Le poids du gouvernement profond dans les décisions de l’Élysée fait débat. Emmanuel Macron est-il libre de décider comme il le souhaite, ou bien un petit groupe de hauts fonctionnaires résolument hostile aux Gilets Jaunes contrecarre-t-il ses décisions? Visiblement, la technostructure est bien décidée à ne pas laisser le pouvoir aux élus.
On lira dans Le Parisien, avec intérêt, les indiscrets qui mettent notamment en cause l’entourage d’Édouard Philippe dans les freins mis à la sortie de crise. Selon le quotidien possédé par Bernard Arnault, le directeur de cabinet du Premier Ministre, Benoît Ribadeau-Dumas, est l’un des hauts fonctionnaires les plus influents dans le combat contre toute mesure de sortie de crise “politique” que pourrait prendre Emmanuel Macron.
Pour illustrer le contexte où agit cette haute administration de l’ombre, le quotidien cite un ministre:
Un ministre se souvient de réunions où les « technos » avaient critiqué l’augmentation de 100 euros promise par Emmanuel Macron aux smicards, la jugeant trop coûteuse et inapplicable sur le plan juridique : « C’était : il est bien gentil lui, mais il fait de la politique. Techniquement, ce n’est pas faisable ! »
Ribadeau-Dumas mènerait le groupe de ceux qui s’opposent à ces mesures d’apaisement. Pour mémoire, fils d’avocat élevé dans le 7è arrondissement, Ribadeau-Dumas incarne l’aristocratie républicaine dans toute sa splendeur. Après un passage au lycée Louis-le-Grand, il a enchaîne l’école Polytechnique et l’ENA. Il a ensuite rejoint plusieurs entreprises.
On aurait pu s’attendre, de la part d’une personnalité connaissant bien le secteur privé, à une ouverture plus subtile sur la société civile. L’expérience montre que, si le Parisien a raison, les pantoufleurs peuvent se montrer beaucoup plus arrogants et inflexibles que les hauts fonctionnaires purs.
Emmanuel Macron pourrait désormais cruellement payer son renoncement à réduire le rôle du gouvernement profond.
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