Le site Public m’apprend aujourd’hui que j’ai un ministre de l’agriculture, nommé Marc Fesneau. On ne se sait pas trop à quoi il sert, mais, comme tout le reste du groupe de théâtre lycéen Borne, il semble avoir la passion de la scène, et vient d’accepter une apparition « spontanée » dans une série à thème lycéen de France Télévisions.
Sorte de Plus belle la vie à thématique vaguement agraire (car « Elsa, Lia et Mehdi » fréquentent un lycée agricole), la série, dans un de ses épisodes, va donc mettre en scène un parent d’élève qui ne sera autre qu’un membre, pour ainsi dire actif, du Groupe de prière Borne.
C’est le genre de gig – aussi spontané qu’une bonne « manifestation spontanée » sous Mao – auquel l’équipe de com’ d’un ministre travaille en général pendant des semaines, mais Public nous garantit que c’est juste l’occasion qui a fait le larron : en visite dans la ville du tournage (Rennes), le ministre, aurait, par hasard…
Du coup, on tremble déjà à l’idée qu’Aurore Bergé, au gré d’un voyage d’étude, pourrait passer par Budapest et, rencontrant par hasard le cinéaste français Pierre Woodman…
Cette série « France » dont nous ne contrôlons plus le scénar
Il faut dire que le portefeuille de l’Agriculture est l’un de ceux où l’ennui doit faire des ravages. Bien que moins phagocyté par l’hyperprésidence que, par exemple, celui de la Santé (l’EHPAD macroniste étant franchement urbain), il est l’un de ces nombreux ministères réduits par la construction mondialiste européenne à l’état de chambre d’enregistrement des décisions de Davos/McKinsey – comme en témoignaient encore récemment les subventions allouées depuis Bruxelles à la mise en jachère de parcelles de vigne dans le Bordelais ( !).
Aussi constatée en Ukraine (où le président Zelensky, ainsi que son ancien conseiller et blogueur N°1 du pays, Arestovytch, viennent l’un comme l’autre du monde du théâtre), cette dérive dramaturgique de la pseudo-politique des Etats non-souverains est d’ailleurs naïvement théorisée par l’acteur/ministre lui-même, qui déclare « saluer cette initiative de France Télévisions de montrer un monde qui est parfois invisible… ».
Comme aux parades du Carnaval – qui disposent à peu près du même pouvoir décisionnel qu’un gouvernement Macron Borne –, chaque « corporation » du village doit être représentée par son char : de la politique, on est ainsi passé au spectaculaire/rituel.
Le ministre de l’agriculture doit en effet s’ennuyer. L’administration y veille: un fonctionnaire pour 20 agriculteurs. Qui dit mieux?