La succession de Jean-Claude Juncker et de quelques autres était au menu du sommet informel de Sibiu, en Roumanie, ce mercredi 8 mai. Les échanges n’ont débouché sur aucune décision concrète, mais ont donné l’occasion aux responsables de l’Union de rappeler l’importance, pour eux, de dix thèmes majeurs comme l’intelligence artificielle ou l’Etat de droit. Ce genre de déclaration bateau (qui suscite une irritation grandissante parmi les citoyens de l’Union) occulte l’âpreté des discussions qui commencent sur la succession aux grands postes à responsabilité.
La succession de Jean-Claude Juncker n’est pas le seul sujet qui fâche à évoquer entre Européens à l’horizon des élections européennes. D’autres postes sont en jeu: la présidence du Conseil européen, occupée par Donald Tusk et où Angela Merkel est présentée comme une candidate possible, la présidence de la BCE, où l’Allemand Jens Weidman est également présenté comme le « faucon » qui brigue le poste. Le mandat de Federica Mogherini, l’Italienne responsable des relations extérieures de l’Union, arrive également à son terme.
S’agissant de la présidence de la Commission, l’incertitude plane sur la procédure de choix elle-même. Certains défendent le principe des Spitzenkandidaten, qui voudrait que la présidence revienne au candidat présenté par le groupe le plus puissant au Parlement. Cette procédure est contestée par la France.
Il se murmure que la France pourrait plutôt soutenir les candidatures de Michel Barnier ou de Christine Lagarde. Ces deux personnalités ont toutefois annoncé qu’elles n’étaient pas candidates. Michel Barnier vient de le répéter dans des termes… suffisamment ambigus pour ne pas écarter, toutefois, sa désignation par les Européens.
Il est très probable que les Européens aient à cœur de promouvoir au moins une femme à l’un de ces postes-clés, et qu’ils aient le souci de maintenir un équilibre relatif entre la France et l’Allemagne.