Gérald Darmanin a rendu public l’impact du prélèvement à la source sur les effectifs de la collecte d’impôts: il atteindra à peine 5%. Ce chiffre dérisoire souligne le malaise de la gestion publique. Alors que l’État se décharge largement de ses missions sur les entreprises et les collectivités, les effectifs ne baissent pas. Il est temps que le pouvoir exécutif renouvelle les managers publics et fasse entrer l’État dans une logique de performance.
Gérald Darmanin a annoncé que Bercy ne supprimerait même pas 6.000 emplois publics après la mise en place du prélèvement à la source, dont la logique essentielle consiste à faire collecter l’impôt par les entreprises.
“Pour les exercices 2020 à 2022, le ministère de l’Action et des Comptes publics connaîtra ainsi une baisse totale de ses effectifs d’environ 5.800 emplois sur les trois années. Au total, sur la durée du quinquennat, le ministère réalisera donc une baisse de 10.000 emplois environ”. (communiqué de presse de Bercy)
Pour mémoire, la DGFIP compte aujourd’hui environ 110.000 agents, auxquels il faut ajouter 10.000 douaniers eux aussi en charge de la collecte de l’impôt.
Autrement dit, les services de Bercy ne réduiront leurs effectifs de collecte que de 5% d’ici à la fin du quinquennat, ce qui paraît extrêmement modique au regard des transferts de charges opérés par les services. La numérisation de l’impôt sur le revenu et la mise en place du prélèvement à la source contribuent en effet à une forte diminution des charges à assumer. Mais, une fois de plus, le gouvernement profond résiste au changement et à la modestie que l’endettement de l’État devrait imposer aux services.
On rappellera que, au 31 juillet 2019, le déficit public est passé à près de 110 milliards € (30 de plus que l’année précédente). Ce mauvais chiffre en dit long sur le chemin que la France devra parcourir pour revenir dans une situation saine. Les taux bas de la BCE, il est vrai, donnent l’illusion (éphémère, on s’en rendra vite compte) que l’endettement n’est plus un problème.