Après la désastreuse mise à sac des Champs-Élysées samedi, le ministre Castaner fait porter le chapeau du désordre au Préfet de police, Michel Delpuech, qui était fortement contesté dans les rangs de la préfectorale. Mais la personnalité même du ministre, accusé de dilettantisme, semble désormais en cause.
On peut le dire maintenant, Michel Delpuech ne faisait pas l’unanimité dans les rangs de la préfectorale, et beaucoup s’étonnaient qu’il ait été choisi pour occuper le poste très sensible de préfet de police. L’homme paraissait accommodant avec le pouvoir, mais mal préparé à exercer ses fonctions.
L’expérience montre qu’il vaut parfois mieux s’entourer de trublions compétents, que d’hommes liges peut-être moins capables… Le départ de Delpuech, déjà en cause au moment de l’affaire Benalla, le confirme.
On notera quand même son prochain départ au Conseil des Ministres de mercredi suit un autre mouvement brutal que nous signalions dimanche, celui du commissaire Gibelin. C’est l’hécatombe à la Préfecture, et elle ne devrait pas s’arrêter là.
Reste que le cyclone n’épargne pas Christophe Castaner, dont le profil semble de plus en plus éloigné du casting idéal. Il semblerait que, retour hâtif de La Mongie, le ministre se soit pris une remontée de bretelles en bonne et due forme de son ami Président. Pour l’instant, il n’est pas en danger. Mais pour combien de temps?
L’hypothèse d’un nouvel acte de violence en France, et surtout à Paris, si elle se réalisait, coûterait probablement son poste au ministre. Le danger est d’autant plus grand qu’un remaniement ministériel est indispensable.