Jean-François Chaperon est président de la Coordination Rurale de l’Hérault. Dans un entretien urticant que vont détester les écologistes et tous les bisounours qui croient au retour à une agriculture comme sous Vichy ou sous De Gaulle, il nous explique ce que sont les contraintes qui pèsent aujourd’hui sur les agriculteurs, la difficulté du métier, le désamour des Français pour les travaux des champs, et le problème des revenus agricoles. Attention, ça décape !
Jean-François Chaperon nous livre quelques vérités difficiles à entendre, mais nécessaires à comprendre pour éviter les malentendus.
- l’organisation corporatiste de l’agriculture en France les prive des bienfaits du marché et les rend captifs d’un système devenu mafieux
- les agriculteurs sont « encadrés » par un système social et solidaire dont ils n’ont pas le droit de sortir, et qui leur impose des salaires ou des retraites de misère
- la bureaucratie rend impossible l’exercice du métier d’agriculteur
- les dysfonctionnements de l’Etat ruinent certains exploitants
- il est plus rémunérateur d’exporter ses produits que de les vendre en France
- le retour à une agriculture « bio » entraînerait une baisse de production et une hausse des prix
Vous tirez de cet entretien que:
« le retour à une agriculture “bio” entraînerait une baisse de production et une hausse des prix »
J’ai entendu que cet agriculteur, éleveur, renonce à la PAC et aux intrants; ses « produits » sont plus chers mais il les vend à l’Espagne: combien le consommateur espagnol les achète? En sachant que l’Espagne a une fiscalité avantageuse pour certains produits alimentaires, le consommateur ne trouve peut-être rien à redire.
Il n’y a pas à tergiverser, on doit revenir absolument à une agriculture sans pesticides, sans engrais chimiques, respectant la biodiversité et les paysans.
L’agriculture « conventionnelle » est réputé plus productive mais pourquoi faire, la moitié de la production agricole est jetée, gaspillée. Alors si l’agriculture bio l’est moins (et c’est à prouver), elle arrivera à nourrir tous les êtres humains, quelque soit leur niveau de revenu.
D’où tenez-vous que la moitié est jetée, gaspillée?
Dans l’épreuve que vivent actuellement les agriculteurs et malgré un important soutien du peuple lambda, on est forcé une fois de plus, de noter l’indifférence des belles âmes du showbiz, elles qui sont pourtant si promptes à s’indigner de la misère humaine, lorsqu’elle frappe l’autre bout de la Terre. Ou, quand il s’agit d’ostraciser des compatriotes, en délicatesse avec le pouvoir local, sur des questions sanitaires, qui elles relèvent pourtant de la sphère privée. Sympa les artistes !
Merci Eric pour cet entretien-vérité.
Je reviens sur le problème des ouvriers agricoles qui me tient à cœur.
Dans mon enfance, mon grand-père était viticulteur, dans l’Hérault lui-aussi. En 1960-70 il avait deux ouvriers agricoles, d’origine espagnole. Déjà à l’époque on ne trouvait plus de Français de souche pour faire ce métier. Puis quand ils ont pris leur retraite, les Espagnols à leur tour avaient « grimpé l’échelle sociale » et il a embauché un Marocain.
Pour les vendages c’est pareil. Quand ma mère était étudiante elle faisait les vendanges avant la réouverture de la fac. Mais dans le années 60, on ne trouvait plus de Français pour faire ce travail. Les vendangeurs venaient d’Espagne, logés sur la propriété pendant les quinze jours des vendanges. Puis les Espagnols ne sont plus venus et il a fallu aller chercher en Afrique du Nord, avec des problèmes logistiques et administratifs monstrueux… Aujourd’hui le problème est réglé, il existe des machines à vendanger. Les vendanges ne nécessitent plus que deux personnes là où autrefois il en fallait quinze.
J’ai pu constater de mes yeux l’amollissement de la population française évoqué par Jean-François.
Nous vivons vraiment la fin d’une civilisation…
En vérité nous ne sommes pas sorti du système communiste.Le paysan français est un paysan fonctionnarisé.
Qui ne gagne rien du tout. Plus facile de glander dans une administration débile ou de faire ADSEM par exemple.
2 remarques,
1) Cet agriculteur se refuse à pratiquer la vente directe, car dans son cas cela ne serait pas rentable mais les pratiques paysannes sont diverses et c’est très bien.
Exemples dans ma campagne icaunaise si certain agriculteurs font de la production industrielle (céréales, tournesol, maïs, colza etc ) d’autres ont choisi de valoriser leur production, parfois en s’appuyant sur la petite industrie agro-alimentaire locale, et de faire de la vente directe.
Nous trouvons ainsi : pain, glaces, viande, charcuterie, légumineuses, farine, pâtes, yaourts, volailles, poissons frais et fumés produits dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres.
Des produits de qualité et pas obligatoirement plus chers qu’en grande surface.
2) Pour étayer votre amour du ni taxes ni règles, nous avons en ce moment en grandeur nature un superbe exemple de libertarisme agricole : les poulets ukrainiens.
Des poulets industriels élevés avec des méthodes que la protection de la santé humaine devraient interdire (peut-être même légèrement radioactifs grâce aux armes de nos amis anglo-saxons), importés sans aucune restriction ni taxe et donc moins chers ce qui est tout bénéfice pour la grande industrie agro-alimentaire et les multinationales de la restauration collective mais qui ruine nos éleveurs qui font de la qualité.
Pffff… les caricatures. J’en ai d’autres pour vous, les platitudes qu’on sort quand on a la flemme de réfléchir : la santé aux USA coûte plus cher qu’ailleurs, les trains privatisés en Grande-Bretagne qui ne marchent pas, et autres vieilles rengaines de vos 78 tours rayés. Qui a dit que nous étions pour des produits alimentaires malsains ? Vous êtes ridicule. Vous demandez de la mesure, de la modération quand vous défendez votre bout de gras, et vous caricaturez quand vous n’êtes pas d’accord. Pas sérieux.
Libertarisme ne rime pas avec le droit de vendre des produits merdiques et empoisonnés.
Il ‘e vous a pas échappé que l’Ukraine est un pays parmi les plus corrompus au monde : avec des milliards il n’est pas difficile d’obtenir d’Ursula Von Der Leyen le droit de vendre sa camelotte en Europe.
Passionnant!
Bonjour, je suis le fil de Rester Libre depuis de nombreuses semaines maintenant. J’ai retrouvé un exposé/conférence d’une personne intéressante que certains connaissent peut être. Et cela me permet de partager avec vous sa vision du pourquoi nous en sommes là et comment nous nous en sortirons ou pas. Accordez vous 1heure 26 de visionnage. Merci.
https://www.youtube.com/watch?v=8eidRQNCIXg
La racine du mal vient de l’EU.RSS et du NOM. Tant qu’on n’en sera pas libéré, on n’en sortira pas.
Ici, dans la campagne wallonne, vivent de petits agriculteurs (maraîchers ou éleveurs, souvent bios) qui travaillent dans le respect de la Nature et gagnent leur vie grâce à la qualité de leur travail et aussi au succès LOCAL de leurs produits…
Et tout le monde y gagne : le producteur comme le consommateur, mais pour cela il faut la volonté de ce dernier de ne pas se laisser aller à la facilité des achats groupés en grande surface…
Je peux vous assurer que la différence est énorme, en qualité comme en coût !
Et vous choisissez chacun de vos fruits et légumes, ainsi que l’exacte quantité nécessaire pour nourrir la famille ????????????