Alors que le contexte international a fait oublier les ennuis de Boris Johnson concernant ses fêtes organisées pendant les confinements, une affaire le poursuit. L’invasion russe en Ukraine a relancé les questions autour de la nomination en tant que Lord à vie d’Evgeny Lebedev, fils du milliardaire russe Alexandre Lebedev, à la chambre haute du Parlement britannique en 2020. Le père de l'oligarque était un agent du KGB à Londres et Les renseignements britanniques craignaient que Lord Lebedev ne représente également un risque pour la sécurité du Royaume-Uni, dont le Premier ministre aurait été averti il y a près de dix ans.
Les liaisons dangereuses de Boris Johnson avec Evgeny Lebedev
Le Premier ministre britannique est de nouveau sous pression en raison de ses liens étroits avec le magnat des médias d’origine russe Evgeny Lebedev. Le chef de l’opposition, Keir Starmer, a déclaré à Sky News que Boris Johnson devait répondre à des « questions sérieuses » sur le fait qu’il avait nommé Lebedev baron et lui avait ainsi donné un siège à la Chambre des lords.
Starmer a déclaré: « À la lumière des nouvelles révélations d’aujourd’hui, je pense que le Premier ministre a de sérieuses questions auxquelles répondre: que savait-il ? Et a-t-il ignoré les conseils des autorités de sécurité? »
Le Premier ministre et Evgeny Lebedev sont amis depuis que M. Johnson est devenu maire de Londres en 2008. Les interrogations concernant leur relation portent en particulier sur la participation en avril 2018 de Boris Johnson, alors ministre des Affaires étrangères, à une fête dans une villa de Evgeny Lebedev en Italie sans dispositif de sécurité.
Lebedev a également assisté à une importante réunion de politiciens conservateurs deux ans plus tôt, au cours de laquelle Johnson et son collègue du parti et actuel secrétaire du Cabinet Michael Gove ont discuté de la position des conservateurs lors du prochain référendum sur le Brexit.
S’exprimant dimanche, le ministre Michael Gove a défendu Evgeny Lebedev. “À aucun moment quelqu’un ne m’a dit qu’il serait inapproprié de le rencontrer ou de lui parler”, a-t-il affirmé. Pourtant, d’après la presse britannique, les inquiétudes concernant le magnat russe daterait de 2013.
Fils d’un ancien agent du KGB
« Je ne suis pas un risque pour la sécurité de ce pays, que j’aime”, a-t-il écrit, poursuivant que si son père a été dans un passé lointain un agent du renseignement du KGB, lui n’est “pas une sorte d’agent de la Russie”.
Depuis qu’il a quitté le KGB en 1992, son père, Alexander Lebedev, a plus agit en financier habile qu’en entrepreneur. A la tête de sa National Reserve Corporation, il gère des parts dans diverses activités (banque, aviation, immobilier, énergie…). Lebedev a financé Novaya Gazeta, le principal journal d’opposition russe ; il possède également le Evening Standard de Londres et The Independent du Royaume-Uni. Son fils Evgeny, un mondain londonien, est directeur exécutif principal du Evening Standard. La carrière politique de Lebedev n’a pas été aussi fructueuse que sa vie professionnelle : membre du parlement russe jusqu’en 2007, il a ensuite tenté de lancer un nouveau parti social-démocrate avec Mikhael Gorbatchev, mais l’effort a échoué
Parmi les interrogations, un tweet du magnat des médias concernant l’empoisonnement d’Alexander Litvinenko, dissident russe mort en 2006. D’après le Guardian, Lebedev aurait partagé un article du Daily Mail remettant en cause l’implication de la Russie dans ce meurtre. “Est-ce que Litvinenko a été tué par le MI6 (services secrets britanniques, NDLR)?… C’est plus probable que la croyance générale sur un lien avec Poutine”, aurait-il écrit.
“Le fait que son fils critique le Kremlin de la sorte démontre le degré d’inquiétude dans les cercles d’oligarques, que Poutine a contribué à enrichir, à propos des conséquences de l’entreprise guerrière en cours en Ukraine”, analyse l’hebdomadaire The Spectator.
À 41 ans, Lebedev fils est, également, propriétaire de The Independent, un journal en ligne classé à gauche, dont la une numérique du 27 février enjoignait à Londres d’accueillir les réfugiés ukrainiens.
Dans une tribune, vendredi 11 mars, dans son quotidien gratuit, Evgeny Lebedev s’est dit “fier” d’être citoyen britannique, estimant qu’il était “crucial de ne pas tomber dans la russophobie”. Il est arrivé à l’âge de 8 ans au Royaume-Uni, lorsque son père a commencé à travailler à l’ambassade soviétique à Londres. Evgeny Lebedev possède les nationalités russe et anglaise.
En témoigne, selon lui, la couverture de l’invasion russe par son journal, qui a appelé la semaine dernière le président russe Vladimir Poutine à retirer ses troupes.
Un risque pour la sécurité du Royaume-Uni ?
Avoir un nom russe ou la nationalité “ne fait pas automatiquement de quelqu’un un ennemi de l’État”, a fait valoir Evgeny Lebedev, “il est crucial de ne pas tomber dans la russophobie”
Le Premier ministre britannique serait passé outre un avis des services de sécurité, rendu en mars 2020, selon lequel cette gratification posait un risque de sécurité nationale. Il aurait considéré que cet avis constituait de l’« anti-russisme » à l’encontre de l’homme d’affaires russe.
De questions ont été soulevées sur la décision de Boris Johnson de nommer Lord Lebedev Lord alors que son père était un agent du KGB à Londres. Le Sunday Times avait révélé que le chef du MI6 en 2013, Sir John Sawers, avait refusé de le rencontrer.
Johnson a qualifié les affirmations selon lesquelles il a annulé les préoccupations de sécurité pour faire passer la pairie de Lord Lebedev de « tout simplement incorrectes ».
Le dirigeant travailliste, Sir Keir Starmer, a déclaré que le Premier ministre devra répondre sur les raisons pour lesquelles Lord Lebedev a reçu une « pairie » après des avertissements rapportés du MI6.
Il a dit qu’il avait écrit à la Commission des nominations des Lords pour leur demander de revoir sa nomination et de publier les conseils que le panel avait donnés, s’il y avait des problèmes de sécurité autour de Lord Lebedev.
Lebedev a nié être un risque pour la sécurité du Royaume-Uni « que j’aime » et a déclaré que bien que son père travaillait pour le KGB « je ne suis pas un agent de la Russie ».
Gove a, aussi, défendu M. Lebedev et a suggéré que la remise en question de sa nomination à la pairie pourrait faire le jeu de Vladimir Poutine lors de l’invasion de l’Ukraine. Il a déclaré à l’émission Sophy Ridge on Sunday: « Je pense que l’une des choses que Vladimir Poutine aimerait que nous fassions est d’avoir une approche au Royaume-Uni qui dirait que toute personne d’ascendance russe était en quelque sorte persona non grata. »
Le Royaume-Uni est un terrain de jeu privilégié des oligarques russes, mais avec le conflit russo-ukrainien, la présence de ces milliardaires est de plus en plus dénoncée.
Le gouvernement britannique a déjà sanctionné plus de 200 des personnes, entités et filiales les plus importantes de Russie depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février.
Selon les calculs du magazine américain Forbes, au 3 mars, les milliardaires russes auraient ainsi déjà perdu au moins 126 milliards de dollars depuis le début du conflit, soit 114 milliards d’euros environ.
Les Rosbeef sont dans la scoumoune avec leur sanctions disproportionné vis à vis de la Russie dont ils subissent les conséquences aujourd’hui. Boris Johnson le premier ministre Rosbeef est bien copain avec Mr Evgeny Lebedev ? Oui mais le Boris et ses potes Occidentaux pro Ukraine qui se retrouvent dans une merde incroyable avec Zelensky et sa mère sont en contradiction avec eux même.