
Le MEDEF de Geoffroy Roux de Bézieux a décidé de créer une cellule de conformité des mandats. Elle est confiée à un conseiller référendaire de la Cour des Comptes, ancien élève de Saint-Cyr et de l'École de Guerre. Ce recrutement confirme une fois de plus l'appétence du monde patronal pour la haute fonction publique, à un moment où celle-ci fait l'objet d'une réforme en profondeur.
Le MEDEF se dote d'une cellule un peu curieuse chargée officiellement de "l'animation et de la conformité des mandats". Cette appellation d'un premier abord mystérieuse méritera de préciser ses contours avec le temps. Mais le profil de celui qui détient ce poste en création en suggère long sur les intentions du président.
La conformité des mandats, un sujet vieux comme le CNPF
On oublie trop souvent que le MEDEF n'est pas issu d'une logique de solidarité patronale, mais de la volonté du général De Gaulle, qui avait besoin, en 1945, d'une organisation fiable pour contrebalancer le poids de la CGT dans ce qui a fait le modèle social français d'après-guerre : le paritarisme de gestion. Rapidement en effet, le champ social français s'est couvert d'une myriade de structures "paritaires" administrées par des mandataires désignés par les organisations syndicales représentatives, qu'elles soient patronales ou salariales.
À ce titre, le MEDEF doit désigner des dizaines de milliers de représentants patronaux dans des conseils d'administration parfois très obscu