Malgré les critiques, pour sa seconde administration, Donald Trump a dévoilé une équipe de personnalités jugées controversées pour diriger les agences de santé fédérales. Des figures issues du milieu politique, médical, et même médiatique, se retrouveront investies d’une mission titanesque : réorganiser des institutions de santé pesant 1,7 trillion de dollars et employant 80 000 personnes. Parmi eux, Robert F. Kennedy Jr.(RFK) , avocat anti-vaccins et fervent critique des politiques sanitaires actuelles, il incarne l’axe principal de cette refonte. Donald Trump a annoncé que RFK « jouera un grand rôle pour assurer que tout le monde sera protégé des produits chimiques, des polluants, des pesticides, des produits pharmaceutiques et des additifs alimentaires dangereux qui ont contribué à l’énorme crise de santé dans ce pays ». Reste à savoir si le Sénat, qui a le dernier mot dans le processus de nomination, validera le choix du président.

Donald Trump a déjà  choisi l’équipe qui va diriger les agences de santé fédérales pour son second mandat. Elle inclut un membre de Congrès à la retraite, un ancien présentateur de talk-show et un chirurgien. Mais l’ampleur de ces responsabilités pose question, pour l’establishment  (à la solde de Big Pharma) , l’équipe de Trump a plus l’expertise de parler de santé à la télé, que de travailler dans les agences sanitaires fédérales.  Pour autant, ces acteurs devront aider le futur ministre de la santé, Robert F. Kennedy Jr à mettre en place son programme de réformer les agences de santé, dont les activités affectent la vie quotidienne de tous les Américains.   

Des profils atypiques pour des missions stratégiques

CDC : une gestion sous le signe de la critique vaccinale

Dave Weldon, ancien représentant de Floride et médecin, est le choix de Trump pour les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Connu pour ses positions critiques envers les vaccins et ses liens avec Kennedy sur des débats liés au thimérosal (qui favoriserait l’autisme), Weldon pourrait infléchir le rôle du CDC. Il incarne une ligne qui privilégierait la réduction de l’agence et la suppression de certains programmes, comme la prévention des surdoses ou la violence par arme à feu.

FDA : la croisade contre les grands laboratoires

Dr Marty Makary, une figure connue de Fox News, se distingue par ses critiques virulentes contre les compagnies pharmaceutiques. Il a été choisie pour diriger la FDA (Food and Drug Administration).  Cette agence comptant 18.000 employés est chargée de contrôler la sécurité et l’efficacité des médicaments sur ordonnance, des vaccins et de tous les produits médicaux. Ses positions alignées sur celles de Kennedy, notamment en matière de thérapies alternatives et de restrictions réglementaires, pourraient transformer le fonctionnement de l’agence. Cependant, l’inertie législative de la FDA pourrait ralentir cette réforme.Il supervise aussi la qualité et l’innocuité des cosmétiques et des aliments mis à la disposition des consommateurs. Makary a toujours critiqué le port de masque et l’administration de rappels de vaccins contre le Covid-19 aux jeunes enfants.  

Medicare et Medicaid : un défi de gestion pour Oz

Le président prévoit de nommer le Dr Mehmet Oz, un chirurgien star de la télé qui a animé un talk-show pendant 13 ans pour diriger les Centers for Medicare and Medicaid. Notons que cette agence attribue une couverture médicale à plus de 160 millions d’Américains et elle compte plus de 6.000 employés. C’est elle qui fixe le taux de paiement Medicare pour les hôpitaux, les médecins et autres prestataires de santé. Cette nomination interroge sur la capacité d’Oz à équilibrer gestion et politique, notamment face aux enjeux de fraudes et aux défis d’une population vieillissante.

Enfin, Trump prévoit d’attribuer au Dr Janette Nesheiwat le poste de chirurgien général. Son beau-frère, le représentant Mike Waltz, est un républicain de Floride. Il a été choisi comme conseiller à la sécurité nationale.

Rupture avec les approches traditionnelles

Robert F. Kennedy Jr. incarne une volonté de rupture avec les approches traditionnelles des agences de santé. Toutefois, ses critiques fréquentes des vaccins et de la réglementation pourraient rencontrer une forte opposition de la communauté scientifique et des défenseurs de la santé publique. Son approche radicale, combinée aux choix atypiques de Trump, préfigure des conflits politiques intenses et des changements potentiellement disruptifs.

RFK s’est imposé comme une figure controversée, face à ses positions sur les vaccins Covid et l’utilisation de la technologie 5G. Plus récemment, il a demandé l’arrêt de l’ajout de fluor dans l’eau potable, une mesure largement contestée par la communauté médicale.

Sur la plateforme X, RFK a également exprimé son intention de mettre fin aux « restrictions excessives » imposées par la FDA (Food and Drug Administration), qui supervise les médicaments et les produits alimentaires. Parmi les produits qu’il souhaite libéraliser, on retrouve le lait cru (actuellement limité à certains États), ainsi que l’Ivermectine et l’hydroxychloroquine, des traitements non autorisés pour lutter contre le Covid. Le projet de Kennedy concernant les Centres de services Medicaid et Medicare reste inconnu.