Les musulmans de France devaient élire leurs représentants au Conseil Français du Culte Musulman du 10 au 17 novembre. Avec une participation de 40%, le scrutin donne une photographie saisissante de l’état d’esprit dominant parmi les Musulmans. Les listes “républicaines” ont été balayées, et les listes proches des autocraties autoritaires triomphent. De quoi démentir la théorie selon laquelle les Musulmans de France seraient des amis sans retenue de la République.
Plusieurs listes s’affrontaient aux élections qui ont occupé les Musulmans de France. Dans la pratique, celles-ci se sont soldées par un triomphe des candidats proches du roi du Maroc et d’Erdogan, pendant que le très loyaliste Dalil Boubakeur, de la Mosquée de Paris, subissait une défaite en rase campagne.
Ainsi, c’est la liste de Mohammed Moussaoui, fondateur de la récente Union des Mosquées de France avec, dit-on, le soutien du roi Mohammed VI, qui a remporté le scrutin. Les bizarreries (pas si bizarres) de la constitution du CFCM ne lui accordent que la deuxième place en termes de représentation au sein du Conseil (puisque la moitié des membres de ce Conseil est cooptée). Mais les résultats sont là.
Mohammed Moussaoui est maître de conférences en mathématiques à l’université d’Avignon. Il a récemment déclaré que “le voile ne faisait pas partie des fondements de la foi musulmane”. De nationalité marocaine, on lui prête une proximité avec le roi Mohammed VI.
La communauté turque présentait deux listes au même scrutin. L’addition des voix de ces deux listes donne à l’Islam turc la deuxième place en termes de représentation au sein de la communauté musulmane de France.
Face à ces listes représentant des intérêts étrangers, la Grande Mosquée de Paris a subi une défaite en rase campagne. La liste de Dalil Boubakeur ne remporte qu’un seul siège, en Champagne-Ardenne. Grâce aux règles de cooptation, la Mosquée de Paris reste la première force au sein du Conseil. Mais, du point de vue de la représentativité réelle, elle est clairement disqualifiée.