ses promesses de lutte contre l’immigration (LOL), Darmanin incite ses préfets à outrepasser leurs prérogatives pour donner l’impression d’expulser « des émeutiers » de leur logement sociaux.
En lisant l’après-vente du Parisien, néanmoins, on se rend vite compte que :
- à vrai dire, la décision en revient au juge, et la seule qui ait jusqu’ici été appliquée concernait certes un émeutier, mais pour des faits antérieurs aux émeutes – pure opération de com’, donc ; et que :
- il n’est même pas certain que la loi permette d’aller plus loin – l’argumentation de Darmanin (faisant valoir que « la commission d’‘un acte de délinquance grave à proximité de son lieu d’habitation’ constitue ‘une atteinte à l’usage paisible de son logement’ ») semblant particulièrement bancale.
Mais posons surtout la question que, derrière ces fumigènes administratifs, nous sommes censés ne pas voir : Qu’est-ce qu’un émeutier ?
Réponse : un bel enfumage terminologique, permettant de « confondre » un étranger en situation irrégulière surpris en train de piller et un citoyen manifestant contre le pass sanitaire. Et les « mesures » agitées par Gérald « Petit Karcher » Darmanin, naturellement, s’abstiennent soigneusement de prendre en compte de telles différences politiquement incorrectes.
Darmanin s’est trompé de cible. Vraiment ?
Du coup, les cocus de l’EHPAD post-RPR, à qui Darmanin a revendu le jean à une jambe du Karcher sarkozyen, et qui s’attendaient donc à une bonne chasse aux migrants, obtiendront, en tout et pour tout, une bonne chasse aux pauvres.
Car les caïds du deal – à supposer qu’ils bénéficient d’un logement social et le perdent – ont de quoi se loger sur le marché libre. Ce qui n’est pas le cas de tous les jeunes gaulois réfractaires aux injections miracle ou surpris par la « police républicaine » en plein exercice de feu leur droit de réunion (« manifs des retraites »). C’est donc bien sûr à eux que s’adresse avant tout ce message d’intimidation du fascisme gris.
Mais est-ce vraiment un malentendu ? Les pensionnaires de l’EHPAD macroniste, tous piqués tous protégés, souhaitent-ils vraiment qu’on raccompagne à la frontière tous ces loufiats d’autant plus zélés qu’ils manquent de papiers ? Ce que le Boomeristan craint vraiment, n’est-ce pas plutôt la vindicte de cette jeunesse blanche qu’il a indignement déshéritée ?
bonne analyse
Comment vous faites pour être toujours aussi incisif? Quel régal de vous lire même si ça devrait faire pleurer….