Dans l’ordre des nuisances quotidiennes qui minent le moral des Français, les dysfonctionnements du RER parisien touchent environ 20% de notre population, même si nous avons bien compris que l’antigonisation des rapports sociaux transforme, pour beaucoup de “provinciaux”, l’empoisonnement de la vie quotidienne à Paris en un sujet épiphénoménal. Il n’en reste pas moins que les provinces françaises profitent largement du PIB francilien, où la mobilité est un cauchemar, et où les transports en commun tant vantés par les écologistes souffrent d’une gestion calamiteuse… beaucoup d’argent pour des résultats très contestables. La chambre régionale d’Ile-de-France fait le point.
Il faut absolument lire le rapport de la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France sur la qualité de service du RER francilien. Il permet de mettre des mots et des chiffres sur un désespoir quotidien qui touche une part non négligeable de la population française, particulièrement les salariés, qui est aussi la part qui produit le plus de valeur ajoutée et qui est, sans surprise, la plus honnie de France : celle des Parisiens, cloués au pilori par une part importante du reste de la population pour leur prétendue arrogance et leur prétendu manque de savoir-vivre.
Reste que, faute d’investissements (mais où passe le pognon ?), le RER francilien est passablement sinistré, ce qui empoisonne chaque jour la vie de millions de salariés. Le graphique ci-dessus donne une bonne mesure de l’étendue des dégâts : un RER B sur sept part en retard. Le RER B est la ligne qui traverse l’Ile-de-France du Nord au Sud, qui relie Roissy, et qui partage une voie unique avec le RER D entre la gare du Nord et la station mythique des Halles.
Bref, c’est la ligne qui relie le 9-3 au reste de l’Ile-de-France. Pourquoi le département le plus pauvre de France est-il si mal desservi, et si mal équipé ?
Mystère.
Est-ce la population francilienne qui est “honnie” ou le petit microcosme parisien qui pourrit la vie des Français, Franciliens compris?