Si le gouvernement imposait l'indemnisation de la perte d'exploitation du fait du coronavirus, la FFA indiquait ce week-end que la moitié des assureurs serait en situation de faillite. Cette information explosive illustre le désarroi du secteur, face à l'ampleur de la catastrophe. Sans un plan d'urgence, le pire est à craindre. Les assureurs jugent coupables les appels des élus et du pouvoir exécutif à faire un geste en faveur de leurs assurés.
L’indemnisation de la perte d’exploitation mettra-t-elle l’assurance en situation de crise systémique ? Alors que la pression se fait sentir partout en France, tant du côté des entreprises que du gouvernement, pour que les assureurs participent à l’effort de sauvetage économique, au milieu de la tempête boursière et sanitaire, les assureurs se mobilisent.
Selon Stéphane Penet, la FFA a fait ses comptes. Avec 58 milliards € de fonds propres agrégés, les assureurs dommage sont à la peine pour couvrir une perte d’exploitation due à un choc économique externe. Selon la fédération, les coûts actuels des pertes d’exploitation seraient de 80 milliards €. En l’état, on peut penser que ce chiffre est sous-estimé. Rappelons que le PIB mensuel français est d’environ 200 milliards. Dans l’hypothèse d’une crise durant trois mois, les pertes d’exploitation risquent donc d’être très supérieures à ce montant.
Perte d’exploitation, risque systémique
Dans la pratique, face à l’ampleur de la crise, le système assurantiel « classique » paraît d’ores et déjà dépassé, et seule la garantie de l’État peut désormais tenter d’endiguer une vague difficile à imaginer il y a encore quelques semaines.
Toutefois, on imagine mal que les pouvoirs publics en restent là. S’ils feront sans doute attention à ne pas mettre le financement de l’économie en risque systémique, en touchant brutalement les assureurs ou les banquiers, il paraît très probable que le secteur soit appelé à faire un geste fort. C’est de toute façon dans l’intérêt même des assureurs… car des défauts massifs d’entreprise (comme le risque commence à pointer s’agissant des PME) se traduiraient rapidement par des baisses de chiffres d’affaires pour les assureurs eux-mêmes.
Dans cette affaire, tout l’enjeu sera de trouver la juste mesure dans l’effort demandé aux assurés. Pour l’instant, le gouvernement se montre plutôt mesuré. Voici en effet le résultat des décisions prises aujourd’hui :
En matière de participation des assureurs, on a connu pire..