Quels sont les risques de bavure grave lors des prochains actes des Gilets Jaunes? Certains ne se gênent pas pour poser la question, après l’éviction du Préfet Delpuech, et son remplacement par un Préfet musclé. Les autres changements à la tête de la préfecture de police, ainsi que le revirement de doctrine dans le maintien de l’ordre, font craindre le pire.
Officiellement, Christophe Castaner explique la purge massive à la Préfecture de police de Paris, où le Préfet, son directeur de cabinet et plusieurs directeurs ou sous-directeurs ont été remerciés, par une gestion trop laxiste de l’ordre public. Selon les propos du ministre, les hauts fonctionnaires de la Préfecture ont pris sur eux d’affaiblir les munitions des LBD, condamnés internationalement.
Pour remplacer le Préfet titulaire du poste, Macron et Philippe ont choisi le préfet de la région Aquitaine, réputé dur de chez les durs. Sa mission sera de ne pas faillir dans le maintien de l’ordre. On peut craindre le pire…
Les risques de bavure grave déjà assumés
Pour garantir l’ordre public, le ministère de l’Intérieur change de doctrine et incitera dorénavant les policiers à “aller au contact” des manifestants. L’exercice n’est pas sans risque, et le sous-ministre de l’Intérieur Laurent Nunez l’a déjà affiché, de même qu‘Édouard Philippe, qui a déclaré sur France 2:
“Jusqu’à présent, nous avons voulu faire très attention et nous voulons toujours faire très attention aux débordements, aux accidents, à la sécurité des personnes”, a-t-il ajouté. “Mais nous constatons que le déchaînement de violence justifie une réponse ferme. Je l’assume.”
Sous-entendu: la sécurité des personnes sera beaucoup moins garantie dans les prochaines manifestations. On peut d’ailleurs se demander si la formulation d’Édouard Philippe ne couvre pas par anticipation de prochains débordements. En revanche, rien ne prouve que les Français qui demandent de l’ordre aujourd’hui assumeront la “fermeté” telle qu’elle est suggérée en filigrane par le Premier Ministre.
Inquiétudes avec la mobilisation de l’armée
Dans la journée, le gouvernement a aussi annoncé que les troupes du dispositif Sentinelle seraient déployées pour garder les bâtiments officiels et ainsi dégager des effectifs nouveaux pour assurer le maintien de l’ordre. Beaucoup se demandent dans quelle mesure l’intervention de l’armée ne risque pas de rajouter du risque au risque.
Dans tous les cas, le gouvernement semble jouer son va-tout en matière de répression.
De notre point de vue, aucun trouble majeur ne devrait intervenir dans les deux prochaines semaines. En revanche, le retour des black blocks pourrait intervenir courant avril….