URBI & ORBI – Le 16 octobre, la vidéo virale d’une religieuse plaquant un militant écologiste fait le tour de la toile et révèle la bataille qui se déroule depuis 2018.
Énorme ! La bonne sœur qui plaque un écologiste… du grand spectacle en Ardèche où des religieuses défendent le chantier d’un futur centre religieux face aux militants qui bloquent à cause de l’impact sur l’environnement.
— Léo Chapuis (@leo_chapuis) October 16, 2023
???? @ferro_nicolas
☝️plaquage non réglementaire pic.twitter.com/3wSyO7s3LO
Qui l’eut cru ? La semaine dernière, les Français assistaient à un plaquage digne de la coupe du monde de rugby. Mais attention, en Ardèche, les religieuses sont sur le terrain et le tuyau de gouttière a remplacé le ballon. Le geste spectaculaire de la petite religieuse n’a pas fini de faire couler l’encre ! Ici pas de carton jaune, pas de pénalité. Le ballon ovale semble même être dans leur camp et le match ne fait que commencer.
Bras de fer entre religieuses et militants écologistes
Le bras de fer entre le collectif écologiste les Ami.es de la Bourges et la communauté religieuse de la Famille missionnaire Notre Dame ne date pas d’hier. Le conflit débute en décembre 2018, dans le village de Saint-Pierre-de-Colombier en Ardèche, lorsque la communauté lance des travaux pour agrandir ses bâtiments d’accueil et créer une basilique de 3500 personnes dans le sanctuaire de Notre Dame des Neiges.
Les Ami.es de la Bourges s’opposent alors au projet qu’ils jugent démesuré pour un village de 400 habitants et pour les impacts environnementaux qu’ils jugent négatifs. En 2019, une première étude est lancée et en octobre 2020 le préfet suspend les travaux.
Après une nouvelle enquête environnementale, le chantier reprend en 2022 avec autorisation préfectorale. S’engage alors une résistance du collectif qui conteste l’expertise de l’étude environnementale et reproche à la congrégation d’avoir menti dans le dossier en affirmant que le sanctuaire ne se situe pas dans le PNR (Parc naturel régional) alors que c’est le cas. Le PNR ne dispose d’aucun pouvoir réglementaire, il peut seulement rendre des avis. En janvier 2023, le préfet fait un communiqué de presse pour expliquer sa décision aux élus du PNR et du collectif écologique.
Les deux parties passent devant le tribunal administratif de Lyon, qui rend sa décision en février 2023 :
« aucun des moyens invoqués n’est de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de la décision en litige ; la nécessité de déposer une demande de dérogation au titre des espèces protégées n’est requise que lorsqu’est démontré un risque suffisamment caractérisé pour ces espèces, ce que ne démontre nullement l’association requérante, dont l’argumentation ne repose sur aucune analyse technique ou scientifique ; l’étude, réalisée par un cabinet indépendant, a conclu à un impact du projet négligeable, voire parfois favorable, pour l’ensemble des espèces recensées sur le site, une fois prises en compte les mesures d’évitement et de réduction, et cette analyse a été validée par les services de l’Etat » .
La communauté religieuse relance donc les travaux dans la plus stricte légalité après une enquête environnementale et la décision du tribunal. Les écologistes, invoquent alors un nouvel argument : le Réséda de Jacquin, plante menacée de disparition, devient leur fer de lance.
Aucune loi, aucun droit ne permet aux écologistes d’empêcher les travaux, excepté visiblement, la loi du plus fort. Si la religieuse-rugbywoman a fait le tour de la toile, il s’agit d’une réaction de défense de la part de la communauté qui subit des pressions depuis la reprise des travaux, au point de mettre en place des surveillances nocturnes pour protéger le chantier.
Une réunion de concertation en vue
Au grand dam du collectif écologique, la communauté passe un cap et décide de se défendre en utilisant les mêmes leviers. Effarouchés, les écologistes se disent étonnés de la voir autant résister, comme le rapporte lui-même Sylvain Héranguel co-président de l’association :
« Je m’attendais à ce que les religieuses soient un peu raisonnables pour l’ordre public. Le problème, c’est que les religieux ont décidé de passer à la violence. […] Là, ils ont décidé de protéger le chantier par leurs actes et leur corps ».
La religieuse en question, de son côté, dans une interview de RMC, dit déplorer ce passage à l’acte :
« c’est toujours triste quand les paroles ne suffisent plus de devoir en arriver aux gestes »
Le non-droit et la violation de la propriété privée semble ne pas poser de cas de conscience, et ne pas susciter de réaction ferme. La communauté religieuse a déposé plainte, quelques jours avant l’épisode du plaquage, « contre ces activistes qui utilisent des méthodes en totale opposition aux lois de la République », dans un communiqué du 13 octobre.
Une réunion de concertation prévue avec les deux parties à la préfecture aujourd’hui. Affaire à suivre.
La religion catholique se défend virilement contre la religion écologiste. Les écologistes exagèrent un peu on ne leur construit pas une centrale nucléaire tout de même.
La paix civile repose principalement sur l’application du droit républicains. L’association écologiste ne respecte pas la décision de justice et pratique des actes de violence sur ceux qui agissent conformément à la loi, en détruisant leurs biens et leurs oeuvres. C’est simplement du pur terrorisme. L’Etat paraît complètement dépassé dans sa mission de maintien de l’ordre public dans le respect de la loi. Cela conduit inexorablement à la bagarre (guerre?) civile.