Pour l’instant, les sondages ne voient pas de déplacement majeur des intentions de vote dans l’opinion lorsqu’ils interrogent les Français en vue des élections législatives. Cela ne veut pas dire qu’il ne se passera rien d’ici le 30 juin. Un des enjeux est le taux de participation, en particulier chez les plus jeunes.
Selon le sondage Legitrack d’OpinionWay pour Les Échos, le RN est à 33% des voix dans les intentions de vote, suivi du Nouveau Front Populaire, qui recueille 25% des intentions de vote, puis, nettement derrière encore, de la majorité présidentielle, à 20 %. Les Républicains sont, eux, crédités de 7 % des suffrages et Reconquête de 3 %.
On a donc le tableau d’une opinion qui bouge peu, avec cependant une petite remobilisation de la majorité présidentielle; et une petite dynamique à gauche créée par l’union au sein du Nouveau Front Populaire.
Ce qui peut changer d’ici le 30 juin
La partie la plus intéressante du sondage vient sans doute du tableau suivant, qui indique la stabilité des intentions de vote pour chaque parti:
Ce sont les électeurs des Républicains qui sont le moins décidés et ceux du Rassemblement National qui le sont le plus. Quand on regarde de plus près, on voit deux pôles en train de cristalliser: Rassemblement National et Nouveau Front Populaire. Et un centre où les comportements sont encore indécis.
Un autre aspect à prendre en compte est celui de la participation:
« L’une des choses qui pourrait jouer en faveur de la gauche c’est la jeunesse. Malheureusement, les 18-34 ans sont les électeurs avec le plus haut taux d’abstention tout confondu. Il faut que le Nouveau Front Populaire obtienne ces voix s’ils veulent faire concurrence au Rassemblement National » affirme Fréderic Dabi, directeur du pôle Opinion et Stratégies d’entreprise de l’Ifop.
Selon un sondage de l’Ifop pour le JDD, la participation pour le premier tour est évaluée à 63 %. Il s’agirait toutefois d’un niveau de participation inégalé depuis 2002 (64,42 %).
Le Messager.fr; 17 juin 2024
Dix points de différence de participation entre les européennes et les législatives expliquent bien la légère remobilisation du centre et la poussée de la gauche unie. Pour l’instant ce n’est pas suffisant pour opérer un basculement spectaculaire aux dépens du Rassemblement National.