L’Eurogroup (le conseil des ministres européens des Finances) a échoué à se mettre d’accord hier sur les règles du futur pacte de Stabilité, qui fixera les nouvelles règles du jeu budgétaires en Europe. L’échec de ces négociations est dû à l’affrontement entre l’Allemagne, partisane d’une ligne ordo-libérale pure, et la France partisane, sans surprise, d’un plus grand laxisme dès lors qu’il s’agit d’investir dans l’avenir. Mais, derrière ces apparences trompeuses, la France n’a guère eu le choix : Bruno Le Maire s’est rallié à des engagements qu’il se révèle absolument incapable de tenir depuis qu’il est arrivé à Bercy. Mais la France a-t-elle encore un poids suffisant pour s’opposer à ces mesures ?
Bruno Le Maire l’assure : l’Allemagne et la France ont parcouru 90% du chemin pour définir ensemble les nouvelles règles du Pacte de Stabilité, arrêté il y a plus de 30 ans pour harmoniser les politiques budgétaires dans la zone euro à l’occasion du Traité de Maastricht. En apparence, donc, la France affronte l’Allemagne sur la dette publique plafonnée à 60% du PIB (la France en est au double), et sur le déficit budgétaire bientôt réduit à 2% (3% actuellement).
Mais il s’agit d’une pure apparence, car la cigale française a d’ores et déjà cédé l’essentiel à la fourmi teutonne. En particulier, ni Bruno Le Maire ni Emmanuel Macron ne sont parvenus à s’opposer à une réduction des déficits autorisés à partir de 2028, ni à un mécanisme de retour accéléré à ce déficit en cas de dépassement (0,5% de PIB par an).
La seule chose que la France a obtenue, à ce stade, est de pouvoir ralentir le retour à l’équilibre en cas d’investissement dans la transition énergétique ou dans la défense, à hauteur de 0,2 point.
Une chose est sûre, le projet d’une Europe fédérale prend progressivement corps.
BLM, c’est l’accroc au casino qui vient chialer une énième rasade de brouzoufs à ses créanciers en jurant la main sur le coeur que cette fois, c’est la bonne, il va se refaire.