Comme nous l’indiquons depuis plusieurs jours, l’Allemagne s’est engagée dans une stratégie de négociation serrée pour la présidence de la Commission Européenne, mais aussi pour l’ensemble du mercato européen. Nous maintenons notre pronostic sur l’importance particulière de la présidence de la Banque Centrale, chère au coeur des Allemands. Mais une petite phrase d’Emmanuel Macron vient de relancer les spéculations (déjà anciennes, puisque nous les mentionnons depuis plusieurs semaines) sur la nomination d’Angela Merkel à un poste éminent dans l’Union.
Depuis plusieurs semaines, nous annonçons qu’Angela Merkel pourrait être candidate à la présidence du Conseil de l’Union, qui regroupe les gouvernements des États-Membres. Mais Emmanuel Macron vient de suggérer une autre idée de job pour la chancelière dans les prochains mois: la présidence de la commission européenne, en remplacement de Jean-Claude Juncker. Selon le Président de la République:
«je ne veux pas m’engager pour Angela Merkel pour qui j’ai beaucoup d’amitié. Le voudrait-elle (devenir présidente de la Commission européenne-NDLR), je la soutiendrais». «Bien sûr, parce que je pense qu’il faut quelqu’un de fort», a-t-il souligné. «Je pense que l’Europe a besoin de nouveaux visages et de visages forts, donc il faut des personnalités en effet qui puissent incarner».
Nous avons soutenu la semaine dernière que la chancelière allemande poussait la candidature de Manfred Weber comme un leurre pour obtenir des avantages supérieurs à une négociation transparente. Notre intuition était donc la bonne, puisque, au minimum, Angela Merkel pourrait assurer sa sortie du dispositif à l’occasion de cette négociation.
Reste que, de notre point de vue, l’affaire n’est pas encore bouclée. Le Conseil Européen qui doit avoir lieu demain devrait déboucher sur une solution pour quatre postes et personne ne sait comment la France tirera son épingle du jeu. Il paraît seulement acquis que Nathalie Loiseau s’est décrédibilisée pour accéder à la présidence du Parlement. Peut-être Macron pariera-t-il sur un poste pour Michel Barnier. Mais, à ce stade, rien ne semble se dégager clairement.