L’armée russe est agressive et veut revenir à la guerre froide. Cette image d’Epinal est volontiers véhiculée par les élites françaises qui veulent à tout prix nourrir une défiance vis-à-vis de la Russie poutinienne et arrimer l’Europe à une alliance aveugle avec les Etats-Unis. Pour entretenir cet état d’esprit, tout est bon, même des articles faisandés comme celui qu’a publié France 24, chaîne entièrement financée par le gouvernement français…
L’armée russe veut-elle la guerre ? En lisant un article de France 24 intitulé :
La Russie fait souffler un vent de guerre froide sur l’Atlantique Nord avec ses sous-marins
le lecteur ne peut qu’en être convaincu, malgré tous les rapports des services secrets occidentaux démentant cette information. Selon cet article, huit sous-marins russes croiseraient dans nos eaux pour nous menacer. Le chapeau de l’article est d’ailleurs sans équivoque: “Selon l’Otan, la Russie n’avait pas mobilisé autant de sous-marins depuis la période de la Guerre froide. Une démonstration de force qui illustre la modernisation de la marine russe et la détérioration du climat international. ” En lisant ces quelques lignes prétendument informatives, on en ressort forcément avec l’idée que Poutine menace l’Europe et que seule l’Alliance Atlantique peut nous en protéger.
Problème : la suite de l’article dit sensiblement autre chose.
cette experte pense qu’il ne faut pas réduire ces déploiements à un geste purement agressif. “La raison principale de cette activité tient à la politique de modernisation de l’armée russe menée depuis environ 2009”, explique-t-elle. La chute du régime soviétique avait entraîné une longue période de disette militaire pour la Russie, à laquelle Vladimir Poutine a mis un terme au début de son deuxième mandat comme président russe, en 2008. Les investissements massifs effectués depuis lors, notamment dans la marine, ont permis de renouveler des équipements qui ont besoin d’être testés. “C’est pour cela que depuis quelques années, la Russie organise des entraînements réguliers pour se familiariser avec le matériel”, note Bettina Renz.
Les déploiements de ces derniers mois entreraient en partie dans ce cadre. Les manœuvres concernent essentiellement des sous-marins car “c’est historiquement le point fort de la marine russe qui accuse, par ailleurs, un retard certain sur les autres puissances militaires dans le domaine des navires de guerre”, précise cette spécialiste.
Après avoir exposé cette thèse, le site s’empresse de réciter des informations venant de sites atlantistes. Ou comment fabriquer une opinion résolument anti-russe en prenant quelques libertés avec l’objectivité journalistique.