Les CHU (centres hospitaliers universitaires) français vivent-ils un effondrement discret de leur niveau scientifique? La Cour des Comptes le pense, et n’a pas hésité à produire un référé sur le sujet. On lira sa reproduction ici, car il établit un diagnostic sans concession d’un naufrage français, dans un secteur où beaucoup d’assurés sociaux pensent encore bénéficier du meilleur système de santé au monde.
Le référé de la Cour des Comptes constitue un plaidoyer implacable sur l’effondrement du niveau scientifique de nos CHU, et sur les disparités de traitement qu’ils organisent ou pratiquent à tous points de vue (notamment dans la formation des médecins).
On retiendra en particulier les inquiétudes de la Cour sur le niveau scientifique, notamment dans la recherche, de ces établissements:
Ces évolutions de l’organisation et du financement de la recherche dans les CHU n’ont toutefois pas permis de maintenir le rang de la France en matière de recherche biomédicale : si ces classements doivent être considérés avec précaution, il n’en soulignent pas moins une érosion de la position de notre pays qui se situe désormais au 5ème rang mondial en ce qui concerne la part des publications à fort impact en matière de biologie fondamentale (avec 6,5% des publications) et au sème rang en matière de recherche médicale (6,4% des publications). Avec une part qui progresse peu depuis 2011 pour la recherche médicale, la France a ainsi été dépassée par la Chine, mais aussi par les Pays-Bas.
La recherche hospitalo-universitaire française moins bien classée, désormais que la recherche hollandaise… Voilà qui pose question et illustre l’impuissance des politiques publiques à enrayer le déclin français.
On s’inquiètera de ces chiffres qui illustrent l’inadaptation des élites françaises à l’évolution du contexte mondial. Dans la pratique, nos lourdes machines administratives, notre technostructure, retarde notre adaptation au monde nouveau qui s’annonce.
La Cour préconise une réorganisation des CHU et leur regroupement autour de 10 réseaux universitaires. Il n’est toutefois pas sûr que la réponse au déclin de l’hôpital public français se limite à une réorganisation d’organigramme.
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