Le Courrier le répète souvent : sous le couvert fallacieux de “protection”, la sécurité sociale constitue un réalité un outil de domination et de contrôle social pour lequel l’intérêt des malades et des patients passe après l’obsession de garantir la paix sociale et l’avachissement des masses. Nous sommes heureux de voir que les députés communistes partagent cette analyse : ils ont décidé de s’attaquer aux défauts de remboursement du cancer du sein. Nos lecteurs connaissent les raisons de cette insuffisance d’une injustice criante : la cancéreuse est électoralement moins rentable que le malade ordinaire qui contracte un rhume. Donc, sa prise en charge passe après la prise en charge de la bobologie.
Le groupe communiste à l’Assemblée Nationale a déposé, en avril, une proposition de loi que le Courrier soutient chaleureusement : elle vise à garantir une prise en charge intégrale du cancer du sein par l’assurance-maladie.
- cette proposition de loi vient d’être reprise et amendée par la commission des affaires sociales
- l’originalité de la proposition porte sur l’extension du remboursement aux “soins de support”, notamment à la chirurgie réparatrice
- mesquinement, la commission a toutefois supprimé la prise en charge des dépassements d’honoraires pour ces soins
- un article 1 bis a été ajouté au projet, prévoyant un contrôle renforcé des dépassements d’honoraires dans ce domaine
- ces restrictions soulignent la réticence du gouvernement à engager des dépenses indispensables à la reconstruction psychique des femmes victimes d’un cancer du sein
- pendant ce temps, la bobologie reste largement prise en charge : en cas de rhume, n’importe quel salarié bénéficie d’un remboursement de sa visite médicale, de sa prescription (même minime) et du versement des indemnités journalières afférentes, le cas échéant
- tout ceci rappelle que l’assurance maladie est d’abord conçue pour “verser” de l’argent au plus grand nombre, indépendamment de la gravité de l’affection
- dans la pratique, plus la maladie est grave, moins la sécurité sociale rembourse
- le cas du cancer du sein, qui laisse apparaître d’importants restes à charge en constitue une parfaite illustration !
- dans sa visée intentionnelle de contrôle social, l’assurance maladie préfère saupoudrer des sommes considérables auprès d’un grand nombre de personnes peu malades, plutôt que de concentrer ses moyens sur une prise en charge profonde des personnes les plus affectées par la maladie
- de même, l’assurance-maladie ne décide que très tardivement de rembourser des anti-cancéreux de dernière génération
Rappelons les positions du Courrier sur ce sujet :
- nous prônons une augmentation des dépenses en matière d’affection longue durée (le budget de solidarité doit augmenter de 20% pour mieux prendre en charge les malades)
- la bobologie doit être ouverte à la concurrence
- le monopole de l’assurance-maladie doit être supprimé
- tous les acteurs de la santé doivent pouvoir rembourser au premier euro