En cette rentrée parlementaire du début d’automne 2023, la mue du Rassemblement National, poursuivie avec constance par Marine Le Pen depuis plus de dix ans, est achevée. Marine Le Pen est devenue l’un des visages de la République. Elle tend même à incarner de plus en plus cette République contre l’arrogance de la caste aux yeux de l’électorat populaire dans une France où la misère progresse à grand pas. Mais la meilleure preuve de la “normalisation” réussie par Marine Le Pen, c’est l’envie qui démange Emmanuel Macron : vampiriser les thèmes de “l’extrême droite”, à commencer par l’immigration, afin de pouvoir aller au bout de son second mandat.
On pourrait crier au débat factice : depuis deux jours, une partie du gouvernement et quelques députés s’interrogent pour savoir si l’on n’est pas allé trop loin à frayer avec le Rassemblement National. C’est Bruno Le Maire qui craint la perspective de devoir faire passer la loi de programmation des finances publiques grâce au soutien, tacite ou actif des députés du Rassemblement National. C’est plus généralement la majorité présidentielle qui s’est interrogée ce mardi 26 septembre sur le maintien de vice-présidences de l’Assemblée au Rassemblement National.
En réalité, ces débats n’en sont pas vraiment. Le Premier ministre a tranché avant même la présidente de l’Assemblée Nationale : pas question de cosigner des textes avec le Rassemblement National. En revanche, comment pourrait-on écarter une force qui compte presque 90 députés des vice-présidences ?
Le front républicain se meurt. Le front républicain est mort. Il l’est d’autant plus que Marine Le Pen se révèle bonne tacticienne, par exemple quand elle propose un projet de loi pour aider la lutte contre l’endométriose ! Qui pourra se permettre de ne pas voter une telle loi ?
Ajoutez A(ssemblée) N(ationale) à Marine et ça donne “Marianne”
La vie politique est, au bout du compte, affaire de circonstances bien plus que de planification stratégique. Un certain nombre de personnes que j’ai interrogées me l’ont confirmé : Marine Le Pen a été elle-même surprise de l’ampleur du résultat obtenu par le Rassemblement National aux élections législatives. Un résultat obtenu malgré le scrutin majoritaire.
90 députés du Rassemblement National à l’Assemblée Nationale, tel est le fruit inattendu de la stratégie de “normalisation” engagée par Marine Le Pen depuis plus de dix ans qu’elle est à la tête du Front, dont elle a fait un Rassemblement National. Les députés du RN peuvent faire leurs preuves. Ils se sont retrouvés dans la même situation, pour la plupart, que les novices de La République en Marche il y a cinq ans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne déméritent pas.
Alors, amusons-nous à faire remarquer qu’il suffit d’ajouter les deux initiales d’Assemblée Nationale pour transformer “Marine” en “Marianne”. Petite facétie pour constater que la seizième législature de la Ve République est marquée par….l’intégration pleine et entière du Front/Rassemblement National au jeu des institutions de la Ve République.
J’imagine la réaction, tantôt surjouée, tantôt sincère, de beaucoup de députés de gauche. Pourtant, est-il difficile d’accepter que Marine Le Pen soit aujourd’hui l’un des visages de la République ?
Une intégration incomplète à la caste
Il faut souligner ce paradoxe. Ce à quoi Marine Le Pen n’est pas intégrée, c’est à la caste, ce milieu dirigeant mondialisé (en réalité très loin d’un authentique cosmopolitisme) et dont Emmanuel Macron est le prototype. Les choses peuvent changer très vite mais Marine Le Pen n’a pas encore, à notre connaissance, été invitée à Davos.
Et c’est tant mieux pour elle ! Tant qu’elle sera snobée par le système, elle restera la candidate de cette France populaire qui vote largement pour elle. On imagine d’ailleurs bien Madame Le Pen envoyer Jordan Bardella dans les rencontres de la caste pour le compromettre tandis qu’elle garderait son intégrité auprès d’un électorat de la France périphérique et (de plus en plus) des classes moyennes.
On imagine bien, aussi, que, dans le cas où Marine Le Pen se rapproche sérieusement de l’Élysée d’ici 2027, on ait droit à une campagne d’antifascisme folklorique. Mais ne nous y trompons pas, ce serait un numéro orchestré par la caste qui renforcerait de facto aux yeux de l’électorat la légitimité républicaine de la candidate ciblée.
Macron : le jeu de rôles du second quinquennat
Durant tout son premier quinquennat, Emmanuel Macron a joué habilement avec l’électorat et les nerfs des Républicains. Bien lui en a pris puisque son bon score de premier tour en 2022 est largement dû à l’aspiration d’une partie de l’électorat LR.
Le second quinquennat ne permet pas les mêmes perspectives puisque, quelles que soient ses envies, le président en place ne pourra pas se représenter. En revanche, la crise des retraites lui a montré la fragilité de son pouvoir. Et la volatilité de la situation internationale le mettra de plus en plus sur la sellette en 2023 et 2024.
C’est la raison pour laquelle le Président se dit qu’un des moyens de durer et d’aller au bout de son second mandat (ce qui ne va pas de soi), ce serait de vampiriser les thèmes du Rassemblement National comme il a vampirisé le parti de l’ordre entre 2017 et 2022. La réaction très calculée au discours du Pape François lors de l’émission télévisée de dimanche soir – sur le mode “Le Pape est généreux mais moi j’ai un pays à gouverner et je ne peux pas accueillir tout le monde” – essaie de frayer un chemin là où Gérald Darmanin n’arrive pas, pour l’instant, à rassembler, avec son projet de loi sur l’immigration.
On identifie par conséquent le seul véritable danger, à court terme, pour Marine Le Pen : être entraînée dans sa chute par celui qu’elle a affronté deux fois au second tour et qui n’aura aucun scrupule, pour sauver son second mandat, à puiser dans la batterie des thèmes de ce que d’aucuns s’obstinent à nommer “l’extrême-droite”.
On se souvient de la proposition de réintégration des soignants par le RN que la gauche à refusé de voter. Espérons que les personnes concernées s’en souviendront aux prochaines élections.
Macron déclare « Je peux pas accueillir tout le monde » c’est un mensonge de plus, car il applique scrupuleusement les consignes américaines de détruire la France avec l’arme de l’immigration, comme les usa veulent détruire la Russie et la Chine qui remettent en cause la suprématie du dollar.
“En même temps”… des paroles, et des actes aux antipodes.
Malheur à ceux qui croient les paroles de cet acteur.
Croire que cette personne pourrait changer quelque chose dans notre pays revient à regarder Jésus marchant sur l’eau en se persuadant que c’est vrai !
Macron fait du RN, le RN du Macron. Marine appellera à voter McRond au deuxième tour en 2027 pour faire barrage au fascisme. Les gens futés auront voté avec leurs pieds.