L'affaire Benalla vient de connaître un rebondissement important. On se souvient qu'une tentative de perquisition à son domicile durant l'été 2018 avait échoué, ce qui avait permis la disparition mystérieuse d'un coffre-fort au contenu encore plus mystérieux. Des enregistrements pirates avaient permis de citer le nom du compagnon de la responsable de la sécurité de Matignon comme auteur probable de cet enlèvement particulier. L'intéressé vient de livrer deux noms particulièrement à la police judiciaire, comme commanditaires actifs de cette opération nocturne.
Mais qui a volé le coffre-fort d’Alexandre Benalla, après que la police judiciaire en charge de la perquisition de l’appartement avait rebroussé chemin, faute d’avoir ouvert de force la porte de l’intéressé qui prétendait ne pas avoir de clé, et faute d’avoir apposé des scellés en attendant de revenir ? Cette question ouverte depuis le début de l’affaire, c’est-à-dire depuis dix-huit mois, ne mobilise que mollement les enquêteurs. On le regrette un peu, parce que, paraît-il, Benalla disposait aussi d’un coffre-fort à l’Élysée dont le contenu a également échappé aux enquêteurs.
Finalement, une nouvelle fois, Chokri Wakrim, l’ancien des services secrets copain de Benalla et compagnon de la cheffe de la sécurité de Matignon à l’époque des faits a été réentendu par les enquêteurs, et il leur a livré le nom de deux conseillers de l’Élysée qui se seraient rendus auteurs des faits : Christian Guédon, membre du service de protection des personnalités et… Ludovic Chaker, bien connu de nos lecteurs.
À l’occasion de cette audition, Wakrim aurait par ailleurs livré d’intéressantes informations sur le deuxième coffre-fort, celui de l’Élysée :
Chokri Wakrim affirme par ailleurs avoir été témoin d’une conversation durant laquelle Alexandre Benalla aurait demandé à Christian Guédon de vider un second coffre-fort dans son bureau de l’Élysée. D’après lui, son contenu a été déplacé dans un sac de sport, qu’il a également aperçu au domicile de Pascale Perez.
Le contenu d’un coffre-fort à l’Élysée qui tiendrait dans un sac de sport ? Mais de quoi pouvait-il donc s’agir ? De gants de boxe ? Des achats de Benalla aux dernières soldes de Décathlon ? Bizarre…
Rappelons que Ludovic Chaker avait nié, à l’automne dernier, avoir participé à cette affaire. S’il advenait qu’il eût menti, l’affaire serait fâcheuse. Chaker fut le premier permanent d’En Marche, et est réputé appartenir encore aujourd’hui aux services secrets. Cette protection des services (et de la police judiciaire, et du Parquet) accordée à Macron, et à Benalla, est pour le moins suspecte.