Eurostat a publié les chiffres des dettes publiques en Europe. Le continent se désendette, exception faite de quelques mauvais élèves: l’Italie, la Grèce, Chypre… et la France, qui a stabilisé sa dette au lieu de la diminuer. Le fossé s’accroît entre les “vertueux” de l’Union qui jugule leurs dépenses publiques et les dépensiers qui vivent au-dessus de leurs moyens. Cette donnée complique singulièrement la tâche d’Emmanuel Macron qui ne pourra guère compter sur le recours au déficit pour sortir de la crise des Gilets Jaunes.
Le document d’Eurostat vaut absolument la peine d’être lu. Il fait le point sur la situation d’endettement des pays de l’Union Européenne. Une analyse rapide montre l’extrême disparité des situations sur le continent.
En l’état, l’endettement moyen des Etats dans la zone euro est passé, entre 2017 et 2018, de 87 à 85% du PIB. Dans l’Union, le ratio a suivi la même tendance. En un an, il est tombé de 81,7 à 80% du PIB. La tendance générale est donc au désendettement.
Toutefois, pays par pays, la situation diverge. L’Italie a vu sa dette augmenter de près d’1 point de PIB, la Grèce de 5 points et Chypre de 7 points. La France, quatrième moins bon élève de l’Europe, a simplement stabilisé sa dette, sans la diminuer. Ces quatre pays apparaissent en forte divergence avec le reste du continent.
Pour la France, il s’agit d’une mauvaise nouvelle, car on voit mal comment la situation pourrait s’améliorer en 2019, alors qu’Emmanuel Macron doit régler la question des Gilets Jaunes. Plus que jamais, l’arrimage de la France à l’Europe devrait être politiquement périlleux et économiquement douloureux dans les mois à venir. Le temps du confort est décidément fini.