Jordan Bardella est interrogé aujourd’hui par des syndicats patronaux sur des questions économiques. Il l’avait déjà été il y a trois semaines par Croissance Plus et la CPME. Lors de ses deux premières prestations, il avait exprimé un point de vue très théorique, éloigné des problématiques réelles des entrepreneurs (notamment sur le besoin de main d’oeuvre, sur la dette ou sur les réformes de structure à mener pour défendre la compétitivité de notre économie). De ce point de vue, Bardella a le même problème qu’Attal : une connaissance purement théorique du monde du travail, et une obsession de la communication. Face à la tempête qui arrive, leur absence d’expérience professionnelle va-t-elle nous jouer un mauvais tour ?
La France entre dans une zone de turbulences : les agences de notation pourraient avoir la tentation de dégrader la note de la France. Dans tous les cas, l’été sera « chaud », car des mesures d’économie doivent être prises, et personne ne semble décider à expliquer à l’opinion qu’elles sont inévitables… et qu’elles seront douloureuses. Face à ce Cap-Horn qui arrive, les personnalités de Bardella et d’Attal pourraient poser problème :
- la « mode » consiste à mettre en avant des jeunes gens à l’aise dans l’exercice d’avachissement collectif, c’est-à-dire de communication lénifiante où l’on explique qu’on rasera gratis et que la dette financera l’immobilisme français
- Attal et Bardella sont, de ce point de vue, des « créatures communicationnelles » parfaites
- ni l’un ni l’autre n’ont la moindre expérience de l’entreprise et de l’économie réelle, tous deux ont enchaîné des postes politiques
- l’un et l’autre sont donc coupés de la réalité d’un chiffre d’affaires, d’un bénéfice, d’une stratégie commerciale en situation réelle, et des règles propres à la conduite d’une entreprise
- l’un et l’autre ont été formés à l’école de la dépense publique
- l’un et l’autre sont convaincus (comme Macron) que la meilleure manière de rembourser la dette est de créer de la croissance économique
- or les perspectives de croissance semblent lointaines et incertaines, et la maîtrise de la dette supposera soit des économies, soit des hausses d’impôt
- la caste est convaincue que rien ne presse et que le navire France est insubmersible
- ni Attal ni Bardella, machines de communication inventées pour dire aux Français ce qu’ils ont envie d’entendre, semblent bien frêles si la tempête devait arriver…
Créer de la croissance économique, voilà la véritable question. La règlementation de l’activité économique en France le permet-elle vraiment? La France a-t-elle assez d’entrepreneurs avertis pour le faire? L’augmentation du PIB passe nécessairement par l’augmentation des ventes, donc l’augmentation de la demande et l’augmentation d’une offre compétitive. Comment rester compétitif quand les frais généraux de la production de l’offre ne cessent d’augmenter du fait de la multiplication des règlementations et la multiplication des prélèvements destinés à financer l’Etat?
Quand le secrétaire général /président du CPME débute son discours par « nous sommes convaincus que nous avons besoin de plus d’Europe » j’arrête net la vidéo, comment retenir un parachutiste qui saute sans parachute?
Post Scriptum, a t on besoin d’hommes politiques compétents si nous avons cédé notre souveraineté à l’UE et en réalité à l’US pour un plat de lentille ? Contentons nous de baisser leurs émoluments !
Vous ne pouvez pas comparer Bardella et Attal : l’un est tête de liste aux élections européennes, l’autre est premier ministre.
Si les députés européens ne servent pas à grand chose, notre premier ministre devra bien trouver des solutions pour sortir la France de ce très mauvais pas, et ce, malgré son évident manque d’épaisseur.
Cela dit, l’épaisseur n’est pas vraiment une valeur de la Macronie.
« vous ne pouvez pas »… ben si je veux, d’autant que j’explique pourquoi je fais cette comparaison. Visiblement, comme beaucoup d’avachis qui se pensent excellents Français, vous avez la flemme de lire avant de critiquer.
Attal et Bardella seront emportés comme des fétus de paille en cas de crise grave. Votre analyse est excellente.
La méthode révolutionnaire (oui les mondialistes sont de cette engeance) consiste à écarter tous les gens compétents et d’expérience. Il y a des précédents et on sait quel a été le résultat.
Ces deux là ne sont de toutes façons que des pantins aux mains des mondialistes.
« La caste est convaincue que rien ne presse et que le navire France est insubmersible. »
Je dirai plutôt, en accord avec votre article « De moins en moins de Français paient l’impôt sur le revenu, mais ils paient de plus en plus… », que la caste sait que le fisc peut encore ponctionner les bas de laine de ceux qui paient déjà et ne veulent pas être déclassés, donc acceptant tout.
En matière d’économie les articles du courrier des stratèges m’inspirent toujours des sentiments contradictoires. On ne peut que partager le diagnostic :tous les indicateurs sont dans le rouge la France décline et les dirigeants actuels ou potentiels sont avant tout des communicants sans vision stratégique. Mais à partir de ce constat objectif et factuel on verse inévitablement dans le prosélytisme libertarien qui serait la seule solution pour sortir de l’Ormière. Et là on est dans le domaine de la conviction et de l’opinion et c’est certes respectable mais parfaitement contestable.
Ces clowns ne font rien d’autre que de la complicité d’escroquerie et espèrent seulement une part du butin.