« Ils sont là pour pomper, t’imposer sans repos sans répits, pour te sucer ton flouse, ton pognon, ton oseille, ton pèse, ton blé, ton fric, tes salaires, tes économies, tes bénéfices, tes bas de laines, tout ce qui traîne, ce que tu as sué de ton front, on te sucera jusqu’au rond« . Les paroles des Inconnus de juin 1991 n’ont jamais été autant d’actualité.
Les doutes grandissent sur le rendement des nouvelles taxes. Le chantier le plus important serait de s’attaquer en profondeur aux organismes de l’État. Leurs fonctionnements interrogent sur l’utilisation de l’argent public. Cet objectif est primordial. C’est une chose que d’avoir des agents de l’État, des fonctionnaires, des opérateurs ou des agences. Mais nous sommes en droit d’attendre efficacité et rendement de la part de l’État. Nous en sommes très loin et les exemples ne manquent pas.
Il existe 438 agences ou opérateurs de l’État. Elles assurent des missions administratives, d’expertise, de financement, de prestation de services. Dans chaque ministère, vous avez une, deux, trois parfois des dizaines d’agences qui composent un mille-feuille administratif.
Exemple ?Le ministère de la santé avec sa trentaine d’agences ou encore le ministère de la justice où il existe une agence publique pour l’immobilier. On a aussi l’institut national de l’information géographique et forestière, l’agence nationale de l’habitat etc.
Un mille-feuille administratif coûteux et inefficace
A chaque fois des milliers de fonctionnaires, 438 agences, 400 000 agents de l’État, 91 milliards € par an.
On peut ajouter aussi le conseil économique et social et environnemental, 175 conseillers nommés qui touchent entre 3700€ et 4500€ par mois, en gros pour ne rien faire. Pour donner une vingtaine d’avis par an que personne ne lit ni ne suit.
Plutôt que de réformer l’État, Jean Paul Matteïdéputé du groupe MODEM qui soutient Michel Bernier (et qui vise en sous-main la succession de François Bayrou faceau Ministre des affaires étrangères Jean- Noël Barrot a proposé un amendement au budget pour aligner la fiscalité de l’assurance vie sur les successions en ligne directe. L’assurance vie c’est un gâteau très convoité de deux mille milliards, c’est l’épargne des Français.
Et si on s’attaquait plutôt à la fraude fiscale, ces milliards qui échappent à l’État et aux français ? Entre 80 et 100 milliards d’euros par an. Eh non.! C’est parti, les Rap-tout de Berçy vont nous faire les poches. « Il faut que tu craches, il faut que tu payes, ils vous feront les poches… », mais ils sont incapables de réformer l’État et de trouver des économies.
Michel Barnier cherche de l’argent partout pour boucler le budget. Les idées fusent, comme celle de mettre en place une taxe sur les chiens. La mesure est appliquée en Allemagne et rapporte au pays plus de 400 millions d’euros par an. Toutes les mauvaises idées sont sur la table, sans aucune limite.
Il est vrai la bêtise n’a pas de frontière, pas besoin d’aller très loin avec nos députés dont le niveau n’a jamais été aussi médiocre. C’est un art français: aboyer sous le mauvais arbre, comme le font les députés à l’assemblée qui se sont saisis du projet de budget théoriquement pour l’améliorer. Ils se sont en fait livrés à une surenchère d’impôts nouveaux qui aurait couté 60 milliards d’euros aux français. Les rap-tout sont lâchés.
Des réformes fiscales inappropriées face à l’urgence économique
Taxes sur les profits, sur les dividendes, les résidences secondaires, permis de construire, expatriés, les vente d’électricité. Un monstre fiscal.
Nous pouvons plus nous laisser abuser. Souvenez-vous.
On nous avait promis avec le Mozart de Bercy devenu Président ; des allègements fiscaux, des starts up innovatrices, la réindustrialisation, moins de chômage. Un monde merveilleux.
La taxe d’habitation disparait, un geste de générosité d’Emanuel Macron pour gagner du pouvoir d’achat. Effet immédiat : la taxe foncière s’envole pour 33 millions de propriétaires. Taxe qui en réalité augmente sans cesse, 33% en dix ans, c’est presque deux fois plus que l’inflation.
Depuis 2013 certaines communes ont connu une augmentation de +135,8%, Strasbourg + 52% en dix ans, +48% à Nantes. A Paris 52% d’augmentation en un an. Anne Hidalgo avait pourtant promis, en 2022, de ne pas augmenter les impôts.
A l’échelle nationale, en moyenne, c’est une hausse de 33% en dix ans alors que nous avons une hausse des produits de grande consommation quiaugmente en moyenne de +19%.
Si les communes ont besoin d’argent pour investir dans de nouvelles infrastructures, seuls les propriétaires sont donc les payeurs, alors que les locataires utilisent et bénéficient également des nouveaux investissements.
Perte des fleurons industriels français
Nous subissons aussi depuis des décennies les mensonges d’État successifs, avec ces fleurons français qui ont disparus.
Quand on fait le bilan des promesses, des engagements, nous avons l’impression de vivre à chaque fois un mauvais feuilleton.
Le bâtiment, le logement, l’automobile sont en difficulté, nos grandes entreprises vendues ou convoitées par des fonds étrangers, des scénarios malheureusement déjà vus depuis des décennies.
Avant Sanofi qui vient de passer sous pavillonaméricain en vendant les usines où l’on produit le Doliprane, la liste d’entreprisesfrançaises rachetées par des capitaux étrangers est déjà longue ; Alstom, Alcatel, Péchiney, Arcelor,à chaque fois les gouvernements successifs se voulaient rassurants pour le maintien de l’activité et de l’emploi.
Hollande en 2015 pour commencer, quand il reçoit les PDG d’Alcatel, géant français, on se dit il veille au grain.
L’État veut imposer ses conditions pourla sauvegarde d’emplois, comme le martèle à l’époque le ministre de l’économie Emmanuel Macron.
La réalité est pourtant toute autre. 9 ans plus tard aucune création de postesmais bien plutôt des licenciements. 600 salariés dans toute la France.
2007 le rachat d’Arcelor, géant de l’acier français par son concurrent Mital.Premier déboire le nouveau propriétaire veut fermer l’une de ses usines françaises
Nicolas Sarkozy Président de la République intervient et fait une promesse : l’usine ne fermera pas. Promesse non tenue.En 2009 les HautsFournaux de Gandrange ferment définitivement.
Autre géant français vendu à un groupe étranger : Alstom. En 2014 l’entreprise américaine Général Electric fait une offre qui convainc le gouvernement,grâce là encore à une promesse alléchante. Avec bien sûr le maintien de l’emploi en France et la création de mille emplois nouveaux comme l’annonce Arnaud Montebourg Ministre de l’économie à l’époque.
10 ans plus tard seuls 25 des mille emplois ont été créés, à croire que les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
L’État dispose normalement d’un droit de regard concernant la vente de certaines entreprises dites stratégiques telles que celles de l’énergie, des transports, de la santé,ce qui lui permet en théorie de bloquer le rachat. Le plus grave dans ces opérations de rachats c’est la mainmise de groupes étrangers sur les brevets français.
Dette publique : entre dérapages budgétaires et crise de confiance
Le sujet de la dette est explosif. Alors que l’assemblée vient de débuter l’examen du budget 2025, la commission des finances a demandé des pouvoirs pour plancher sur la dérive des finances publiques au sein d’une commission d’enquête qui devrait débuter fin novembre. Elle va devoir tenter de faire la lumière sur les raisons du dérapage incontrôlé des comptes de la France.
Initialement prévu par l’ancien exécutif à 5,1% du PIB, le déficit atteindra finalement 6,1% en 2024. Sommes-nous dans une situation ou l’on oscille entre une erreur de prévision à 52 milliards d’euros ou une affaire d’État de dissimulation à la veille d’élections.
Qui est responsable de cette addition salée ? Bruno Le Maire ministre de l’économie pendant 7 ans ? A-t-il eu des complices ? Le Président de la République toujours prêt à signer des chèques en blanc ? Gabriel Attal Premier Ministre ? Les deux ont refusé tout arbitrage. Comment Bercy s’est-il laissé dépasser par le déficit ?Prévision erronée, modèles périmés, incompétence ou encore une volonté réelle de couler notre pays ?
En tout cas ce choc fiscal, combiné au plan d’économies drastiques, va se traduire par un fort ralentissement de l’économie française.
Les recettes fiscales ont été inférieures aux attentes et le déficit public est sorti des rails, à deux reprises. Le risque est que l’histoire se répète en 2025. Le plan du gouvernement n’est en aucun cas accompagné de réformes structurellesen profondeur. S’il y a moins de croissance, il y a moins de recettes fiscales.
On rentre alors décidément dans une nouvelle époque, directement ou indirectement dominée par la crise, dont les répercussions sur la politique intérieure, sociale et diplomatique vont bientôt s’ajouter aux incidences financières.
Le Courrier des Stratèges
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