L’idée que les salaires sont trop faibles en France revient souvent dans l’opinion publique. Et l’idée qu’ils décrocheraient par rapport à l’inflation également. Ces affaires de chiffre sont toujours très disputées (même si, comme disait le gouvernement, “les chiffres, ça ne se discute pas”). Mais les publications de l’INSEE montrent en tout cas que les salaires ont augmenté en octobre plus vite que l’inflation. Voilà une affirmation qui devrait faire réagir pas mal d’internautes.
Dans les chiffres qui sont publiés par l’INSEE, ce qui est incontestable, c’est la substantielle hausse de salaire, calculée à partir des données précises des URSSAF. Comme on le voit sur ce graphique (qui infirme le ressenti de nombreux salariés selon lequel les salaires n’augmentent pas), depuis que l’inflation est repartie, les salaires sont en hausse substantielles, tout particulièrement dans les secteurs qui rencontrent des problèmes lourds de main-d’oeuvre (industrie et construction). Dans l’ensemble, les salaires ont progressé de 4,2%.
Ce qui suscitera plus de contestations sans doute, ce sont les chiffres de l’inflation publiés le même jour :
Comme on le voit, l’indice des prix à la consommation est à 4% en glissement annuel, soit deux dixièmes de points de moins que les salaires. Le ressenti différent des Français s’explique largement par le fait que l’inflation des produits alimentaires est à 7,9% en glissement annuel.
Le problème, c’est donc bien le prix de la nourriture.
Le problème n’est pas de savoir si l’inflation indiquée est correcte. Le vrai sujet est le décalage dans le temps entre les augmentations de salaires et l’inflation. Ce qui implique une vraie perte de pouvoir d’achat.
Vu l’inflation de ces 20 derniers mois et le faible rattrapage, jusqu’à présent, des salaires, la perte de pouvoir d’achat est conséquente et ne risque pas d’être comblée.