Conséquence de l’omertà imposée par la junte macroniste : comme il n’est pas permis de parler du naufrage d’État en cours, la presse subventionnée se focalise sur des broutilles qui, dans toutes autres circonstances, seraient passées inaperçues. Dernier exemple en date : cette polémique des hymnes nationaux à la Coupe du monde de rugby, qui a l’air de passionner le Parisien. Et qui d’autre, sinon ?
Après tout ce que la Macronie a déjà fait subir d’humiliations et de vandalisme aux symboles nationaux, il faut bien dire qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat : chantée par un chœur d’enfants (hélas dépourvu d’accompagnement instrumental), mais aussi en même temps par l’équipe de France et par le public, la Marseillaise a – pour les téléspectateurs – fini en cacophonie. Incident qui soulève au passage une autre question trop peu souvent posée : le sport a-t-il pour vocation prioritaire de devenir un spectacle télévisé ?
Pendant ce temps (Gabon après Niger, Niger après Mali), la Françafrique – malgré la fort opportune disparition de Prigojine – s’effondre, le secteur automobile s’étiole sous nos yeux, l’immobilier commence à flancher. Allons enfants !
Le jour de l’enfumage est arrivé !
On serait même mal inspiré, en l’occurrence, d’y voir un énième agissement anti-français de la Macronie, étant donné que – comme le rappelle aussi, longuement, le Parisien – d’autres hymnes nationaux ont eux aussi fait les frais de ces mêmes choix techniques malheureux.
Cet article longuet – expertologiquement rembourré de considérations d’hymnologues et autres philosophes du rugby – a donc tout d’un remplissage. Comme le cancre qui n’a pas appris sa leçon, la presse subventionnée tire à la ligne tout au long de la couverture – quantitativement excessive et qualitativement hyperbolique – de cette coupe du monde d’un sport longtemps boudé par les Français, et désormais promu dernier cri du snobisme.
Non pas, certes, comme le cancre, parce qu’elle n’aurait aucune idée de ce qui se produit pendant ce temps en-dehors de l’hypnose spectaculaire, dans le monde réel : avalanche de faillites, rétrogradation accélérée d’un pays que même les migrants ont désormais tendance à bouder tant qu’ils n’ont pas été déboutés ailleurs.
Simplement, cette presse – comme dans la vieille blague qu’on racontait sur le PCF – se retrouve dans la situation du permanent du parti : pendant que la pin-up évite de manger pour garder la ligne, lui garde la ligne pour continuer à manger.