C’est le retour du chômage comme grand indicateur du mal-être français. Et pas qu’un peu ! avec un effondrement quasi-complet des recrutements en avril 2020, les chiffres n’ont pas tardé à exploser. Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 850.000 d’un seul coup. Et ce n’est qu’un début… Historiquement, la France n’a jamais connu une telle poussée (en tant pas depuis que les statistiques existent).
Voici venu le temps du chômage… Tout le monde sait qu’il ne s’agit que d’un avant-goût, puisque près de 13 millions de salariés seraient par ailleurs en chômage partiel. Les vagues de licenciement consécutives à la baisse d’activité n’ont donc pas encore commencé. Mais tout indique, à la violence de ce premier choc d’avril, que la crise va très durement frapper le pays.
Record historique de chômage
Jamais, dans l’histoire contemporaine, la France n’avait connu une crise de l’emploi d’une telle violence. Le graphique ci-contre, produit par la DARES, montre l’ampleur du phénomène qui demeurera dans l’histoire.
Alors que, en 2008 et 2009, la variation du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (personne sans emploi, tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, à la recherche d’un emploi quel que soit le type de contrat) avait historiquement frôlé les 100.000 personnes, c’est une variation presque 9 fois plus importante qui s’est produite en avril.
Il faut impérativement retenir que ce phénomène se produit sans licenciement. La variation est presque entièrement due à l’arrêt des recrutements. On n’ose imaginer ce que seront les chiffres de mai, et pire encore, de juin, lorsque les employeurs commenceront à licencier leurs salariés…
Une situation qui frappe durement les précaires
Cette violente interruption des recrutements donne une idée de la crise de précarité qui va sévir en France dans les prochains mois. Dans la pratique, ceux qui ont gonflé les rangs de la catégorie A sont les abonnés aux contrats à durée déterminée, les saisonniers, les intérimaires. Ce sont les personnes les plus exposées à la difficulté.
D’ailleurs, les chiffres de l’INSEE le montrent : les demandeurs d’emploi en activité partielle ont connu eux aussi une baisse historique. Ce sont eux qui sont venus majoritairement grossir les rangs de la « catégorie A ». Autrement dit, ceux qui vivotaient de petits contrats à temps partiel se sont, en avril, retrouvés sans rien.
Il ne faut socialement pas sous-estimer les conséquences de cette catastrophe. Pour l’instant, le confinement en a caché les effets, mais les soupes populaires et les vestiaires caritatifs devraient rapidement voir les files d’attente s’allonger….
Les recrutements reprendront-ils ?
Le grand stress qui va commencer va porter sur le retour des recrutements. Une double question est posée ici. On pense aux recrutements de CDI dans l’économie réelle, dont la vigueur constituera une bonne mesure de la situation économique globale. Mais on pense aussi aux recrutements de saisonniers et de CDD, qui éviteront les catastrophes sociales prévisibles si rien ne bouge.
Le tonus du tourisme sera déterminant ici. Si les saisons reprennent, si les lieux de villégiature se repeuplent, si les Français retournent au restaurant, il y aura un espoir. Sinon, le gouvernement aura dans le pied une épine de plusieurs centaines de milliers d’emplois à régler.
Le pire est à venir
Mais l’angoisse vient surtout des semaines à venir, où les explications de texte vont être douloureuses. D’une part, de nombreuses entreprises devraient être contraintes à licencier des millions de salariés actuellement au chômage partiel. Il suffirait que 25% de ces salariés perdent leur emploi pour que le nombre de chômeurs double en quelques semaines. D’autre part, la reprise des recrutements risque d’être très incertaines dans l’ensemble de l’économie.
Face à l’explosion des entrées et au tarissement des sorties, l’effet de ciseau risque de produire des conséquences sociales difficiles à maîtriser, et transformer le pays en véritable poudrière. Comment réagiront les Français jusqu’ici protégés, notamment dans les grandes entreprises, brutalement confrontés à une situation de chômage à laquelle ils ne sont préparés ni socialement ni psychologiquement ? L’ampleur du mouvement pourrait avoir des conséquences redoutables.
Le précédent de 1940…
Il faut probablement remonter à 1940 pour retrouver un tel phénomène démographique. À l’époque, le régime de Vichy avait dû innover. Pétain décida d’instaurer une retraite universelle par répartition à 65 ans pour vider les files d’attente de chômeurs. On avait inventé la retraite pour diminuer le chômage…
Il n’est pas impossible que le gouvernement fasse un choix analogue dans les mois qui viennent, face à l’urgence de la situation. On retrouve bien ici cette situation exceptionnelle qui pousse Macron à réfléchir à une démission…
Enfant de 1981 j’ai tout connu depuis 40ans.
Fausse promesse, vraie promesse, le problème n’est plus là.Comment occuper les gens ? Sans détruire la planète ? La vraie question.On est tous à courir au bilan carbone, aux taxes écologiques sur les produits, aux taxes , aux taxes… au final pourquoi ? Faire voler des avions et aller aux seychelles en 18h ? Et après pleurer car les océans se réchauffent et l’évaporation créé des tempêtes de plus en plus forte…qui paiera ? Les assurances ? Bah non … le problème est plus complexe, on est face à une crise de civilisation… et on parle chiffre, dette… un conseil : regardez l’interview sur Thinkerview, sur la transition écologique…