Même si le gouvernement soutient qu’il maintient le cap et qu’il compte accélérer ses réformes, le mouvement des Gilets Jaunes l’a en réalité d’ores et déjà obligé à surseoir à de nombreux projets. En voici une liste à jour, intégrant nos pronostics sur les réformes qui ne passeront pas.
Dès le mois de décembre, le gouvernement annonçait qu’il repoussait certains projets. Parmi ceux-ci, on compte des décrets d’application à la loi.
La réforme des institutions
Alors que le Grand Débat devrait évoquer de nombreux sujets constitutionnels comme la mise en place du referendum d’initiative citoyenne, Emmanuel Macron a très tôt décidé de mettre la pédale douce sur les lois constitutionnelles qu’il a présentées en juillet.
Rappelons que l’affaire Benalla avait déjà brutalement interrompu le cycle parlementaire sur ce point.
La réforme des retraites
Selon toute vraisemblance, dans le climat de forte tension que nous connaissons, la réforme des retraites devrait peiner à voir le jour. Initialement, le débat sur le sujet devait être clos en juin 2019 et un projet de loi présenté en fin d’année.
Dans la mesure où la réforme systémique doit conduire à une baisse générale des taux de remplacement des pensions, on peut penser qu’Emmanuel Macron va réfléchir à deux fois avant de la présenter.
Ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA)?
Alors que l’ouverture de la PMA aux homosexuels devait être discutée au premier trimestre 2019, selon le calendrier initialement annoncé par Benjamin Griveaux… le projet ne devrait pas voir le voir avant l’été. S’il est encore d’actualité…
Et l’Islam de France?
En théorie, Emmanuel Macron aurait dû annoncer début 2019 la mise en place d’une nouvelle structure de représentation de l’Islam de France, et une francisation de la formation des imams. Ces projets semblent désormais relégués aux calendes grecques.
D’ailleurs, le gouvernement a pris soin d’éviter de mettre la question en tête de gondole du grand débat.
Les décrets EGALIM repoussés
Les ordonnances découlant de la loi sur l’alimentation, dite “Egalim”, devaient être présentées mercredi en conseil des ministres mais ont été reportées au début de 2019.
La loi prévoit un relèvement du seuil de revente à perte et la limitation des promotions dans la distribution, deux mesures qui devraient se traduire par des hausses de prix pour les consommateurs. L’application de ces mesures devient cruciale pour des filières comme celle du porc, qui connaissent à nouveau une forte baisse du prix de vente.
Les réformes repoussées jusqu’à quand?
Compte tenu de la persistance de la crise des Gilets Jaunes, et de la grande incertitude qui l’entoure, rien ne permet aujourd’hui de prédire un calendrier pour la mise en place de ces réformes.