Le navire Open Arms, affrété par l'ONG catalane ProActiva, fait le buzz en traînant, de port en port méditerranéen, des réfugiés africains repêchées au large de la Libye. Curieusement, peu de medias s'interrogent sur le fonctionnement de cette association qui prétend lever annuellement 3 millions d'euros pour financer ses activités. Tout ne semble pourtant pas clair dans cette histoire.
Le navire Open Arms fait la une avec sa cargaison de migrants trimbalés de port en port. Il donne à Salvini l’occasion de rouler des mécaniques et de cristalliser le débat politique italien autour de la question épineuse des réfugiés. Mais assez curieusement peu de gens, en particulier peu de journalistes, s’intéressent au commanditaire du bateau, l’ONG espagnole Proactiva dirigée par un ancien entrepreneur reconverti tardivement dans l’humanitaire, Oscar Camps.
Un simple travail d’investigation permet pourtant de comprendre l’envers du décor bienveillant mis en avant par les medias mainstream français. Officiellement, ProActiva est financée par des fonds levés auprès des particuliers, soit 3 millions € annuels. Mais l’ONG catalane est aussi une entreprise commerciale appelée Proactiva Serveis Aquatics, qui mène des activités de sauvetage en mer… lesquelles semblent avoir posé de curieux problèmes.
Ainsi, aux Baléares, en 2012, l’entreprise a perdu un marché après s’être signalée comme une mauvaise payeuse pour ses salariés, imposant des semaines de 56 heures au lieu de 40, et ne respectant pas le cahier des charges qui lui était imposé. Elle a été condamnée pour 5 licenciements irréguliers.
À Barcelone, l’entreprise menée d’une main de fer par le président Oscar Camps a dû affronter un contentieux lancé par 80 salariés:
No dialogan con el trabajador, imponen horarios y las condiciones de trabajo son muy malas. Los socorristas se pasan de las 1.750 horas anuales que establece el convenio.
Ajoutons que certains se sont étonnés des montants du contrat de sauvetage passé avec la mairie de Barcelone (plus de 2 millions€).
Pourquoi ces étranges détails n’intéressent pas la presse française? Chacun aura sa réponse.