Macron, débouté dans sa demande de chandelle à tenir à Johannesburg – par Modeste Schwartz

L’Afrique du Sud vient de confirmer qu’E. Macron n’est pas invité au sommet des BRICS, où il cherchait à taper l’incruste. Au-delà du camouflet, voyons pourquoi l’hyperactivité du Petit pourrait finir par nous coûter cher.

Souvent présentée comme une garde rapprochée de la Russie par le discours pro-Poutine, la syndication du « Sud global » dans le cadre des BRICS a pourtant souvent démontré (encore récemment, entre autres, à Djedda) qu’elle s’efforce au contraire (suivant en cela l’exemple chinois) de ménager la chèvre et le chou – attentive avant tout à ne pas se laisser entraîner dans « une guerre européenne » – euphémisme servant avant tout à dire : une guerre des Blancs (puisque, au Brésil ou en Afrique du Sud, par exemple, les langues officielles sont aussi européennes que le français ou l’allemand).

Ne pas se laisser entraîner, et, plus discrètement, faire de bonnes affaires sur le dos du suicide européen, en contournant les sanctions édictées par l’Eurogoulag pour faire passer en force son Green Deal par solidarité avec l’Ukraine.

Les Anglo-saxons en ont d’ailleurs conscience, et – même quand ils exercent, en sous-main, des pressions bien réelles – semblent s’efforcer de ne pas trop se donner des allures de maîtres-chanteurs face à ces anciennes colonies dont les opinions boivent la rhétorique décoloniale du Kremlin.

Si ce n’est toi, c’est donc ton français

Il n’y a guère que les femmes blanches de Bruxelles pour tenter, malgré tout, un chantage peu réaliste sur un allié conditionnel comme la Géorgie. Et Macron, qui, pour donner de la consistance à l’hologramme qui sert de politique extérieure à son Etat non-souverain, s’agite tellement qu’on finirait par le soupçonner d’y croire vraiment.

C’est ainsi qu’il parvient à engranger une humiliation parfaitement gratuite, en se découvrant non-invité à un somment auquel personne ne lui demandait d’assister, mais auquel il a, contre toute logique, cherché à s’incruster comme l’adolescent mal-élevé qu’il reste hélas.

Le plus grave, c’est que, dans le contexte d’une édification de la Chinafrique/Russafrique qui semble devoir s’appuyer idéologiquement sur la détestation de la France par les masses (urbaines) d’Afrique, ce camouflet pourrait servir de précédent à une méthode de gestion de la passation de pouvoir entre Occident historique et Occident pigmenté. Une méthode consistant, en gros, à se servir de la France comme souffre-douleur encaissant les baffes pour l’ensemble de son « bloc ».