Devant des maires bretons, Emmanuel Macron a préparé le terrain à un relèvement de l’âge de la retraite, pourtant exclu des concertations ouvertes depuis un an par le Haut-Commissaire Delevoye. Ce revirement de dernière minute pourrait mettre le feu aux poudres. La CFDT a d’ores et déjà annoncé qu’il s’agirait d’une ligne rouge à ne pas franchir.
Emmanuel Macron a ouvert la porte à un nouveau revirement:
On part aujourd’hui à la retraite au même âge qu’en 1980. C’est la première fois qu’on a autant de générations qui cohabitent avec cette angoisse qui se concentre en particulier sur nos jeunes retraités [qui] ont parfois à charge leurs parents.
Quand un Président commence à dire ça, ça sent vraiment le rétropédalage en beauté. Selon toute vraisemblance, après avoir exclu durant la campagne électorale toute modification de l’âge légal, après avoir confirmé cette position durant les concertations menées par Jean-Paul Delevoye, Emmanuel Macron devrait se laisser aller au réalisme politique.
Nous l’avons expliqué ces derniers jours, l’équation du gouvernement est insoluble. D’un côté, et malgré les fake news diffusées sur ce sujet, les comptes sociaux sont plus dégradés qu’espéré. Dans l’hypothèse (probable) où le desindexation partielle des retraites décidées en loi de financement de la sécurité sociale serait remise en cause, il faudrait trouver un sacré paquet de milliards pour revenir à l’équilibre (environ une dizaine).
Tiens! c’est bizarre! c’est précisément ce que rapporterait un report d’un an de l’âge de la retraite à taux plein!
Problème: ce revirement risque de ne pas très bien passer dans l’opinion. Mais on n’est plus bien sûr que le Président Macron s’en rende bien compte.
Le problème de la retraite est très facilement quantifiable, mais personne ne veut voir le gouffre et la catastrophe qui arrivent à grands pas ! Faisons les calculs de manière approximative.
Dans le cas le plus favorable (mais non le plus fréquent) une personne cotise 44 ans (de 18 à 62 ans).
La durée de vie en 2018 est de 79.5 ans pour les hommes, et de 85.5 ans pour les femmes. En supposant qu’il y a égalité de nombre (ce qui n’est pas le cas), on arrive à un âge moyen de 82.5 ans. La durée de la retraite est donc en moyenne de 22.5 années.
La cotisation retraite, prélevée sur le salaire de cette personne , est grosso modo de 15% . Elle a donc cotisé, au maximum, 44×15% = 6,6 années de salaire moyen toute sa carrière durant.
Si c’était un salarié du privé, elle peut espérer avoir une retraite de 45% de son dernier salaire et sa retraite totale est donc de 22.5ans x 45% de son dernier salaire soit 10.25 ans du dernier salaire, à rapprocher d’une cotisation de 6.6 ans, donc un déficit de 3,525 ans de cotisation.
Si c’était un fonctionnaire, sa retraite sera de 75% de son dernier salaire, soit une retraite totale de 16,875 ans de salaire, et un déficit de 10,25 ans de cotisation.
Ceci, dans le meilleur des cas, et je vous fais grâce des régimes spéciaux tels que EDF, SNCF et autres.
On en conclut qu’on ne pourra jamais et garder les rentes à leur niveau actuel et garder l’âge de la retraite à 62 ans. Un moment ou un autre, le système implosera, quand la France ne pourra plus emprunter pour payer les retraites
En effet , l’Etat ne provisionne pas les retraites qu’il devra verser à ses retraités. Mais le montant est connu, il est de 2500 milliards d’euros. Et la véritable dette de la France est de plus proche de 5000 milliards euros que de 2300 milliards d’euros qui est le chiffe soit disant officiellement véridique..