Pour les municipales, la pénurie de candidats, et surtout de candidates, est telle, même à Paris, qu'Anne Hidalgo peinerait à constituer ses listes. La parité est une discipline très contraignante, surtout lorsqu'autant de listes se bousculent au portillon. Au total, il faut 500 candidats pour Paris, dont 250 femmes. Une gageure.
Selon nos informations, la situation est tendue dans de nombreux partis ou états-majors pour la constitution des listes de candidats. Les règles imposées par la parité exigent en effet que 250 femmes acceptent de candidater pour une liste, lorsque celle-ci veut être présente sur la totalité du territoire parisien. Or, on compte aujourd’hui une pléthore de partis décidés à aller au combat : le PS d’Hidalgo, la France Insoumise, le Parti Communiste, les Verts, deux listes LREM, une liste LR, une liste apparentée RN, plus une myriade d’autres listes, dont celles de Gantzer et de Bournazel. Cette inflation requiert la mobilisation inédite de plus de 2.000 femmes à confirmer sur des listes de candidatures pour un enjeu parfois très mince.
Il semblerait que cette quête ressemble pour beaucoup au parcours du combattant. Selon des sources internes au parti socialiste, même pour Anne Hidalgo, la chasse à la candidate tourne au cauchemar et la constitution des listes est loin d’être bouclée. Ailleurs (c’est-à-dire chez LREM), la personnalité de Benjamin Griveaux continue de soulever de nombreuses questions et tarde à emporter l’adhésion militante.
Au total, le désintérêt pour la politique semble donc gagner toute la France, y compris celle des grandes métropoles, y compris celle des mégapoles internationales.
Les élus nationaux gagneraient à s’interroger sur le sens profond et durable de cette raréfaction des vocations, et sur la difficulté réelle à mettre en oeuvre la parité.