L’intervention de la police samedi ne s’est pas limitée à maintenir l’ordre public. Elle a aussi permis quelques débordement et quelques règlements de compte ciblés, à l’abri de regards trop indiscrets. C’est ainsi qu’on a appris que le fondateur de Taranis News, par ailleurs fiché S, Gaspard Glanz, avait fait l’objet d’une interpellation puis d’une garde de vue prolongée. Ce journaliste est tout sauf un inconnu: il a activement collaboré à l’émergence de l’affaire Benalla en son temps. Faut-il y voir une mesure particulière de la police pour bâillonner la liberté de la presse? Certains n’ont pas hésité à le prétendre.
Les images montrent une interpellation musclée qui, s’agissant d’un journaliste, étonne. Gaspard Glanz, qui avait déterré après les révélations du Monde en juillet 2018 de nombreuses images de Benalla muni d’un brassard et d’un casque de police, a d’abord, selon lui, été visé par une grenade alors qu’il portait un casque de presse. Puis, en demandant à voir le commissaire, une escouade l’embarque sans ménagement, pendant que les témoins sont chassés à violents coups de matraque sur la place de la République.
Cette scène qui s’est déroulée samedi après-midi pose question dans la mesure où elle laisse entendre que le Préfet de police a ciblé des journalistes gêneurs dans sa stratégie de maintien de l’ordre. Un autre journaliste, Alexis Kraland, contributeur périodique du Huffington Post, a lui été arrêté de façon préventive à la gare du Nord.
Le Syndicat National des Journalistes a formellement protesté contre ces entorses à la liberté de la presse. Rappelons que ces actions ne surprennent guère ceux qui, depuis plusieurs mois, voient le champ des libertés publiques reculer sous les coups de boutoir d’un gouvernement aux abois.
Commentaires 1