URBI & ORBI n°45 – Après la visite du Pape à Marseille, Yves-Marie Adeline revient sur la crise de l’Église de France. Un instantané sans concessions. Bien entendu, le tableau dressé ne vaut pas pour d’autres parties de l’Église universelle. Il est temps de se demander pourquoi la “nouvelle évangélisation” voulue par saint Jean-Paul II a pris pied en Afrique ou aux États-Unis mais a buté, en France sur les barrières sociales.
Il serait malhonnête que l’auteur de ces lignes ne précise pas « d’où il parle ». Avant, donc, de me livrer à une approche purement intellectuelle du sujet, je dois d’abord professer ma foi chrétienne et catholique. Je suis ce que l’Église, plutôt que les sociologues, appelle un « catholique pratiquant », c’est-à-dire allant au moins une fois par semaine à la messe, le dimanche étant célébré comme un devoir religieux – mais également, et ceci n’engage que moi, une très grande joie. Autrement dit, cette fois-ci d’après les sociologues, j’appartiens à 1,8% de la population française.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.
J’aimerais savoir si cette analyse peut se transposer au reste du monde. Il me semble que le seul continent encore profondément chrétien est l’Amérique du Sud, dont la foi populaire et souvent syncrétique montre que “l’élitisme”, dont a toujours fait preuve le clergé, était une mauvaise voie…
Quoi qu’il en soit, votre constat peut sans peine se transposer à tout le monde occidental, pour lequel la parole prophétique de Jésus “quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?” (Lc 18-8) me semble terriblement d’actualité. Les chiffres que vous donnez montrent bien que, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le message chrétien a été inlassablement proposé aux Hommes, et que ce message ne les intéresse pas…
Dès lors je me dis que, si j’étais à la place de Dieu le Père, je m’apprêterais à siffler la fin de la partie.
Comme il l’a fait au temps du Déluge, quand l’humanité s’était tellement éloignée de Lui qu’il ne restait alors qu’une poignée de croyants, Noé et sa famille.
Il a donné leur chance aux hommes, ceux-ci ne l’ont pas saisie, il n’y a plus rien à faire… Passons à l’étape suivante, qui est prévue par le Nouveau Testament, c’est à dire la fin des temps, l’éviction des tièdes et des méchants, la Parousie, et le début de la nouvelle ère de paix et de prospérité…
Je crois bien que nous sommes à la veille d’un tel bouleversement…
Je le crois aussi, et c’est aussi l’avis de pas mal de prêtres. Ce nouveau monde aux valeurs complètement inversées montre que le satanisme est à l’œuvre et Dieu risque de péter un boulon.
Après Vatican II la droite française s’est decatholocisée ( Jerome Fourquet) dés les années Giscard, avec l’IVG, le collège unique, le regroupement familial, les 3 grands poisons sont réunis pour euthanasier la France. Le socle métaphysique catholique de la France disparu l’état a sombré dans une société individualiste, nihiliste et anomique. Nous assistons à son agonie, mais le chrétien garde dans son cœur l’espérance eschatologique. ( Daria Douguine)
Merci pour cette analyse, mais hélas elle décrit certains faits, sans en expliquer les raisons.
Dans l’introduction vous vous demander « pourquoi la “nouvelle évangélisation” voulue par saint Jean-Paul II a pris pied en Afrique ou aux États-Unis mais a buté, en France sur les barrières sociales. »
je pense que l’essentiel des problèmes de l’échec de la nouvelle évangélisation en France (et plus largement en Europe) n’est pas du aux problèmes « sociaux ». Le véritable problème – et vous le sous-entendez un peu – est dans l’impuissance intellectuelle et spirituelle de l’épiscopat… le caractère pitoyable des évêques est du a la mentalité mondaine et séculière introduite par le Vatican II… car ce que l’Eglise a véritablement à dire et a manifester (avec l’exaltation du sacré mis a sa juste place absolument centrale), elle ne le dit plu et elle ne le manifeste plus… mais ceci n’est pas un problème de la stratification sociale, aucunement…
Au-dela, l’immense différence de la France avec les Etats-Unis est dans le fait que ceux qui paient pour l’Eglise catholique aux Etats-Unis exigent des évêques conservateurs… les sponsors catholiques américains sont plutôt très riche et très a droite, c’est grâce a eux qu’ont vu les jours des nouvelles universités véritablement catholiques, des maisons d’éditions véritablement catholiques, des écoles véritablement catholiques… les classes populaires tendent de « virer a
gauche) y compris dans l’Eglise catholiques aux Etats-Unis…
En France, les riches et les richesses se font rares… mais, malgré le manque des moyens, les étoles des tradi fleurissent partout…
L’exaltation du sacré est fondamentale… un catholicisme éclairé et républicain ne tient pas au-delà d’une ou de deux générations au mieux, car elle ne fait que gêner la « foi républicaine »… quelque soit le niveau social
Ha ha le nouvel enfant de choeur qui va servir la messe papale ?
Vous attribuez le départ des “gens simples” à la réforme liturgique post-Vatican II et plus précisément à l’évacuation du sens du sacré.
Pour ma part je suis plus sensible au parallélisme de la courbe de la déchristianisation avec celle de l’élévation du niveau de vie. Les 70 années qui ont suivi la seconde guerre mondiale ont été le théâtre d’une élévation du niveau de vie véritablement sans précédent quand on regarde l’histoire de l’humanité. Jamais les hommes n’ont connu un tel confort, une telle sécurité (y compris pour les dernières années de leur vie) et une telle liberté. Ils en sont devenus plus individualistes, plus matérialistes, et ont constaté qu’ils pouvaient accéder au bonheur sans Dieu.
Il ne faut pas chercher plus loin les raisons de la désaffection pour la religion.
Et elle touche toutes les classes, pas seulement les gens simples.
Les commentaires à cet article décrivent une ambiance. Mon ami infréquentable dit « la crise de l’Eglise et la crise de l’humanité que nous éprouvons aujourd’hui sont liées au fait que l’on a exclu Dieu du domaine de la raison, d’où ont résulté la réduction de la théologie en historicisme d’abord, puis en sociologisme, et en même temps la dévastation de la philosophie. » … Abélard transfert la théologie du monastère à l’amphithéâtre, et donc à la neutralité universitaire. « Il faut organiser l’étude de la théologie pour qu’elle ne dégénère pas en neutralité académique, ce qui conduirait finalement la théologie à se changer en son contraire »
Sur cette pente, nous avons aujourd’hui ‘la papesse du nihilisme’ Nathalie BECQUART, religieuse xavière française. Elle est nommée consulteur au secrétariat général du synode des évêques, puis sous-secrétaire du synode des évêques le 6 février 2021, avec droit de vote. HEC en 1992, Centre Sèvres des jésuites, sociologie à l’EHESS, le 3 avril 2022 elle fait une présentation du synode sur la synodalité à l’association pro-LGBT New Ways Ministry dont les fondateurs furent sanctionnés par le Vatican dans les années 1990. Elle souligne l’aspect « remarquablement positif sur les LGBT » du synode.
Le nouveau doyen de l’I.C.P. s’appelle Anne-Sophie Vivier-Muresan. Âgée de 45 ans, cette mère de famille de deux enfants est la première laïque qui va diriger pendant trois ans le Théologicum. Bein voyons !
Cette dame mariée qui professe la théologie accepte-t-elle la fonction judicatrice de la foi qui s’exprime par l’organe du magistère ecclésiastique composé d’hommes ordonnés ?
Voilà pour l’ambiance de repaganisation en marche forcée par apostasie en France. La mauvaise cuisine de la praxis théologique se met à abîmer le banquet. A une même table familiale néopaïenne, cher ami, tu auras un tri des aliments (vegan, …) bien éloignée de la libération chrétienne de l’impureté qui ne rentre pas dans la bouche mais qui en sort.
toute est dit dans cet extrait du discours de clôture du Concile Vatican II prononcé par Paul VI le 7 décembre 1965 La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion (car c’en est une) de l’homme qui se fait Dieu. Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes pour les hommes l’a envahi tout entier. La découverte et l’étude des besoins humains (et ils sont d’autant plus grands que le fils de la terre se fait plus grand), a absorbé l’attention de notre Synode. Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme.”
Auparavant on rendait un culte à Dieu tout Puissant, tout Amour, tout miséricordieux afin de d’obtenir grâce, lumière et vie. Il était celui vers lequel on tendait pour tout bien. Désormais chacun est sa propre lumière, sa propre vérité. Et ni Jean Paul II, ni Benoît XVI, ni François ne sont revenus sur cette révolution mortifère. Vatican II ce fut, c’est leur joujou, leur orgueil. TOUT LE PEUPLE CATHOLIQUE dont il ont eu et ont la charge en souffre dramatiquement.