Durant l’Antiquité, le thermalisme était une activité qui était à destination sociale, mais aussi hygiénique. Aujourd’hui, se rendre en cure thermale est une alliance entre santé et relaxation très tendance, dans un contexte où stress et rythme de vie effréné font partie prenante de la vie quotidienne de chacun…
Le thermalisme au fil du temps
Le thermalisme n’est pas une activité récente, mais il a encore la cote ! Cette médecine naturelle est très prisée pour réduire les douleurs et améliorer une maladie chronique. Et contrairement à ce que l’on croit, elle n’est pas réservée qu’aux personnes âgées.
Prescrites par un médecin, elle peut soigner plusieurs maux :
- Troubles anxieux;
- Troubles liés au stress;
- Maladies de peau;
- Affections respiratoires;
- Addiction ;
- Obésité;
- Problèmes circulatoires.
Sur le plan médical, ces cures thermales sont-elles réellement efficaces ? Les études cliniques sur le sujet ont été peu nombreuses pendant longtemps. Mais cela est train de changer progressivement.
Les cures thermales selon les scientifiques
Selon Patrice Queneau, professeur de thérapeutique et membre de l’Académie de médecine :
«Il existe maintenant des évaluations scientifiques rigoureuses et crédibles. On dénombre une cinquantaine de publications, pour l’essentiel en rhumatologie. La méthodologie des essais a progressé, et le mouvement d’évaluation de qualité s’accélère. Il faudra ensuite définir le bon usage de ces traitements, comme pour les médicaments.»
Selon lui, trois quarts des motifs de cure thermale concernent les pathologies rhumatismales. Plusieurs de ses études ont permis de mettre en corrélation thermalisme et soulagement des maladies arthritiques, rhumatismales et les fibromyalgies. Son livre paru en avril 2018 par exemple analyse de manière objective les éléments qui permettent d’établir le service médical rendu des cures thermales, ainsi que leur utilité pour le système de santé et les patients.
En 2000, les cures thermales ont d’ailleurs été reconnues comme améliorant la santé des personnes souffrant de douleurs dorsales chroniques qui peuvent être précurseur d’autres affections plus sévères.
Selon le Pr Christian-François Roques, président du conseil scientifique de l’Afreth, les efforts de recherche commencent à porter leurs fruits : on mesure les bénéfices des soins thermaux sur les douleurs, la qualité de vie, voire sur la consommation de médicaments. Une étude menée en collaboration avec le Pr Jean-Pierre Olié (hôpital Sainte-Anne) auprès de plus de 200 patients a montré que le thermalisme soulage plus les troubles anxieux que la paroxétine, traitement de référence.
De son côté, le Dr Pierrick Hordé, allergologue en région parisienne, note un confort important sur le plan psychologique de ses patients atteints d’asthme ou d’eczéma. Pour lui, il s’agit d’une « aide ponctuelle et sans effets secondaires. Mais les malades doivent être conscients que cela ne les guérira pas.»
Pour le Pr Maxime Dougados, chef du service de rhumatologie de l’hôpital Cochin (Paris), «Il y a beaucoup de flou sur le contenu des traitements administrés en médecine thermale. En tout cas, l’eau n’a pas de vertus thérapeutiques. Ce qui est positif dans les cures, c’est la kinésithérapie, l’approche globale de la maladie… Il s’agit surtout d’éducation thérapeutique, ce qui est un traitement en soi. Reste à savoir comment l’administrer.»
Un accompagnement pour améliorer le bien-être
L’intérêt du thermalisme réside dans l’accompagnement souvent personnalisé que les structures offrent aux curistes. Il n’est plus uniquement destiné aux bains thermaux. Il s’est développé, proposant désormais des activités liées au bien-être des curistes. Ces derniers s’y rendent pour bénéficier de soins visant à améliorer leur santé physique, physiologique, mais aussi psychologique. L’objectif est de leur permettre de s’immerger dans un environnement apaisant, les coupant de celui dans lequel ils évoluent normalement, et dans lequel ils sont soumis au stress quotidien, au bruit, à la pollution.
Se rendre en cure thermale permet aujourd’hui de bénéficier de soins médicaux, de kinésithérapie, de l’aide de nutritionnistes et de diététiciens notamment pour réapprendre à manger correctement et sainement, de séances d’initiation au yoga ou de toute autre activité relaxante.
De plus en plus d’établissements proposent également des activités sportives liées à l’utilisation des eaux thermales, ou tout simplement pour soulager les douleurs musculaires ou celles provoquées par certains problèmes de santé, tels que la tendinite, l’ostéoporose, rhumatisme. Les médecins préconisent aussi des séances de sport comme l’aquabike, la natation, ou les randonnées pédestres, la marche rapide, la course à pied ou tout sport destiné à lutter contre la sédentarité.
Pour terminer, la cure doit avoir été prescrite par un médecin traitant et les soins doivent se dérouler au sein d’un établissement thermal. Et n’oubliez pas, c’est au médecin d’orienter son patient vers l’établissement le plus adapté à la pathologie ou à l’affection.