Macron parviendra-t-il à circonvenir les appétits allemands en Europe, et arrivera-t-il à placer Michel Barnier à la tête de la Commission européenne? Plusieurs indices montrent que, après l’élimination de Manfred Weber, Spitzenkandidat conservateur, de la course à la présidence, le mouvement tactique pourrait se révéler possible. Voici les dernières évolutions de la situation.
Michel Barnier président de la Commission européenne? La perspective n’est pas impossible depuis que les pays de Visegrad se sont ralliés à sa candidature. Cette nouvelle ouvre une vraie porte pour sortir de la crise ouverte depuis deux sommets entre la France et l’Allemagne, face à l’obstination d’Angela Merkel à pousser la candidature du conservateur allemand Manfred Weber.
Comme nous l’avions indiqué, la bataille fut rude entre Merkel et Macron sur le choix du président de la commission. Mais Emmanuel Macron a finalement obtenu l’éviction de l’ensemble des Spitzenkandidaten, Margrette Vestager, la libérale Danoise, comprise. Face à ces trois défections, le président devrait pouvoir réintroduire le nom de Michel Barnier, qui n’est pas un Spitzenkandidat, et qui est d’ailleurs un non-candidat.
Dans l’hypothèse où Barnier serait choisi, la France devrait faire un compromis sur les autres postes. Emmanuel Macron a rappelé l’attachement de la France à une répartition équilibrée des quatre postes sur des critères géographiques et de genre.
Concrètement, si Michel Barnier devenait président de la Commission, tout indique que Jens Weidmann deviendrait président de la BCE. Resterait alors deux postes à attribuer à des femmes: la représentation étrangère de l’Union et la présidence du Conseil. Les règles d’équilibre voudraient que ces deux postes soient accordés à des “petits pays”, dont au moins un de l’Est.
On peut imaginer que le ralliement des pays de Visegrad à la candidature de Barnier s’accompagne d’un marchandage sur l’un de ces postes. Actuellement, le Polonais Donald Tusk exerce la présidence du Conseil.
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