En dépit d’une dépense nationale d’éducation (près de 110 Md€) supérieure à la moyenne de l’OCDE, la performance du système scolaire français tend à se dégrader, en particulier pour les jeunes issus des milieux défavorisés. Les réformes pédagogiques, l’accroissement des moyens et les résultats des évaluations sur les acquis des élèves n’ont pas suffisamment permis d’améliorer la qualité de notre système éducatif. La facilitation du parcours de l’élève, l’augmentation des marges d’autonomie des établissements, la rénovation du cadre du métier d’enseignant et le renforcement de l’évaluation pourraient permettre une meilleure adaptation de l’école au service des élèves.
Chiffres clés
- 110 Md€ pour la dépense d’éducation (premier et second degrés, État,
collectivités et ménages) - 5,2 % du PIB
- Premier degré : 43,8 % Second degré : 56,2 %
- Dépense budgétaire annuelle par élève du premier degré : 7 600 €
- Dépense budgétaire annuelle par élève du second degré : 11 300 €
La Nation consacre 110 milliards par an à l’éducation de 12 millions d’élèves.
C’est le premier poste de dépenses de l’Etat (76 milliards), c’est supérieur à la moyenne de l’OCDE et pourtant « en dépit d’un effort budgétaire et de très nombreuses réformes pédagogiques, le système éducatif présente des performances médiocres », relève la note. Pire, celles-ci se dégradent.
Pourquoi les 7 600 euros annuels dépensés pour un élève du primaire, les 11 300 euros pour un collégien ou un lycéen produisent-ils d’aussi piètres résultats ? Le diagnostic tient autour d’un mot : le manque d’autonomie. Des établissements libres de développer leur projet éducatif, des chefs d’établissement autorisés à gérer vraiment leur équipe et à développer des expérimentations : telle est la recette gagnante, études de l’OCDE à l’appui. Mais, voilà, dans notre système centralisé, « seulement 10 % des décisions prises en matière éducative le sont au niveau des établissements, dont à peine 2 % en autonomie », notent les auteurs.
Il faudrait d’abord restaurer le respect des professeurs et arrêter de tirer les élèves vers le bas sous prétexte d’égalité des chances. Et puis, peut-être aussi, cesser de faire pleuvoir des réformes qui ne riment à rien et revenir au B.A.BA de nos anciens. Lorsqu’un bachelier actuel est incapable de passer le certificat d’études de nos grands parents, il y a matière à réflexion.
En phase.
Nous vivons un nivellement pas le bas incroyable.
Exemple :
J’ai appris les déclinaisons de la langue allemande au collège puis au lycée.
Mes fils les ont apprises en Allemagne …. lors de séjours linguistiques en été
Je trouve que le système est au contraire extrêmement performant pour formater des citoyens soumis à l’Etat nounou et écoconscients.
Oui, c’est d’ailleurs le but de ce système : « former » (en fait ne pas former) des adultes ignares, ne connaissant rien ni à l’histoire, ni à la langue française, encore moins aux sciences.
Ainsi, on a un bon peuple de moutons se satisfaisant du « panem et circenses » (du pain et des jeux), conjuguer au sexe, servis chaque soir par une télévision abrutissante.
C’est bien expliqué dans « 1984 » ou « Le meilleur des mondes » : le peuple doit être heureux dans sa médiocrité, donc ne doit pas pouvoir se rendre compte de cette médiocrité, ce qui implique qu’il n’ait pas les éléments intellectuels pour se poser des questions : pas les mots précis, pas les sciences exactes, pas l’histoire réelle.
Malheureusement, à ce stade de décomposition de notre système scolaire c’est comme pour notre système de santé, c’est bien plus compliqué que cela. Premier problème à bien voir on ne peut pas faire sans les enseignants que l’on a actuellement, or il sont aujourd’hui eux même le résultat de ce système notamment en terme de niveau scolaire ( cf. les problèmes de niveau de compétences aux concours de recrutement dans nombre de discipline ) Résultat du système; pas que sur ce point pas que sur ce point d’ailleurs: je me souviens quand ‘Antoine Prost nous disait après son séminaire; ils me demandent de former des enseignants différents mais il me faudrait d’abord des formateurs différents… Autre exemple; » …des établissements libres de développer leur projet éducatif… »ok mais, dans ce cas, quid de la carte scolaire et de l’obligation scolaire? Car, dans le contexte de défiance actuelle il faudra bien sûr en venir aussi à ce que les parents puissent choisir l’établissement en fonction de son projet (comme théoriquement actuellement pour les école privée) et, pour ceux qui ne trouveraient pas chaussure à leur pied en terme de projet éducatif, revenir au principe d’obligation d’éducation de la 3° république et supprimer celui d’obligation scolaire récemment adopté par contingence par le gouvernement.
Et puis aussi « … des chefs d’établissement autorisés à gérer vraiment leur équipe et à développer des expérimentations… » ok tout à fait, comme dans la plupart des pays développés d’ailleurs , mais dans ce cas il y faut des pédagogues au sens de personnes ayant une réflexion éclairée sur l’acte éducatif, qui selon la formule de je ne sais plus qui, est « … l’ action contingente que les adultes exercent sur les enfants pour les élever à l’âge adulte… ». et contrairement au modèle d’organisation bureaucratique où les gens qui viennent dire comment faire sont souvent eux -même bien incapables de faire il faudrait alors aussi qu’ils soient eux mêmes capables de faire donc, dans ce pays perclus de bureaucratisme, d’abord se mettre à la recherche d’oiseaux rares . J’ai été formateur associé à l’école des cadre de l’éducation nationale de Poitiers et je peux vous assurer qu’il y aurait du travail. Enfin il faut aussi savoir que le système est fossilisé dans sa tête par sa double hiérarchie (administrative et pédagogique) et, là aussi, bien du courage à ceux qui voudront s’y attaquer. Enfin, « … une école… organisée au service des élèves… » n’est ce pas un remugle de ce vieux concept pourtant maintenant plus que trentenaire « d’élève au centre du système éducatif » … oui franchement il aurait fallut, il y faut, il y faudra peut être un jour plus que des beaux rapports avec de beaux PowerPoint dont il y a tant et tant de beaux exemplaires accumulés dans les tiroirs depuis plus d’un 1/2 siècle.
Après avoir travaillé 20 ans dans l’industrie, j’ai eu envie d’être utile en devenant prof. J’ai réussi le CAPES, j’ai fait mon année de stage, puis j’ai fait 3 ans en collège. J’ai démissionné à la fin de la dernière année scolaire en août 2021.
Pour avoir un point de comparaison avec « l’extérieur », je peux vous dire qu’il n’y a plus rien à sauver de l’Éducation Nationale. C’est le seul métier où je me suis sentie comme une esclave, ou un rat pris au piège. Il faut tenter de bien faire son métier avec des multiplies directives aussi crétines les unes que les autres, de la part du ministère, de la hiérarchie, des IPR (Inspecteurs Pédagogiques Régionaux). On est agressés par tout le monde (élèves, parents, direction, inspecteurs), les programmes changent sans cesse, les conditions empirent et au final, ce qui importe à l’État, c’est qu’on « soit là » pour faire garderie.
Le niveau de l’élève leur importe peu et d’ailleurs, grâce à Mme Belkacem et son socle commun de compétences, tout le monde à des points verts au final. Les élèves ne redoublent pas, quel que soit leur niveau, ce qui fait que quand on a une classe de 3e, on est tout à fait incapable de faire correctement le programme prévu pour ce niveau, tout simplement parce que les élèves n’y comprennent rien (ils ne savent pas écrire, ne connaissent pas grand chose en histoire, sont incapables de situer une ville comme Toronto (on m’a dit que c’était au Japon), et globalement, les élèves, après avoir glandouillé 3 ans sans faire d’effort et passer de classe en classe, ne sont plus capables de travailler : écrire 3 lignes dans le cahier les insupportent, écouter n’a plus de sens puisqu’ils ne comprennent rien (alors ils s’occupent à autre chose pour passer le temps), et sont là surtout pour « socialiser » (je déteste ce mot). Ajoutons à cela qu’ils sont constamment sollicités pour tout un tas de « projets socio-culturels » (projets qui souvent remplacent les cours des matières : combien de mes cours ont « sauté » pour le projet égalité fille-garçon, ou pour le projet web-radio, le projet « street art » ? je ne comptais plus à la fin, mais ça désorganisait mes séances et la progressivité de mes chapitres, ça c’est sûr).
Il fallait que je parte, car je ne supportais plus de voir la déliquescence de l’école, et (contrairement à mes collègues plus expérimentés qui n’avaient rien connu d’autre), j’avais toujours en tête que ces élèves à qui on ne transmettait plus rien, allaient devenir les citoyens de demain… Ça m’est devenu insupportable car je n’avais aucun moyen de faire bouger quoi que ce soit…