Le pari américain d'un enlisement russe en Ukraine est largement perdu. Pourtant Washington et ses alliés ont tendance à redoubler la stratégie du chaos....en répétant qu'ils soutiendront l'Ukraine jusqu'à la victoire finale. Comme si les Occidentaux ne savaient pas faire autre chose que ce qui a échoué en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie ou au Kosovo. En réalité, sur le terrain, les capacités de l'armée ukrainienne s'amenuisent tous les jours. Il n'y aura bientôt plus assez de soldats pour soutenir une guerre, quelles que soient les livraisons d'armes de l'OTAN. Et si ces livraisons ne finissent pas en cibles de tirs balistiques elles viendront renforcer les stocks de l'armée russe. Il n'y aurait qu'une seule position française raisonnable: forcer les Ukrainiens à négocier pour limiter la portée d'une défaite inéluctable. Sans quoi, la Russie, après avoir retiré ses troupes des régions de l'ouest de l'Ukraine où elles pouvaient éventuellement devenir la cible d'une guérilla, va décider sur le terrain des frontières d'une nouvelle Ukraine - neutralisée, privée d'accès à la mer et amputée des territoires à l'est d'une ligne allant de Kharkov à Odessa - où la population est de plus en plus demandeuse de la protection de Moscou.
La bataille d’Ukraine
+ « Le 16 avril, une opération spéciale a été menée dans le district de Primorsky [à Marioupol, près de l’usine d’Azovstal], pour libérer des otages détenus par des nationalistes ukrainiens dans une mosquée turque. Le ministère russe de la Défense a confirmé que l’opération a été menée à la demande du président de la République de Turquie Erdogan. En conséquence, la mosquée est passée sous contrôle russe, 29 militants, dont des mercenaires étrangers, ont été tués. Les otages (…) ont été libérés ».
+ L’armée russe avait proposé aux combattants de l’usine d’Azovstal de se rendre…..Or le gouvernement ukrainien leur a interdit de le faire. Un observateur russe se demande dans quelle mesure Vladimir Zelenski serait satisfait que les Russes les débarrassent des éléments les plus radicaux.
En réalité, le parti kiévien est désormais dépassé par son refus de négocier avec la Russie quand il était encore temps. L’ultimatum de 6 heures du matin le 17 avril a passé sans que l’offre soit saisie. Donc l’offre de cessez-le-feu pour une reddition est tombée. L’assaut a repris, appuyé par l’aviation.
+ Dans tous les cas, l’assaut final a commencé. Il comporte aussi des frappes aériennes. Le Ministère russe de la Défense estime qu’il reste un peu plus de 2000 combattants enfermés sur (ou sous) le territoire de l’usine, dont 400 combattants étrangers.
+ Des combattants ukrainiens ont tenté de contre-attaquer au sud d’Izioum mais l’opération s’est soldée par un échec.
+ L’armée russe attend-elle la fin de la bataille de Marioupol pour démarrer l’offensive contre les 40 à 60 000 soldats ukrainiens encerclés dans le Donbass? Sans doute. Mais aussi que le gros de la raspoutitsa (dégel et fonte des neiges qui rend les routes non asphaltées impraticables) dans cette partie de l’Ukraine. orientale soit passée.
+ L’origine de l’accident qui a conduit au naufrage du Moskva ne sera pas éclaircie de sitôt. Le Saker ne croit pas à la capacité ukrainienne d’effectuer un tir sur le croiseur; ni à un soutien logistique occidental. Il reprend l’hypothèse des mines placées par les Ukrainiens au large d’Odessa et à la dérive en Mer Noire.
+ Des Ukrainiens ont détruit le monument à la mémoire de Joukov à Kharkov.
+ Il se confirme qu’un référendum devrait se tenir d’ici quelques semaines dans la région de Kherson pour poser la question de la création d’une « république populaire de Kherson » sur le modèle de celles de Donetsk et de Lougansk.
+ Le ministère des Finances ukrainien lui-même estime que le PIB de l’Ukraine diminuera de 30 ) 50% en 2022. (Ajoutons que la perte de Marioupol prive l’Ukraine de 20% de son PIB dans tous les cas).
+ Cela n’empêche pas Zelinski de tenir désormais des discours jusqu’au boutistes, expliquant que son pays ne doit pas céder un pouce de terrain dans le Donbass et d’affirmer que la Russie s’apprêterait à utiliser des armes nucléaires tactiques. On notera qu’une vidéo de Zelenski visiblement éméché avait été téléchargée dans la journée avant d’être retirée. Mais des internautes l’ont sauvegardée.
Les Etats-Unis déchaînent une lutte d'influence tous azimuts pour briser le front des pays neutres
+ Les Etats-Unis sont lancés dans des tentatives d’intimidation tous azimuts pour tenter de briser le front des pays neutres.
++ La rumeur court d’une influence des Etats-Unis dans le renversement du Premier ministre pakistanais Imran Khan. On ne prête qu’aux riches; en tout cas, les Etats-Unis essaient d’obtenir du nouveau gouvernement dirigé par Shebaz Sharif qu’il se joigne aux sanctions occidentales contre la Russie. A suivre de près.
++ Les Etats-Unis continuent à faire jouer leurs réseaux d’influence en Inde pour intimider le Premier ministre Modi et le faire renoncer aux achats d’hydrocarbures à la Russie.
++ Après avoir voulu jouer un rôle de médiateur dans le conflit, le gouvernement israélien a finalement voté l’expulsion de la Russie de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU. Les Etats-Unis mettent sous pression Israël du fait des tensions avec les Palestiniens à Jérusalemen mais aussi d’un accord avec l’Iran sur le nucléaire civil.
++ Quatre sénateurs et représentant, tous démocrates entament une tournée de neuf jours qui les mènera, entre autres destinations, en Inde, au népal et aux Emirats-Arabes-Unis pour tâcher de persuader ces pays de rejoindre les sanctions antirusses.
Mario Draghi et le principe de Peter
+ Dans le Corriere Della Sera, Mario Draghi confirme à ses dépens qu’il fut certainement un banquier central compétent mais qu’il atteint comme président du Conseil italien son niveau d’incompétence: il reprend à son compte l’argumentation de Zelenski, justifie les envois d’armes à l’Ukraine, reproche à la Russie de ne pas pas vouloir négocier et lui attribue sans preuve les crimes de Boutcha.
+ Par contraste, le chancelier autrichien Nehammer a l’air profondément mal à l’aise lorsque Chuck Todd, sur NBC, essaie, par tous les moyens, de l’amener à critiquer Vladimir Poutine.
+ Le conflit en Ukraine pose, en général, la question du principe de Peter – le niveau d’incompétence – pour la plupart des dirigeants occidentaux. Même si l’on fait abstraction du fait que Joe Biden n’a plus les capacités physiques pour exercer sa fonction, le fait d’avoir annoncé, en amont de la guerre, que les Etats-Unis n’interviendraient pas militairement mais se contenteraient de sanctionner économiquement la Russie était, du point de vue occidental, une grossière erreur. En cas d’incertitude sur les intentions américaines, la guerre aurait sans doute pu être évitée. Si l’on se tourne ensuite vers Boris Johnson, Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen, Josep Borrel, leur comportement erratique, depuis le début de la crise montre qu’aucun d’entre eux n’a le niveau pour exercer la fonction qu’ils occupent. Qui en douterait doit se poser la question de savoir s’il est possible, quand on a l’étoffe d’un grand dirigeant de prendre Zelenski pour autre chose que pour un histrion qui prolonge scandaleusement les souffrances de son peuple au lieu de faire la seule chose raisonnable: négocier avec la Russie dont la victoire militaire est inéluctable.
La stratégie du chaos en est-elle une?
+Le vice-premier ministre ukrainien Irina Verechtchouk déclare dans un entretien à Wirtualna Polska: « La myopie de l’Allemagne est choquante. Jaroslaw Kaczynski a dit à Viktor Orban que s’il ne peut pas voir le génocide à Bucsa, il devrait consulter un ophtalmologue. Je pourrais dire la même chose : l’Allemagne devrait s’acheter des lunettes pour pouvoir voir ce dont elle répondra à l’avenir« . Le gouvernement de Kiev vient de refuser la visite du président de la République Steinmeier parce qu’ils veulent le Chancelier Scholz ». Une démesure qui ne se cache même plus!
+ La Grande-Bretagne se met à faire n’importe quoi: le gouvernement serbe se plaint de la livraison d’armes au Kosovo (Javelin et missiles anti-tanks).
+ Est-ce que les Etats-Unis se sont dit qu’ils allaient refaire la guerre d’Afghanistan de la fin des années 1970, en entraînant Moscou dans une guerre sans fin? Ou bien se sont-ils imaginés que Poutine connaîtrait le même sort que Saddam Hussein, Milosevic ou Khadafi?
+ Le Général Mark Milley a déclaré au Congrès que l’Occident avait livré 60 000 armes antichars et 25 000 armes antiaériennes à Kiev. Mais il se demande si les pays de l’OTAN ne vont pas épuiser leurs stocks en vain au service d’une armée ukrainienne qui ne semble pas en profiter. En soi, ce souci est contradictoire avec la conviction, exprimée par Milley – mais aussi par Anthony Blinken, selon laquelle la guerre devrait durer au moins jusqu’à la fin 2022.
+ Un autre journaliste occidental qui est sur le terrain et que vous pouvez considérer comme fiable concernant les reportages sur Marioupol ou la guerre en général: John Mark Dougan. (Vidéos sur Rumble).
+ Signalons que plusieurs directions de journaux britanniques ont demandé à leurs envoyés sur le terrain de fournir à l’avenir plus d’éléments probants: les reportages sur Boutcha et Kramatorsk ne sont pas considérés comme des succès puisque la presse occidentale n’a plus grand chose à dire sur les deux sujets depuis une semaine.
Nous tiendrons jusqu'à la victoire finale...
+ Au printemps 2018, la Russie avait fait passer en quelques semaines ses détentions de dette américaine de 96 à 15 milliards de dollars. Le décrue a continué ensuite, jusqu’à 4 milliards à la fin 2021.
+ Un article qui montre comment la Belgique s’apprête à appliquer les sanctions de l’UE contre la Russie dans ses ports.
+ L’Ukraine demande aux Occidentaux, pour six mois, un prêt de 50 milliards d’euros.
+ Les Britanniques sont de moins en moins nombreux à soutenir les sanctions.
+ Extraits d’un article d’Alastair Crooke: « Ne le répétez pas trop fort…. »
« Vendredi, la Banque centrale de Russie a réduit ses taux d’intérêt de 3 % (de 20 à 17 %). Et, bien que l’activité économique globale en Russie ait diminué, la production industrielle a augmenté de 4,5 % en mars. Le Premier ministre russe a déclaré qu’il s’attendait à ce que les problèmes de lignes d’approvisionnement causés par les sanctions soient résolus dans les 6 à 12 prochains mois. L’inflation est de 14,7 %, mais la Banque centrale a laissé entendre que le pire de cette poussée inflationniste était passé ; les dépôts bancaires augmentent et la stabilité financière revient.
Même le Financial Times de Londres note des signes indiquant que le « secteur financier russe retrouve ses marques après le barrage initial des sanctions ». Et les ventes de pétrole et de gaz de la Russie – plus d’un milliard de dollars par jour en mars – signifient qu’elle continue à accumuler des recettes étrangères qui contribueront à compenser les réserves saisies par l’Occident. En l’état actuel des choses (c’est-à-dire à moins d’une interdiction totale des importations d’énergie par l’UE), la Russie devrait être en mesure de remplacer ces réserves saisies, et ce dans les plus brefs délais.
Le secteur bancaire national semble également s’être stabilisé. Le besoin de liquidités de la banque centrale a fortement diminué et le secteur bancaire commercial dans son ensemble pourrait bientôt se retrouver avec des dépôts excédentaires auprès de la CBR, note le Financial Times, qui cite l’analyse de l’Institute of International Finance (…)
Comme la Russie, l’Europe connaît déjà – ou connaîtra bientôt – une inflation à deux chiffres. La grande différence est que l’inflation russe est en baisse, alors que celle de l’Europe s’envole à tel point (notamment en ce qui concerne les prix des denrées alimentaires et de l’énergie) que ces hausses de prix sont susceptibles de susciter l’indignation et la protestation de la population.
Eh bien… s’étant trompés (la crise politique était prévue pour la Russie, pas pour les protestations en Europe), les États de l’UE semblent décidés à redoubler d’efforts : (…) Si la Russie ne s’est pas effondrée comme prévu, l’Europe doit tout lui retirer : aucun navire russe ne doit entrer dans les ports de l’UE, aucun camion ne doit traverser les frontières de l’UE, aucun charbon, aucun gaz et aucun pétrole. Pas un euro ne doit parvenir à la Russie », clame-t-on.
À première vue, ce serait « fou ». Croyez les experts sur parole : l’Europe n’a aucun moyen de remplacer l’énergie russe par d’autres sources au cours de l’année à venir – ni en Amérique, ni au Qatar, ni en Norvège. Mais les dirigeants européens, consumés par une frénésie d’indignation face à un flot d’images d' »atrocités » en provenance d’Ukraine, et par le sentiment que le « monde libéral » doit à tout prix éviter une perte dans le conflit ukrainien, semblent prêts à aller jusqu’au bout.
La hausse des coûts de l’énergie implicite dans l’exclusion de l’énergie russe va tout simplement éviscérer ce qui reste de la compétitivité de l’UE – mais que diable ! Zelenski ! L’Ukraine!«
Et les Britanniques semblent annuler le Brexit et rejoindre l’Union Européenne dans son jusqu’au-boutisme:
« Charles Moore, (éditeur de longue date de journaux britanniques grand public et du Spectator) déclare : « [S]i la Russie gagne, cela signifie non seulement la destruction et l’asservissement de l’Ukraine, mais aussi le renversement de l’ordre mondial par quelque chose d’infiniment plus cruel – une alliance impie… Il s’ensuit que l’Ukraine doit gagner, non seulement pour garantir ses droits nationaux, mais pour notre bien à tous. Je sais que l’Ukraine ne fait pas partie de l’OTAN, mais l’attaque de la Russie contre ce seul pays équivaut définitivement à une attaque contre tous ». (…)
Mais, comme l’explique Alexey Gromov, directeur principal de l’énergie de l’Institut de l’énergie et des finances à Moscou : « La Russie [a] déjà modifié les chaînes d’approvisionnement logistiques vers l’Asie ». Et cela vaut aussi bien pour le gaz que pour le pétrole : « Vous pouvez imposer des sanctions s’il y a un excédent sur le marché. Aujourd’hui, il y a une pénurie d’au moins 1,5 million de barils de pétrole par jour. Nous allons envoyer nos approvisionnements en Asie – avec un rabais ».
Alors, pourquoi Bruxelles est-elle si convaincue qu’elle peut se passer de l’énergie russe et survivre sans émeutes dans les rues européennes en raison de l’hyperinflation des prix de la nourriture et du chauffage ? Ils pensent que l’UE peut tout juste survivre à une pénurie d’énergie pendant l’été, et qu’à l’automne, un nouveau « régime » prendra ses fonctions en Russie à la suite de la « débâcle ukrainienne » de Poutine (dont ils sont convaincus), qui ne sera que trop heureux de vendre de l’énergie à l’Europe à des prix réduits, pendant suffisamment longtemps pour permettre à l’UE de se sevrer de l’énergie russe – pour de bon. Fin de l’histoire (c’est ce qu’ils semblent croire).
Mais, dites-le tranquillement : Plus l’Occident exécute la Russie en Ukraine et plus il affiche son dégoût pour le président Poutine, plus les Russes sont déterminés à persévérer en Ukraine et à soutenir pleinement Poutine. Plus l’UE sanctionnera la Russie, plus le sentiment en Russie sera favorable à la privation de l’Europe de cette myriade de produits de base essentiels (pour la plupart inconnus de nous parce qu’ils sont fournis par la Russie) dont les Européens dépendent – sans le savoir.
Odessa. Face au port se dresse encore le duc de Richelieu (1766-1822), gouverneur de la Nouvelle Russie de 1804 à 1815.
Excellent travail. Traduction du lien Bloomberg sur l’épuisement de l’arsenal occidental :
Epuisement des stocks de l’OTAN : nos abrutis vont se retrouver sans armes et sans munitions face à la Russie en cas de guerre, alors que les ukrainiens gaspillent inutilement les stocks de nos crétins. La guerre va se terminer faute de munitions. C’est « la Sieg Heil et la fourmi » remixées (Bloomberg). Edouard Husson confirme ce bon gros essoufflement occidental : et si on leur envoyait nos vaccins aux russes ? Tout cela confirme que notre Antéchrist est un abruti.
La guerre en Ukraine épuise l’arsenal démocratique américain
Les alliés occidentaux sont confrontés à un choix : envoyer plus d’armes à Kiev ou conserver leurs stocks pour leur propre défense.
L’Amérique suit une stratégie « d’arsenal de la démocratie » en Ukraine : elle a évité une intervention directe contre les envahisseurs russes, tout en travaillant avec des alliés et des partenaires pour fournir de l’argent et des armes au gouvernement de Kiev.
Cette stratégie, qui rappelle le soutien américain à la Grande-Bretagne en 1940-41, a fait des merveilles. Pourtant, alors que la guerre atteint un stade critique, alors que les Russes se préparent à consolider leur emprise sur l’est de l’Ukraine, l’arsenal de la démocratie s’épuise.
Cela pourrait entraîner une pénurie fatale pour les forces ukrainiennes dans ce conflit, et cela révèle les faiblesses américaines qui pourraient être mises à nu lors du prochain combat entre grandes puissances.
De tout le soutien que les États-Unis et leurs amis ont fourni à l’Ukraine, les armes ont le plus compté. Les livraisons de drones, d’armes antichars et antiaériennes, de munitions et d’autres capacités ont aidé l’Ukraine à faire des ravages sur les forces russes alors même que Moscou a démoli la base industrielle du pays.
Le général Mark Milley, président des chefs d’état-major interarmées américains, a déclaré au Congrès que l’Occident avait livré 60 000 armes antichars et 25 000 armes antiaériennes à Kiev. Le Pentagone prépare actuellement des plans pour expédier de l’artillerie supplémentaire, des drones de défense côtière et d’autres matériels en Ukraine. La Maison Blanche a annoncé mercredi un nouveau paquet de 800 millions de dollars comprenant des hélicoptères et des véhicules blindés de transport de troupes.
Mais le président Joe Biden n’a jamais prévu une guerre comme celle-ci. L’ hypothèse était que la Russie conquérirait rapidement une grande partie du pays, de sorte que les États-Unis soutiendraient une insurrection ukrainienne mijotée et de faible intensité. Au lieu de cela, la résistance réussie de l’Ukraine a conduit à un combat conventionnel continu et de haute intensité, avec une consommation prodigieuse de munitions et une usure intense des ressources militaires clés.
Les responsables du Pentagone disent que Kiev subit chaque jour une semaine de livraisons de munitions antichars. Il manque également d’avions utilisables alors que les frappes aériennes russes et les pertes au combat font des ravages. Les munitions sont devenues rares à Marioupol et dans d’autres régions.
Cela place les pays occidentaux devant un choix difficile entre fournir davantage de fournitures à l’Ukraine ou gérer des capacités limitées dont ils pourraient avoir besoin pour leur propre défense.
L’Allemagne a refusé de transférer des chars à l’Ukraine au motif qu’elle ne peut tout simplement pas les épargner . Le Canada a rapidement manqué de lance-roquettes et d’autres équipements dont les Ukrainiens ont désespérément besoin. Les États-Unis ont fourni un tiers de leur stock global de missiles antichars Javelin. Il ne peut pas facilement livrer plus sans laisser ses propres arsenaux gravement épuisés – et cela peut prendre des mois ou des années pour augmenter considérablement la production.
Avant que les États-Unis n’entrent dans la Seconde Guerre mondiale, le président Franklin Roosevelt et ses conseillers militaires se sont engagés dans des débats intenses sur la question de savoir si les États-Unis devaient précipiter les armes vers une Grande-Bretagne assiégée ou s’y accrocher au cas où l’Amérique devait se défendre. La stratégie d’arsenal de la démocratie de Biden atteint un point d’inflexion similaire en Ukraine.
Kiev aura besoin de beaucoup plus de soutien occidental pour repousser les forces russes rassemblées à l’est, où un terrain relativement ouvert est moins favorable à la défense. Il aura également besoin d’armes plus sophistiquées, telles que des chars et des avions, pour priver la Russie d’un avantage décisif – et peut-être prendre l’offensive si l’offensive orientale de Moscou faiblit. La solide résistance ukrainienne a donné à Kiev une chance raisonnable de gagner cette guerre, mais le coût de toute victoire, en équipement pas moins qu’en vies, sera stupéfiant.
Pour la même raison, la guerre en Ukraine donne à réfléchir aux problèmes auxquels les États-Unis eux-mêmes seraient confrontés dans un conflit contre la Russie ou la Chine. S’il était contraint d’entrer en guerre en Europe de l’Est ou dans le Pacifique occidental, Washington épuiserait ses stocks de missiles, de munitions à guidage de précision et d’autres capacités critiques en quelques jours ou semaines. Il subirait probablement de graves pertes de chars, d’avions, de navires et d’autres actifs sophistiqués, coûteux et difficiles à remplacer.
Pendant la Première Guerre mondiale, les offensives de 1914 ont conduit à la «famine d’obus» alors que les combattants européens épuisaient leurs arsenaux. Préparez-vous à la « famine de missiles » s’il y a une guerre entre grandes puissances.
Au cours des guerres mondiales du siècle dernier, la base manufacturière inégalée de l’Amérique l’a finalement propulsée vers la victoire. Mais aujourd’hui, reconstituer l’arsenal du monde libre n’est peut-être pas si facile .
Le leadership économique américain ne repose plus principalement sur le secteur manufacturier. Les pénuries de machines-outils, de main-d’œuvre qualifiée et de capacités de production inutilisées pourraient ralentir un effort de réarmement en temps de guerre. Les États-Unis ne peuvent pas rapidement augmenter la production de missiles Stinger pour l’Ukraine, par exemple, car la main-d’œuvre nécessaire pour le faire n’existe plus.
Les stocks américains d’armes clés sont plus petits qu’on ne pourrait l’imaginer, en partie à cause des contraintes de production et en partie parce que la majeure partie du budget d’environ 750 milliards de dollars du Pentagone va à la main-d’œuvre, aux soins de santé et à d’autres choses que les balles et les bombes.
Ne pariez pas contre la première économie mondiale – et tous ses alliés démocratiques – dans une longue guerre. Mais ne pensez pas que l’Amérique produirait sans effort ce dont elle a besoin pour gagner.
Le problème n’est pas insoluble. Des investissements plus importants dans la base industrielle de la défense et des achats et des stocks plus agressifs de munitions clés peuvent aider. La création d’un corps industriel de réserve (des civils qui ont une formation de base en temps de paix pour pouvoir contribuer à la production en temps de guerre) mérite d’être explorée. Des alliés clés, comme le Japon, pourraient être en mesure d’ aider les États-Unis à augmenter leur production dans la construction navale et dans d’autres domaines.
Les petites guerres préfigurent généralement ce qui est à venir dans les grandes guerres . Le conflit en Ukraine montre ce qu’il faudra pour maintenir l’arsenal démocratique à la hauteur de la tâche.
Pour contacter l’auteur de cette histoire : Hal Brands à [email protected]
https://www.bloomberg.com/opinion/articles/2022-04-14/russia-ukraine-war-u-s-is-running-out-of-weapons-aiding-kyiv
https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/04/18/guerre-dukraine-jour-53-la-fascination-de-loccident-pour-le-chaos-commence-a-trouver-ses-limites/
Grotesque. Pure folie. Si c’est joe bidet le monde libre je combattrai contre, avec Poutine et Donald J. Les Ukrainiens n’ont rien à gagner à vous suivre dans cette dinguerie. Les Français et les Européens non plus. Cette conclusion s’impose déjà aux Ukrainiens qui tirent le bilan des quelques 8 ans qu’ils ont été dirigés directement depuis la Virginie, Langsley et le Pentagone pour être précis. Tous ces morts pour quoi, pour qui?
Epuisement des stocks d’armes et de munitions de l’OTAN (Bloomberg).
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/04/19/epuisement-des-stocks-darmes-de-lotan-les-occidentaux-dixit-bloomberg-se-retrouveraient-sans-armes-et-sans-munitions-face-a-la-russie-en-cas-de-guerre-alors-que-les-ukraini/
Revirement en Allemagne?
https://reseauinternational.net/coup-de-theatre-lallemagne-defie-lunion-europeenne-et-annonce-quelle-continuera-a-acheter-du-gaz-russe/
» Si l’on se tourne ensuite vers Boris Johnson, Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen, Josep Borrel, leur comportement erratique, depuis le début de la crise montre qu’aucun d’entre eux n’a le niveau pour exercer la fonction qu’ils occupent. »
Je rêve. Celui qui a écrit ces lignes n’a pas encore compris que ces gens ne sont que des marionnettes ! Il faut quoi encore, combien d’années ? Ces Johnson et autres Macron ne dirigent rien, ils suivent la feuille de route dictée par les vrais dirigeants du monde, qui restent dans l’ombre : les grands banquiers privés et le complexe militaro-industriel. Pouvoir supranational donc. Les Etats-nations n’existent plus que de façade. En ce sens, c’est le système du 3e Reich : un pouvoir derrière les façades de l’administration. Et du fascisme avec le pouvoir des multinationales apatrides.