Selon des indiscrétions recueillies par Bloomberg, un premier conflit entre la Commission Européenne et l’Italie de Salvini devrait rapidement s’ouvrir. A l’issue des élections, Salvini a en effet considéré qu’il disposait d’un mandat suffisant pour renégocier les règles budgétaires imposées par la Commission… Cette annonce unilatérale devrait mettre le feu aux poudres, et susciter une rapide réaction de la Commission, dont les effets ne se feront toutefois sentir que dans plusieurs mois. Le prochain président de la Commission ne devrait donc pas avoir une tâche facile.
A peine les résultats des élections italiennes proclamés, Matteo Salvini, leader de la Ligue, a considéré qu’il disposait d’un mandat suffisant pour modifier les règles budgétaires auxquelles l’Italie, comme tous les autres Etats-membres, est soumise. Le leader italien souhaite baisser fortement les impôts, au mépris des règles de désendettement imposées par le traité de Maastricht.
Salvini n’entendrait toutefois pas dépassé la règle des 3% de déficit.
Immédiatement après cette annonce, deux hauts fonctionnaires de la Commission Européenne ont annoncé qu’une procédure de sanction serait prochainement lancée contre l’Italie si cette décision était mise à exécution. Les conditions sont donc réunies pour que la nouvelle Commission ouvre ses travaux sur une nouvelle crise interne liée à l’endettement public.
Dans la pratique, cette crise sera à suivre de près. Les exécutifs “pro-européens” pourraient en effet décider de croiser le fer avec les nationalistes et les souverainistes. Après son impressionnante victoire électorale, Matteo Salvini pourrait servir de victime expiatoire aux pro-européens dans une stratégie de clivage destinée à montrer leur force et leur influence en Europe, après un scrutin dévastateur sur la scène du continent.