À Paris, nul ne sait si la campagne pour les municipales sera intéressante. Mais on sait déjà que le déchirement interne entre le candidat investi par LREM, Benjamin Griveaux, et son challenger dissident Cédric Villani, promet de belles réjouissances. Alors que Villani devrait annoncer sa candidature le 4 septembre, 149 ans après la proclamation de la République par Gambetta sur le parvis de l’Hôtel de Ville, les esprits se chauffent et une bagarre sanglante devrait avoir lieu. On s’en réjouit par avance.
L’horloge tourne à Paris, et LREM pourrait très bien donner lieu à une tragi-comédie plus intéressante que le scrutin lui-même. On se souvient qu’après la désignation opaque de Benjamin Griveaux comme candidat officiel, Villani a tempêté. Un temps, on a pronostiqué que l’éviction de François de Rugy permettrait de donner un salvateur lot de consolation au savant pas si fou. Mais, occasion manquée! c’est la rentrée, et Villani bouillonne toujours, au point qu’il s’apprête à annoncer une candidature dissidente.
Griveaux commence à le prendre au sérieux. Le parti présidentiel annonce l’exclusion de Villani en cas de candidature avérée. Cet acte risquerait de faire du bruit si l’on songe que tous les gens de la société civile qui ont suivi Macron risquent bien de s’identifier au mathématicien. Dans le même temps, Griveaux tente d’arrondir les angles en proposant à Villani de co-piloter la campagne. Ce chaud-froid est un pari risqué dont rien de bon ne devrait sortir.
En effet, le Parisien a publié une tribune de soutien à la candidature de Villani. On y trouve pas mal de signatures de gauche, comme celle de Benjamin Stora, pas très éloigné de la France Insoumise, d’ordinaire. Le calcul de Villani, qui consiste à mordre sur les terres d’Anne Hidalgo, n’est d’ailleurs en soi pas absurde.
Pendant ce temps, Griveaux a commencé à recruter à droite. Après avoir reçu le soutien de Mounir Mahjoubi, c’est le conseiller de Paris républicain Charles de Froment qui se rallie à lui. Dans une tribune publiée par Le Parisien, l’élu de droit soutient que Griveaux est le seul à pouvoir rassembler de la droite au centre gauche. Personne n’est sûr que cette surface suffise à gagner le scrutin, au demeurant.
Beaucoup sont persuadés que, face au désordre qui s’annonce, Emmanuel Macron ordonnera à Édouard Philippe de déclarer sa candidature pour Paris.
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