L’affaire Benalla amène à s’interroger sur le profil d’un ancien des services secrets: Paul Soler, absent de l’organigramme officiel comme Ludovic Chaker. Il est réputé être le maître d’oeuvre du dossier libyen.
Paul Soler était plus connu comme un spécialiste de la Libye, jusqu’à l’affaire Benalla. Voici ce qu’en disait un portrait du Monde Afrique en novembre 2018:
« L’une de ces figures est incontestablement Paul Soler, un conseiller de l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major particulier du président de la République. Ancien des forces spéciales, rattaché au 13e régiment de dragons parachutistes et récemment promu au grade de commandant, M. Soler a notamment opéré en Afghanistan, au Kurdistan irakien, au Mali et en Libye lors du soulèvement anti-Kadhafi, en 2011.
Fort de ses réseaux de contacts engrangés sur le terrain – où on l’appellerait « Monsieur Paul » ou « Paul Saïd » – ainsi que de ceux de l’armée, il s’est imposé auprès de l’amiral Rogel comme une pièce centrale de l’action française en Libye et dans d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique. Il fait partie du noyau qui aurait convaincu M. Macron qu’un « coup » diplomatique était possible sur la Libye, confortant le volontarisme initial de l’Elysée qui a causé tant de remous.
Pour Michel Scarbonchi, ex-député européen (MRG, radical), reconverti dans les affaires et qui se présente comme l’un des relais du maréchal Haftar en France, Paul Soler est bel et bien « l’homme central du dispositif à l’Elysée sur la Libye ». L’absence de son nom dans l’organigramme officiel de la présidence a fait naître certaines interrogations sur le personnage. Soucieux de désamorcer le risque de fantasmes à son sujet, l’Elysée ne cherche pas à cacher son existence et accepte d’évoquer sa mission présentée comme s’insérant dans un dispositif « cohérent ». »
Paul Soler et l’affaire Benalla
Ce qui confirme le rôle effectif de Paul Soler sur le dossier libyen, ce sont les contacts que Benalla a apportés à Soler au fil du temps.
Par exemple, Benalla aurait présenté Soler à Pascale Jeannin-Perez, femme d’affaires qui s’intéresse au marché libyen… et qui a hébergé la femme de Benalla le soir de la perquisition où le coffre-fort s’est envolé.
Le monde est décidément petit!