Mardi dernier avait lieu une « convention managériale » qui a permis à Emmanuel Macron d’admonester les 700 plus hauts fonctionnaires (les 800, en réalité, car certains étaient en « visio », nous souffle-t-on dans l’oreillette) accusés de faire de la résistance passive. De fait, face au pilotage de plus en plus vertical de l’Etat, l’Administration se crispe, se bloque et désobéit de plus en plus. Les réformes autoritaires ont du mal à passer. Par exemple, la réforme de l’assurance-chômage.
Bien sûr, il y a la guerre en Ukraine, et les grands shows présidentiels devant les caméras, avec une pluie d’annonces tonitruantes sur les réformes, les décisions, les mesures. Et puis il y a la réalité en salle des machines : à force de vouloir tout gérer à la baguette et dans un isolement hautain et déconnecté des réalités, à force de réduire les états-majors de la bureaucratie à de simples rôles d’exécutants, la machine se bloque.
Donc, mardi, Emmanuel Macron a convoqué les 700 fonctionnaires-clés qui tiennent la machine étatique pour leur dire de se mettre au travail. Selon les insiders, le malaise est, il faut le dire, profond.
Vu du point de vue d’Emmanuel Macron, il se formalise ainsi :
« Nous avons un devoir qui est de nous remettre en question collectivement pour aller plus vite, pour que notre travail soit plus perceptible et pour associer mieux les gens […]. Je sens une urgence parce que sinon les gens n’écouteront plus que la colère », a averti le chef de l’Etat. La grande crise des démocraties occidentales est « avant tout une crise de l’efficacité de l’action publique »
Emmanuel Macron
Vu du point de vue des hauts fonctionnaires qui nous parlent discrètement de leurs malheurs, la désobéissance se cache de moins en moins.
C’est par exemple le cas de l’étatisation de l’assurance-chômage, que Bruno Le Maire a annoncée avant même la ministre du Travail. Les fonctionnaires du ministère du Travail savent qu’elle servira à réduire les droits à indemnisation des chômeurs. Dans un biotope de gauche, l’idée passe mal. Alors les fonctionnaires du Travail font tout pour retarder l’opération.
Les mêmes phénomènes surviennent (on y reviendra dans d’autres éditions) au sein de l’Education Nationale, où les groupes de niveau voulus par Gabriel Attal sans concertation poussent l’administration de la rue de Grenelle à faire la tortue.
En réalité, Macron a contre lui les « bureaux », à qui il évite pourtant une douloureuse cure d’amaigrissement.
Il reste qui avec Macron ?
La presse et les flics
A une époque, un haut fonctionnaire qui ne voulait pas appliquer une feuille de route devait déposer chez son ministre une lettre de démission dans les plus brefs delais.
On découvre donc que le mignon joue au chef de guère alors qu’il est incapable de faire appliquer une simple feuille de route dans un ministère.
Sera-ce suffisant?
https://wp.me/p4Im0Q-6dD – Faire mieux en UE.panisation c’est difficile à moins de 3 votants nominatifs, sans représentativité…. A la limite de la démocratie qui courre après ses 405 milliards annuels perdus, sans raison plausible (cela fait combien de cartouche de guerre ?)
Ce n’est pas le président qui est à l’origine de la colère du peuple, c’est « l’action publique » c’est tellement plus facile comme ça.