Dans les coulisses du pouvoir, la guerre fait rage entre les conseillers d’inspiration libérale et les étatistes qui défendent becs et ongles les prérogatives de l’Etat. Paradoxalement, c’est surtout dans l’entourage d’Edouard Philippe qu’on trouve ces derniers, alors qu’Emmanuel Macron est plutôt entouré de libéraux. Ce conflit structure largement les mesures techniques prises depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Il imprime sa marque à de nombreuses mesures adoptées depuis le quinquennat.
Macron n’a non seulement pas voulu pratiquer le spoil system, mais il a largement promu, dans les cabinets de son gouvernement, des hauts fonctionnaires particulièrement étatistes et attachés à l’expansion continue des services de l’Etat. Ceux-là même inspirent et déploient une politique coûteuse, qui pèse sur les finances publiques, et qui accentue les déséquilibres qui ont mis les Français dans la rue avec un Gilet Jaune sur le dos.
Nous citons l’exemple du reste à charge zéro pour illustrer ce propos. Mais sur l’ensemble des sujets, la lutte est farouche, particulièrement entre le cabinet de Muriel Pénicaud globalement dominé par une propension à inverser la hiérarchie des normes et favoriser ainsi le dialogue social d’entreprise d’une part, et Matignon, dominé par des étatistes partisans du tout sécurité sociale.
Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, la présence de Pierre-André Imbert, proche de Raymond Soubie, aux affaires sociales, garantit une forme d’ouverture à des thématiques libérales, qui ont inspiré les ordonnances Pénicaud. Mais l’arrivée possible de Nicolas Revel pour remplacer Alexis Kohler dans les prochaines semaines pourraient modifier cet état de fait.
On suivra avec attention les développements de ces oppositions internes, qui devraient fortement impacter la physionomie des mesures décidées par Emmanuel Macron pour sortir de la crise des Gilets Jaunes.