La lucidité n'empêche pas l'étonnement. nous sommes bien d'accord pour identifier la tyrannie sanitaire, pour la refuser. Mais avouons qu'il y a une forme de sidération: comment a-t-il été possible en si peu de temps de confiner des sociétés entières, de restreindre voire supprimer la liberté de prescrire des médecins, d'interdire des médicaments bon marché et efficaces pour leur substituer des injections expérimentales, inefficaces et coûteuses; comment est-il possible de mépriser à ce point l'état de droit, d'ignorer les lois nationales et les conventions internationales, de se mettre à manipuler les élections ? En fait, nous n'avons pas pris garde au fait que, sortis du creuset national, le parlementarisme, la démocratie, l'état de droit sont manipulables à merci par la coalition des nantis, des experts, des technocrates, des détenteurs de données de masse et de tous les membres de ce que David Rothkopf désigne comme la "superclasse". La reconquête de nos libertés passera forcément par la mise sous contrôle, la neutralisation, le démantèlement, la destruction au besoin, de toutes les organisations internationales, les forums, les instances, les juridictions qui donnent à quelques milliers de personnes dans le monde un pouvoir de décision immense, démesuré quand on le rapporte, respectivement, aux compétences limitées des décideurs, d'une part et à la complexité du monde, d'autre part.
Les Brexiteers se sont-ils arrêtés au milieu du gué?
Le Brexit, c’est l’histoire extraordinaire d’un vieux peuple épris de liberté, respectueux des Principes du Droit (le rule of law), pionnier du parlementarisme qui sent de toutes ses forces comme la liberté est rongée par la grande machine transnationale de Bruxelles. A Bruxelles, à Paris, à Berlin, on était convaincu que le vote populaire serait vite désavoué par les élites. Mais il y avait au Parlement britannique une minorité de blocage. Et puis il y a eu ces élections européennes de juin 2019, où les Tories (Conservateurs) ont compris qu’il pouvait tout perdre à ne pas écouter le peuple britannique. L’alliance de Jacob Rees-Mogg, gardien farouche des libertés traditionnelles et de cet esthète de la politique qu’est Boris Johnson a permis que le vote des Britanniques en faveur des Britanniques soit respecté, en décembre 2019.
Et puis, à peine le Brexit avait-il eu lieu, que le gouvernement britannique de Boris Johnson s’est trouvé devant une nouvelle crise, imprévue, mais qui a fait ressortir une contradiction forte entre le peuple et les élites. Est venu le COVID-19. Tout l’instinct du peuple britannique allait vers la thèse de “l’immunité naturelle de groupe”. Mais c’était sans compter sur le degré très fort de mondialisation des élites britanniques. Au fond beaucoup s’étaient ralliés au Brexit moins par hostilité foncière au supranationalisme que par un anti-européisme foncier, de tradition britannique, au profit d’un mondialisme centré sur la communauté des peuples anglophones. Il s’est alors déclenché une vague très forte en faveur de toutes les idées portées par les organisations internationales, la pensée progressiste anglophone, les grandes revues médicales internationales basées à Londres. Boris Johnson a jugé qu’il ne pouvait pas résister à cette vague; il s’est mis à confiner et à parler le langage de la “superclasse“. on sent bien, régulièrement, que le naturel revient et, quand il écoute son instinct, Boris est pour l’ouverture et le retour à la vie. Mais il et écartelé par la contradiction intrinsèque à l’élite londonienne: la vieille tradition des libertés réelles, du “self-government”, est combattue par les injonctions venues de Chine, du Commonwealth, des USA version Biden….
Le peuple britannique est en train de découvrir que ce n’est pas seulement la supranationalité à l’européenne, c’est le mondialisme tout entier qui met en question les libertés fondamentales. Tout se passe comme si les Brexiteers s’étaient arrêtés au milieu du gué.
La supranationalité liberticide
Ce qui vaut à Bruxelles vaut en fait à l’échelle du monde. Rousseau avait déjà soulevé le problème de la démocratie directe, montrant qu’elle ne peut fonctionner efficacement qu’à l’échelle d’un petit territoire. A partir du moment où l’on est à l’échelle d’une grande ville ou d’une nation, la démocratie devient forcément représentative. Le XIXè siècle a été le siècle d’un progrès du parlementarisme, des régimes représentatifs partout en Europe. Même la Russie commençait à s’y mettre à la veille de la Première Guerre mondiale.
Après les deux guerres mondiales et la terrible crise économique de l’entre-deux-guerres, on a cependant commencé à confondre la question de la souveraineté et celle de la puissance. On a commencé à dire que les nations étaient à la fois trop petites pour maîtriser les enjeux de l’économie moderne et trop agressives pour créer un ordre international. Jean Monnet voulait des “Etats-Unis d’Europe”. Hans Kelsen voyait dans l’ONU une esquisse de gouvernement mondial.
En fait, beaucoup des survivants de la Seconde Guerre mondiale ne se sont pas rendus compte qu’ils étaient victime des apparences. Ils ne voyaient pas que c’étaient trois empires (Autriche-Hongrie, Russie, Allemagne) et une nation déstabilisée par sa querelle religieuse incessante (la République française) qui avaient déclenché la Première Guerre mondiale. Ils ne comprenaient pas que le fascisme, lui aussi, était impérial. Et ils passaient donc à côté de l’essentiel: la souveraineté ne doit pas être confondue avec la puissance, elle est une question de juridiction sur un territoire donné. La démocratie a besoin d’un terreau national pour s’incarner; comme le disait si joliment Chesterton, le penseur britannique, “la tradition, c’est la démocratie de ceux qui nous ont précédé”; il n’y a pas de nation viable sans protection des libertés; il n’y a pas de démocratie sans enracinement national.
Toute l’histoire des soixante dernières années est celle d’une lente émergence de la supranationalité. On a voulu faire comme si la représentation démocratique pouvait continuer à exister dans un cadre supranational. Puis on a jugé que le pouvoir légitime était celui de ceux qui se fréquentaient dans les instances inter-, trans- ou supra-nationales.
On comprend bien ce qui s’est passé. Il y a d’abord eu les entreprises multinationales. Puis on a voulu que la politique suive le même modèle. Et comment ne pas être fasciné par l’abolition des frontières, la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux? Ce faisant, on n’a pas vu que ce qu’on créait, cela revenait à dire qu’il n’y a pas besoin de portes coupe-feu dans un immeuble. Que survienne un incendie et le désastre est assuré. Depuis 2008, on découvre la lune en parlant de “crise systémique”, en constatant que Lehman Brothers (et peut-être demain Evergrande) sont susceptibles de faire s’écrouler la finance mondiale, ou en prenant soudain la mesure des crises migratoires.
Mais la question n’est pas seulement celle des périodes de crise. Ce que nos élites ont senti et ce dont elles ont profité jusqu’à aujourd’hui, c’est de l’énorme réassurance, de la protection que leur donne la solidarité des puissants, les réseaux transnationaux, les forums internationaux où ils se rencontrent régulièrement.
Le COVID 19 est une épidémie relativement peu grave en comparaison historique ( 2% du nombre de victimes de la grippe espagnole). Elle aurait été traitée rapidement si deux conditions avaient été réunies: (1) On avait efficacement contrôlé les frontières au printemps 2020; (2) chaque pays s’était préoccupé de sa propre situation et de rien de plus. Mais nos dirigeants ont fait le contraire: ils ont voulu traiter la crise sanitaire selon des politiques définies dans les grandes instances internationales, à commencer par l’OMS. Et ce qui se passe est intéressant car il fait bien voir que, quand bien même les choix sanitaires effectués ne sont pas les bons, les dirigeants de tous les pays occidentaux se serrent les coudes et résistent au débat dans leur propre société en invoquant le fait que les camarades de Davos ou de Bruxelles font exactement la même chose.
Depuis le printemps 2020, il y a des voix critiques; progressivement de véritables oppositions se sont créées. Mais elles restent pour l’instant impuissantes devant la réalité supranationale: mobilisation de capitaux abondants au service du “tout vaccinal”; campagne de communication à l’échelle mondiale, censure par les entreprises de la Big Tech des voix dissidentes. Tout se déroule, depuis dix-huit mois, dans une totale absence de contrôle démocratique. Même si c’est une vérité dérangeante, il faut bien constater que le Parlement Européen est bien incapable de contrôler Madame von der Leyen quand elle achète des vaccins; et qu’aucun gouvernement de l’UE n’a protesté quand Madame Merkel a commencé à organiser, au mépris des traités européens, une compétence santé au niveau supranational. En fait, au sein de la gouvernance internationale, il ne s’agit pas de démocratie; il ne s’agit pas de créer des débats ni d’être élu: on cherche à être coopté. Il y a bien un moment de passage (encore) obligé pour un certain nombre de membres de cette gouvernance internationale: l’élection dans tel ou tel pays. Mais le cœur du système n’est plus là. Au fond, l’ambition d’un Emmanuel Macron, élu président à moins de quarante ans, c’est de pouvoir monter le plus haut possible, c’est d’avoir accès un jour à la “superclasse”, le noyau de l’élite, l’endroit où l’on n’est plus coopté mais on coopte les autres.
Il n'y aura pas de révolution démocratique sans démantèlement des instances supranationales
On peut tourner le problème dans tous les sens, il n’y aura pas de révolution démocratique sans une mise en cause radicale de la gouvernance internationale. On ne peut pas prendre au sérieux un candidat, s’il n’a pas une stratégie de reprise de contrôle !
Evidemment, il faut une véritable stratégie. Les Brexiteers ont réussi parce qu’il jouaient “le grand large” contre “l’Europe”. A l’inverse, le Frexit d’un Asselineau n’a aucune chance tant il est irréaliste de vouloir à la fois affronter l’UE et l’OTAN. Marine Le Pen a appris à ses dépens, en 2017, qu’il était périlleux de se tromper de cible prioritaire dans la remise en cause de l’UE. Pourquoi commencer par l’euro quand on pourrait au contraire obtenir ses premiers succès sur la question du contrôle de l’immigration?
Mais il n’y a pas que l’Union Européenne. La France devrait faire l’inventaire inventaire de toutes les organisations internationales qu’elle finance et procéder à des audits. Les deux meilleurs présidents américains de ces dernières décennies, Ronald Reagan et Donald Trump, ont réduit des contributions américaines à des organisations ou des programmes internationaux. L’arme financière est certainement la plus efficace immédiatement. A un moment où il va falloir remettre d’aplomb les finances françaises, peut-on imaginer de continuer à supprimer des lits d’hôpitaux alors qu’on augmente les contributions françaises à l’OMS? Qu”est-ce qui se passerait si la France n’envoyait plus personne à la prochaine COP? Comment peut-on admettre que le contribuable français finance un service de la Commission Européenne où l’on écrit des rapports imprégnés de Cancel Culture?
L’argument consistant à dire que l’on engendrerait des représailles ou que l’on perdrait des arbitrages en se comportant ainsi ne tient pas la route. Que vaut-il mieux, continuer à financer une UNESCO devenue largement inutile ou accorder des avantages fiscaux à toute personne qui investit dans le secteur éducatif privé? Vaut-il mieux engloutir de l’argent dans les grand’messes internationales sur le réchauffement climatique ou investir encore plus dans le projet ITER, qui permettra d’inventer l’énergie de demain?
La réflexion ne fait que commencer.
Excellent papier! Bravo, les réflexions et les recommandations sont frappées au sceau du bon sens.
Vous avez raison. Mais ces instances supranationales ont agi non seulement sur nos dirigeants, nos institutions et nos juridictions, mais aussi par un soft power qui désarme intellectuellement, moralement, voire spirituellement, les populations. Les mentalités collectives évoluent sur le temps long…
On ne peut qu’être sidéré par le “micro trottoir” réalisé par TVL pour le journal d’hier, mardi 21.
Bien sûr, il y a la propagande massive, univoque. Mais comment se fait-il qu’elle ait pu sans difficulté être efficace à ce point?
J’ai vu ces images. Entièrement de votre avis, tout ce qui se pare de bonnes intentions passe comme une lettre à la Poste. On croit rêver. La régulation par la faillite ne semble plus exister non plus. L’argent magique est roi. En bas les sociétés font comme si. En haut les menteurs mondiaux se tiennent par la barbichette pour conforter le château de cartes. Tout se passe comme s’il n’y avait plus de perdants, qu’on les faisait disparaître. Le seul signe extérieur de malaise est la violence dans les villes. Pour l’instant tout va bien comme disait l’autre.
La santé, c’est un médecin et un patient. Et c’est tout.
Il faut depolitiser les activités humaines.
Vous avez bien su raison
Mais il faut nommer ces “instances” supranationales
Leurs membres ne craignent qu’une chose: la Lumière
Elles sont les enfants de la Pilgrim Society (GB/USA) et la Fabian Society de Cecil Rhodes, de Lord Milner et Ruskin. Les adeptes de la Synarchie de Richard de Coudenhove Kalergie, du Mouvement X Crise puis qui placeront Pucheu à Vichy. Viendront le RiiA (Chatham House), le Council of Foreign relations, le Bilderberg de Rettinger, Spaak, Von Zeeland en 1954, puis la Trilatérale en 1974 (extension au Japon) et l4aspen Institute etc…
Actuellement les promotions Young Leaders (FFA, FFC et WEF)
Macron (2014), PECRESSE (2013), FILLON, PHILIPPE, BLANQUER, BEAUNE, LE MAIRE y furent invités ou lauréats.
Vous avez raison! N”oublions pas la Cagoule en France qui est tout sauf anecdotique et ce n’était pas des patriotes anti-communistes… Ils étaient en lien avec les services américains de John Foster Dulles en Suisse. Lisez pour cela les mémoires de Henri Frenay qui l’explique fort candidement, comme les cagoulards patriotes ont fini dans l’européisme de la secte mondialistes. En prime: le Bilderberg féminin ou les Soroptimistes dont faisaient partie Germaine Poinso Chapuis, la copine de Deferre et de Schuman le collabo qui a été ministre de la santé au moment de la mise en place de l’OMS totalitaire….
La servitude volontaire, vous connaissez. Un point c’est tout …
faut déjà remettre les finances en ordre pour ne plus avoir à mendier ses fins de mois à ces organismes supranationaux (BCE par exemple).
Merci pour cette réflexion si importante! J’ai toujours été pour un souverainisme de gauche, car le vrai communisme a toujours été très nationaliste (j’en sais quelque chose, étant originaire d’une famille de diplomates de Pologne Populaire…). J’ai toujours été de ce fait très admirative du Général de Gaulle. J’ai trouvé terrible et mortelle l’alignement de la France après 1989 sur l’Allemagne et la prétendue UE supranationale! J’ai trouvé terrifiant le viol de la souveraineté populaire qui s’est exprimée et à laquelle j’ai contribué le 29 mai 2005! Alors oui il y va de notre SURVIE maintenant, de nous dégager du mondialisme (socialo-libéral…)! Sinon nous allons périr comme peuple et comme Humains!
Juste pour souligner: Johnson a toujours et est toujours contre le covid, mais n’oubliez pas qu’ils lui ont envoyé un petit poison et qu’il a été très malade du 20 mars au quasiment 30 mai 2020. Quand on sais que le vrai covid est une arme bactériologique qui occasionne des atteintes neurologiques, il faut en moyenne 6 mois de convalescence pour s’en remettre (j’en sais quelque chose). Donc Boris Johnson n”a pas pu gouverner du 20 mars juqu’à fin juillet au moins. Ce n’est pas lui qui a décidé donc des confinements. Dès qu’il est revenu dans son bureau il a libéré le peuple anglais (j’ai été en Angleterre en octobre et décembre 2020 et tout était normal comparé à la France). Mais la lutte contre les covidistes était terrible, surtout qu’on compte parmi eux la caste des Royals (les SAxe Coburg Gotha, les Grosvenor, les Darmstadt Hesse, les Hohenzollern et toute cette aristocratie anglo-allemande à l’histoire nazie qui est toujours au pouvoir), les mecs de l’Imperial College of London et toute cette engeance des Pfizer et autres qui a infecté la vénérable Sécu anglaise ou National Health Administration devenue “Security”. Quand on a la secte à domicile c’est difficile de lutter, donc chapeau les Anglais! J’y était en octobre dernier et je peux vous dire qu’ils tiennent à leurs libertés! Nous devrions faire alliance avec eux pour nous libérer! Comme en 1940-1944… Après tout, le débarquement du 6 juin ne s’est pas fait des Etats Unis, mais des Cotes Anglaises avec l’aide directe des Russes qui ont foncé sur Berlin…. Les Russes résistent au covidistes aussi!
Et moi je suis pour un souverainisme de droite parce que la gauche c’est l’asservissement de la personne humaine par le groupe, c’est à dire la raison d’Etat dans les contours de l’idéologie. La liberté ne peut être que droite qui place le respect de la personne humaine c’est à dire de l’individu comme référence première du système de valeur.
Des historiens malhonnêtes de gauche ont déclaré qu’Hitler et le nazisme étaient des régimes de droite et d’extrême-droite alors qu’il n’y a aucune différence entre le socialisme internationaliste de Lénine et Staline et le socialisme nationaliste de Hitler, Mao, Pol Pot et consorts.
Hitler était de gauche ainsi que son parti naissant, le parti des travailleurs et que tous les hommes et partis politiques que la grille de lecture médiatique a placé à droite, comme Pétain par exemple qui de fait s’est avéré être de gauche.
Quand on lit le programme économique du FN, il s’est toujours agi d’un programme de gauche et non de droite.
Les partis de gauche peuvent se faire la guerre entre eux parce qu’au-dessus de leur idéologie de base, vient se greffer l’éternelle volonté de puissance et de pouvoir.
La droite c’est l’honneteté, le goût de la vérité et de la justice réelle et non de la justice idéologique et irréelle faite de partis pris.
Il n’y a pas de parti de droite réelle en France, sinon nous n’en serions pas là où nous en sommes. La démocratie réelle ne peut être que de droite.