Hier, le parti de la liberté s’est imposé pour la première fois lors d’une élection nationale – avec une approche clairement critique envers l’UE. Les partis gouvernementaux ont perdu de manière dramatique. Les élections nationales ayant lieu à l’automne, il faut s’attendre à ce que l’ambiance dans le pays continue à se dégrader.
Près de 10 % et deux mandats en moins : tel est le résultat désastreux obtenu hier soir par le Parti populaire autrichien. Le parti qui, à l’époque, avait négocié avec succès l’adhésion de l’Autriche à l’UE sous la direction du ministre des Affaires étrangères Alois Mock, est sanctionné par les électeurs. Le partenaire de coalition, les Verts, a également enregistré une baisse d’environ 4%.
Une majorité en faveur de la neutralité
Ce n’est pas seulement le renchérissement persistant et la mauvaise situation économique qui pèsent sur l’ambiance en Autriche. De nombreux citoyens suivent avec méfiance le cours de l’UE (et de leur gouvernement actuel) en ce qui concerne la guerre en Ukraine. Lors d’un sondage sur la politique de défense réalisé en Autriche en février 2024, 74% des personnes interrogées étaient d’avis que l’Autriche devait continuer à maintenir sa neutralité. En revanche, seuls 14% des sondés étaient favorables à une adhésion à l’OTAN. En conséquence, de nombreux Autrichiens portent un regard critique sur les livraisons d’armes et la politique de sanctions de l’UE à l’égard de la Russie.
La question de l’immigration est un autre sujet irritant : en 2023, l’Autriche a enregistré le deuxième plus grand nombre de premières demandes d’asile par rapport à sa population (1 050 par million d’habitants). Dans l’ensemble de l’UE, le nombre de demandeurs d’asile initiaux était de 256 par million d’habitants en 2023. Avec près de 30%, l’Autriche se situe juste derrière la Suisse en tête des pays européens en ce qui concerne la proportion d’habitants nés à l’étranger.
La lutte contre le « virage à droite », unanimement proclamée par les politiques et les médias au-delà des frontières, ne reflète pas l’état d’esprit du pays et peut, au mieux, être considérée comme un slogan de persévérance des partis au pouvoir. En automne, un nouveau Conseil national sera élu en Autriche. Il faut s’attendre à ce que l’ambiance se dégrade encore d’ici là. La grande claque est donc encore à venir !