Le Président de la FNSEA est aussi le Président du groupe Avril, cinquième groupe agro-alimentaire français et géant des oléagineux avec 5 milliards € de chiffres d’affaires. Le fait que la FNSEA soit président par un agro-industriel donne le ton général : la profession agricole est tournée majoritairement vers le modèle industriel, puisque la FNSEA recueille légèrement plus que 50% des suffrages aux élections pour les chambres d’agriculture. Beaucoup contestent la légitimité du Président de la FNSEA : est-ce bien raisonnable ? Nous replaçons le sujet dans son contexte.
Pour bien comprendre les enjeux qui entourent la FNSEA, il faut avoir plusieurs éléments à l’esprit :
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Le plus choquant, c’est la laisse que tient le gouvernement par le biais des subventions ET la protection marquée d’une catégorie (avec la puissance d’Avril qui n’est pas neutre) au détriment d’une autre alors que les deux modèles peuvent cohabiter.
Si on y réfléchit bien, c’est un peu le même schéma avec les labos pharmaceutiques qui créent une guerre entre la high tech des médicaments et les génériques. Dans ce cas, le hic (ou la perversion) de la high tech est qu’elle zappe pas mal d’étapes de recherche pour vite accéder au marché et va ruiner les états. Cela va arriver de plus en plus dans l’agriculture avec des docteurs Maboule comme le Billou.
Globalement, on sent une mécanique de prédation qui est devenue insupportable. Trop, c’est trop.
Le contexte technocratique et idéologique favorise cette confrontation car un seul modèle rentre dans les tableaux excel et rapporte des points de PIB. Sauf que la société ne peut pas être déshumanisée à l’extrême pour le profit. La laisse va va casser.
Tous ce qui est énoncé dans la vidéo est clair, au moins pour moi qui suit à mon compte.
En ce qui concerne le libre échange, votre propos est un peu simpliste. Désolé d’être direct, mais vous l’êtes aussi.
Toutes les grandes économies mondiales pratiquent le libre échange ET les droits de douane. Ces derniers font partie d’âpres négociations et c’est ici que l’on juge de la compétence des négociateurs.
Etats-Unis, Chine, Inde, Europe, etc , etc, tout ce beau monde dresse des barrières plus ou moins hautes.
Le textile Chinois est taxé à 12 % à son entrée en Europe, mais il arrive à des prix de fabrication inférieurs de 60 % à son prix européen. Il reste donc 50 % moins cher au moins que le produit européen.
Personne en Europe ne voudrait plus payer 120 € au bas mot pour une chemise dont le tissu serait produit en Europe et confectionnée en Europe (mais pas en France, où l’on passe à 150 € facile).
L’énorme difficulté en Europe consiste à appliquer des droits de douane uniques à des économies qui sont tout à fait divergentes dans leurs intérêts.
L’Allemagne veut pouvoir exporter ses machines outils et ses voitures de luxe dans le monde entier et se fout bien des intérêts agricoles des petites nations.
Le groupe LVMH idem.
En revanche, une fois qu’elle aura obtenu les droits de douane qui correspondent à ses intérêts d’exportateur de bien manufacturés au haute valeur ajoutée, elle refuse de partager les profits de son industrie avec les pays agricoles sacrifiés.
LVMH ne va pas distribuer des dividendes à des agriculteurs qu’il a en quelques sortes spolié indirectement.
Deuxième remarque: le gouvernement réduit les effectifs des douanes qui devraient, en théorie, contrôler le fait que les marchandises qui arrivent sur notre territoire sont exemptes des produits interdits. On importe plus et on contrôle moins. Les machines administratives européennes et française ne font pas leur boulot. Avec de vrais contrôles et blocage des marchandises non conformes (tests sur la marchandise et non sur la paperasserie), les producteurs et consommateurs européens auraient déjà un bénéfice concret.
Troisième remarque: l’avalanche de normes non contrôlées, notamment à l’import, favorise les trafics de tous genres. Mes concurrents espagnols et portugais donnent des origines européenne à tous les produits qu’ils importent d’Asie avec une facilité déconcertante. Les services de contrôle espagnols et portugais ferment les yeux sur un trafic qui leur rapporte des impôts au mépris de toutes les règles que d’autres pays s’infligent.
C’est ça la réalité d’une Europe à 27, un foutoir sans nom!
Si je vous suis, il faudrait privilégier les échanges internationaux au nom d’un chantage non-dit qui nous menace de représailles sur nos exportations? Mais comment font les pays qui ont, malgré tout, des lois protectionnistes?
Faut-il privilégier ou même, ne tenir compte que du prix?
Le modèle du grand marché mondial n’est-il pas précisément le versant économique de la fin des nations? A contrario, la souveraineté ne consiste-t-elle pas à produire ce qu’on peut pour le marché intérieur et à importer ce qu’on veut?
je ne suis ni pour ni contre, je dis juste aux gens : “avez-vous bien compris ?”. Le protectionnisme ne me gêne pas dès lors qu’on a bien compris qu’il signifiait vie chère.
Oui, mais le protectionnisme signifie aussi sauvegarde des emplois.
Si la France continue (et rien ne permet de penser que cela ne continuera pas), elle finira par importer la totalité de ses besoins. Mais où seront les emplois qui permettent de payer les biens en question ?
La quasi-disparition de l’industrie française s’accompagne de la destruction d’emplois, donc de la montée du chômage et des indemnités correspondantes, augmentant ainsi la charge fiscale qui, à son tour, vient décourager et rendre de moins en moins compétitives nos productions. Le cercle vicieux s’auto-entretient à partir du moment où une unité monétaire ne permet plus les réajustements nécessaires.
Ce cercle vicieux entretient l’augmentation de la dette qui, finalement, aboutira à la mise en esclavage des Français. Belle perspective, effectivement.
C’est une honte cette histoire. Pourquoi le grand public n’a pas été informé de ce flagrant et scandaleux conflit d’intérêt ? Le pdt FNSEA est en mesure de faire plier un gouvernement et “son réseau” fait vite penser à un système mafieux, quand on sait que toutes les Caisses agricoles sont tenues par des hommes à lui, il y a même une banque qui dépend de leur bon vouloir. Je plains les petits agriculteurs car ils sont défendus par le même patron que celui qui leur tord le cou dans les centrales d’achats !
Quand on est jeune agriculteur, et qu’on souhaite de petites parcelles, c’est tres tres tres difficile de s’installer. Les grands preamptent les petites parcelles, et deviennent de plus en plus grands.
Allez dans les campagnes et essayez d’acheter de petites parcelles.
Il faudrait commencer par la, aider les jeunes et les paysans ayant des petites tailles d’exploitation.
Si le Pdt n’écoute que la FNSEA il n’aura pas les problèmes des agriculteurs moins industriels et donc des plus pauvres.
Non ce n’est pas normal que seule la fnsea soit écoutée.