Comme un malheur n'arrive jamais seul, la majorité En Marche à l'Assemblée Nationale risque d'éclater dans les semaines à venir, et condamner Emmanuel Macron à une improbable équation politique. L'urgence sanitaire qu'il vient de décréter suscite en effet une fronde au sein de la majorité qui devrait conduire à un départ d'une trentaine de députés. La vie politique devrait rapidement reprendre ses droits.

La majoritĂ© En Marche est au bord de l’Ă©clatement, Ă force d’ĂŞtre composĂ©e de dĂ©putĂ©s avec une sensibilitĂ© de gauche, et d’ĂŞtre soumise aux torsions qu’un gouvernement orientĂ© Ă droite lui impose. Les derniers Ă©vĂ©nements devraient provoquer la brouille dĂ©finitive entre une trentaine de dĂ©putĂ©s, conduits par Barbara Pompili, et le reste de la majoritĂ©. Cette scission programmĂ©e pour le lendemain du confinement mettra Emmanuel Macron en situation de minoritĂ© parlementaire, ce qui mettra un terme dĂ©finitif Ă ses espĂ©rances de rĂ©forme.
La majoritĂ© En Marche ne tient plus qu’Ă un fil
Chaque jour qui passe apporte dĂ©sormais son lot de bonnes raisons de s’Ă©loigner. Le paquet lĂ©gislatif sur le coronavirus a par exemple mis un terme aux 35 heures, et permis aux employeurs de rĂ©duire fortement le droit Ă congĂ©. PassĂ© sous silence pour l’essentiel, ce paquet est mal vĂ©cu par les dĂ©putĂ©s de gauche qui y voient une instrumentalisation de la crise pour passer des mesures anti-sociales.Â
Le feu devrait ĂŞtre mis aux poudres avec ce rejet d’un amendement prĂ©sentĂ© par Barbara Pompili lors du dĂ©bat parlementaire, dit amendement “du jour d’après”.Â
 Le texte demandait que le gouvernement remette au Parlement, au plus tard six mois après la promulgation de la loi, un rapport relatif Ă la mise en Ĺ“uvre de “ce plan de relance” qui aurait pris le relais du plan d’urgence, en concertation avec “toutes les forces vives de la Nation (Ă©lus, partis politiques, associations, syndicats, entreprises, universitĂ©s, etc.)” et “le concours des citoyens via des dispositifs de dĂ©mocratie participative et dĂ©libĂ©rative”.
Il a Ă©tĂ© jugĂ© inutile et verbeux, et Ă ce titre repoussĂ© par les dĂ©putĂ©s après un avis dĂ©favorable du gouvernement. Ce refus augure mal des intentions du pouvoir exĂ©cutif sur la sortie de crise, et beaucoup sont dĂ©sormais convaincus que les dĂ©clarations Ă©cologistes d’Emmanuel Macron ne sont que du vent, sans aucune sincĂ©ritĂ© ni intention d’agir.Â
La fin du quinquennat risque d’ĂŞtre sportive…