Alors que Gaza meurt de soif, Bruxelles tremble, secouée par un tireur qui sème aveuglément la mort dans les rues. Il y a quelques mois, les Palestiniens de Cisjordanie menaient des actions violentes et la presse israélienne parlait de libanisation. Cette libanisation s’approche-t-elle de l’Europe ? A l’heure où nous écrivons, Bruxelles compte 5 morts et 8 blessés, qui succèdent au décès de Dominique Bernard sous les coups de couteau d’un terroriste, à Arras. La tension monte, et l’on sent bien que de nombreux influenceurs, notamment identitaires, jettent de l’huile sur le feu pour attiser des clivages ethniques. Jusqu’où cette spirale peut-elle nous emmener ?
Pour comprendre la portée des événements en cours à Gaza, il faut se débarrasser de la perception que veulent donner les gouvernements et les médias occidentaux. Appelons les choses par leur nom! L’armée israélienne assiégeait partiellement Gaza depuis des années. En représailles à l’attaque surprise et dévastatrice du Hamas, le 7 octobre 2023, le gouvernement et l’armée israélienne ont décidé de procéder à un siège complet de Gaza.
Par conséquent, la tension internationale est réelle. Les pays de la région redoutent d’être entraînés dans un conflit majeur. Ces derniers jours, hors d’Amérique du Nord et d’Europe, les conseils de modération à l’adresse d’Israël se sont multipliés. Mais, à première vue, Tel-Aviv ne veut rien entendre. Sera-t-il possible d’éviter une escalade militaire régionale ?
Les frappes toujours plus meurtrières à Gaza
L’armée israélienne continue de frapper la bande de Gaza. Des dizaines de postes de commandement et de mortiers du groupe ont été détruits au cours des dernières heures, selon l’armée israélienne. Plusieurs militants du Hamas ont été tués dans l’une des installations militaires. L’armée israélienne a également déclaré avoir frappé le centre de commandement de l’unité d’élite Nukhba du Hamas, Ali Qadi.
Selon des sources palestiniennes, la nuit dernière a été marquée par l’attaque la plus lourde sur Gaza. Plus de 300 personnes ont été tuées au cours de la seule journée, dont des femmes et des enfants. Au moins 55 autres Palestiniens ont été tués lors des frappes de la matinée. Le ministère de la santé de Gaza a indiqué que depuis le début de l’escalade dans le secteur, 2750 personnes ont été tuées et 9700 blessées.
La situation reste également tendue à la frontière nord d’Israël avec le Liban. Selon des sources libanaises, il ne s’agit plus de tirs sporadiques, mais de véritables batailles avec des tirs d’artillerie et des frappes aériennes. En fait, la guerre entre Israël et le Hezbollah aurait commencé.
Selon les rapports de l’armée israélienne dans la soirée du 16 octobre, au moins 9 roquettes ont été tirées depuis le Liban, le système de défense aérienne en aurait intercepté 5. A leur tour, les forces israéliennes lancent des frappes pour détruire les sites de lancement au Liban.
Cependant, il semble que le nombre réel de frappes soit beaucoup plus élevé et que le conflit s’intensifie rapidement.
Southfront.org, 16.10.2023
L’Apocalypse reportée ?
Israël bombarde et assiège Gaza depuis plus d’une semaine mais n’a pas encore déclenché l’invasion de Gaza pourtant jugée imminente samedi 14 octobre. Lucas Leiroz, analyste brésilien, propose une bonne synthèse du dilemme israélien.
Il n’y a aucune raison de croire que le gouvernement israélien se préoccupe du bien-être des civils palestiniens – qui, malgré le report de l’offensive terrestre, continue d’empêcher l’eau, la nourriture et les médicaments d’atteindre Gaza.
Ce qui semble se passer, c’est simplement une vague de peur à Tel Aviv. Un assaut terrestre déclenchera automatiquement une guerre d’usure, qui sera certainement longue, épuisante et dangereuse pour les forces de défense israéliennes. (…)
Le pays ne dispose pas de la structure nécessaire pour assurer le fonctionnement de la société civile en cas de conflit. Israël peut facilement vaincre des ennemis régionaux plus faibles dans des confrontations à court terme, mais a tendance à rencontrer de nombreux problèmes dans des situations prolongées. Et il y a suffisamment de raisons de penser qu’une guerre à Gaza serait longue. Ne disposant pas d’un espace suffisant pour se développer militairement en surface, le Hamas a investi massivement dans la construction de bunkers et de canaux souterrains par lesquels ses soldats transportent des personnes et du matériel. Les forces armées israéliennes pourraient envahir et occuper de nombreux territoires, mais seraient toujours vulnérables aux tactiques de guérilla du Hamas, formant une sorte de “scénario Vietnam”.
infobrics.org, 16.10.2023
Ce 16 octobre, le “Jerusalem Post” indiquait aussi qu’à Tel Aviv on redoute d’avoir à mener une guerre sur deux fronts : contre le Hamas et contre le Hezbollah.
Questions sur l’attentat d’Arras
Alors que le monde retient son souffle en Palestine, et que la catastrophe humanitaire commence à Gaza, étranglée par le manque d’eau, l’extension du terrorisme à l’Europe devrait poser de sérieux problèmes… et soulever d’importantes questions.
Ainsi, alors qu’Emmanuel Macron annonce sa participation aux obsèques de Dominique Bernard, l’enseignant victime d’un attentat à Arras vendredi dernier, la capacité du pays à faire face au terrorisme islamiste suscite un vrai doute. D’une part, comme nous l’indiquions, la capacité du ministère de l’Intérieur à expulser les étrangers en situation irrégulière fichés comme dangereux est douteuse. D’autre part, alors que l’auteur de l’attentat a vu ses données téléphoniques “aspirées” par la DGSI la veille de l’attentat, les services n’ont semble-t-il pas pris d’examiner ce qu’elles pouvaient contenir.
Le ministère de l’Intérieur mène-t-il une lutte assez déterminée contre le terrorisme ? On peut penser que le débat ne fait que commencer.
La tragédie s’étend à Bruxelles
Mais l’information de la soirée concernait surtout la vague de terreur qui a sévi à Bruxelles. A l’heure où nous achevons cet article, un tireur fou qui se réclame de Daesh sème la mort aveuglément dans les rues. La police ne semble pas capable de l’arrêter. L’intéressé a néanmoins été identifié assez rapidement.
Les attentats de Bruxelles devraient marquer une nouvelle étape dans la montée de la peur et dans l’exacerbation des haines sur le sol européen, qui se trouve au bord de cette libanisation de la société que les Israéliens craignaient il y a quelques mois face à l’activisme des Palestiniens en Cisjordanie. Au fond, la guerre en Palestine, qui semble commencer, et qui frappe d’abord les populations civiles, pourrait très bien nous contaminer et nous faire basculer dans une inquiétante tentation autoritaire.
Telle sera sans doute la terrible conséquence de la tragédie israélo-palestinienne : nous la pensions périphérique, elle est en réalité centrale.
heureusement que c’est Libanisation et non banalisation ! – Et si le choix c’était simplement l’Etre et non la classe-race : https://wp.me/p4Im0Q-64k
Les flamands et wallons ne s’aimaient pas beaucoup alors pourquoi accepter en plus une immigration d’une population animée par une religion conquérante, le multiculturalisme nous mène à la guerre civile,
Tout a été calculé pour.
l’éventuelle libanisation de nos sociétés n’est pas due au conflit israélo-arabe, mais à l’auto destruction de nos propres sociétés par le clientélisme de nos dirigeants et le refus des citoyens de faire l’effort de penser et résister.
comme par hasard un mec sorti du chapeau des services…
Les questions que les dirigeants de partis politiques ou de gouvernement refusaient de se pôser vont resurgir:
retour de la laîcité,refus de l’islamisation des communautés installées en france et en Europe,
maîtrise de l’immigration,
politique étrangère soucieuse de défendre nos intérêts et non ceux d’une puissance étrangère, fut elle alliée?
retour aux valeurs qui sont le ciment de notre pays.